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20 décembre 2018

Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988)

Pour terminer en beauté cette année 2018, j'avais envie de parler d'un film qui a fêté récemment ses 30 ans : Qui veut la peau de Roger Rabbit (sans point d'interrogation comme pour le titre original, les Américains ne mettant pas de point d'interrogation sur les affiches par superstition). Pour l'occasion, je l'ai évidemment revu il y a quelques jours et force est de constater qu'il n'a pas pris une ride, c'est du grand spectacle !

 

Qui veut la peau de Roger Rabbit - Affiche

 

L'action se déroule à Los Angeles en 1947. Le détective privé Eddy Valiant (joué par l'excellent Bob Hoskins) est chargé par un studio d'enquêter sur une possible liaison entre l'inventeur délirant Marvin Acme et Jessica Rabbit, la fiancée de Roger Rabbit, lapin acteur de cartoons. Tout va se compliquer quand Marvin Acme meurt écrasé par un coffre-fort, que Roger Rabbit devient le premier suspect, qu'on apprend que Marvin Acme avait écrit un testament concernant les toons et qu'un étrange juge, nommé DeMort (Christopher Lloyd), semble livrer une croisade personnelle contre les toons.

Première grosse qualité : le scénario, sorte de pastiche du film de détective des années 40. On retrouve tous les poncifs du genre (le détective privé alcoolique et torturé, la pin-up, les histoires d'adultère) mais le fait de les assembler dans un univers délirant comme celui des toons rend le spectacle particulièrement savoureux. Le film est rythmé, les rebondissement sont constants et l'humour fait mouche à tous les coups en respectant à la perfection l'esprit cartoon. Ça marche d'autant mieux que l'aspect comédie est plutôt fin, l'intrigue est narrée avec sérieux et personne (à part le héros) ne s'étonne qu'un lapin sorte avec une femme plantureuse ! Le film est vraiment généreux avec, en bonus, un background intéressant inspiré du "grand scandale des tramways américains", événement bien réel survenu dans les années 30 et 40 où des grosses sociétés ayant des intérêts autour de l'automobile (constructeur, carburant, pneu) ont manœuvré économiquement pour tuer le tramway dans les grandes villes et inciter les gens à prendre le bus ou acheter une voiture (le réchauffement climatique, ils ne connaissaient pas apparemment) ! Bref, c'est un épisode de l'histoire américaine que j'ai découvert grâce à Qui veut la peau de Roger Rabbit !

 

Qui veut la peau de Roger Rabbit 1

 

En 1988, le réalisateur Robert Zemeckis est le chouchou d'Hollywood depuis le méga-succès de Retour vers le futur trois ans plus tôt. Pour Qui veut la peau de Roger Rabbit, il est bien entouré puisqu'à la production, on retrouve Amblin (la boite de Steven Spielberg), Disney via sa filiale Touchstone et, en plus, ils ont réussi à obtenir par je ne sais quel tour de magie les droits des personnages Warner et d'autres cartoons (dont Betty Boop). Cette abondance de moyens explique sans doute en partie l'aspect technique impressionnant du métrage. Le fait de mettre en scène dans un même plan personnages réels et personnages animés n'était pas nouveau. Mais jamais ça n'avait été fait avec un telle créativité, une telle interaction avec les objets et décors, un tel dynamisme et une telle abondance. D'un point de vue technique, je ne connais pas d'autre film qui l'approche pour ce qui est de mêler les deux univers (je suis fan de Joe Dante, mais son Les Looney Tunes passent à l'action n'est pas aussi bluffant techniquement). Franchement, c'est tellement bien foutu qu'on en oublie presque que les toons ont été ajoutés à l'image en post production (c'est vrai que les acteurs jouent bien le jeu). Histoire d'exploiter le concept jusqu'au bout, le film se paie même le luxe d'inverser les univers et de propulser le temps d'une séquence Bob Hoskins dans l'univers entièrement cartoon de Toonville.

 

Qui veut la peau de Roger Rabbit 2

 

Un dernier aspect étonnant (j'en parlais un peu au-dessus) : le mélange des licences qui, sauf erreur, était exceptionnel pour l'époque (quand on voit Ready Player One aujourd'hui, on se dit qu'avec des sous, ça n'est plus un problème). Disney se cherchait un peu à la fin des 80's après une série de succès très moyens. C'est ce qui explique sans doute qu'il ait autorisé cette scène hallucinante où Donald Duck et Daffy Duck se livrent un duel, d'abord au piano, mais virant rapidement à l'explosif ! Plus généralement, cette abondance de personnages connus passant dans le cadre est vraiment cool et je me souviens que, plus jeune, ça m'émerveillait de voir dans le même film  Dumbo, les balais de Fantasia ou Sam le pirate...

Bref, après 30 ans, Qui veut la peau de Roger Rabbit reste LE meilleur film mêlant séquences réelles et animation. Un pur classique des 80's.

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