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VHS-1980
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17 février 2019

La forêt d'émeraude (1985)

Quatre ans après avoir signé un Excalibur épique, le réalisateur britannique John Boorman signait en 1985 un pur chef d’œuvre intense et envoûtant : La forêt d'émeraude.

 

Foret d'émeraude - Affiche

 

Vaguement inspiré d'une histoire vraie, le scénario narre le destin de Bill Markham, ingénieur américain venu construire un barrage hydraulique dans la jungle amazonienne, et dont le fils nommé Tommy a été enlevé par une tribu d'Indiens, les Invisibles. Après dix ans de recherche, le père de famille retrouve son fils dans la jungle. Élevé parmi les Indiens et pleinement assimilé, Tommy ne veut pas revenir à la civilisation et souhaite faire face, avec son peuple d'adoption, à la déforestation ainsi qu'à leur tribu ennemi, les Féroces.

 

Foret d'émeraude - Capture 1

 

Attention, apprêtez-vous à en prendre plein les yeux ! C'est simple, d'un point de vue technique et esthétique, ce film est absolument SUBLIME (il n'y a pas d'autres mots). J'adore les séries B parfois imparfaites mais là, rien à voir. On est dans une autre dimension du cinéma avec une véritable ambition, et des moyens budgétaires et artistiques conséquents. La jungle amazonienne n'a jamais été aussi belle et étouffante, aussi dense et intrigante. Conformément au titre du film, La forêt d'émeraude, la tonalité chromatique est le vert, un vert intense sublimé par une photographie classieuse. John McTiernan avait filmé la jungle avec efficacité dans Predator mais le travail de John Boorman est bien un cran au-dessus. Les décors naturels sont sublimes et le réalisateur les exploite admirablement en signant des plans de toute beauté. Un spectacle visuel somptueux.

Thématiquement, La forêt d'émeraude peut se rapprocher d'un précédent film (culte) de John Boorman, Délivrance sorti en 1972. Même si l'approche des deux films n'est pas la même, on y retrouve au cœur du récit ce questionnement sur où se situe la fine limite entre "civilisation" et "sauvagerie". Le film ne tombe pas dans le manichéisme primaire. De la multinationale déforestant sans scrupule aux Indiens esclaves de la superstition, en passant par les ouvriers consommant des prostitués indiennes et les tribus se faisant la guerre entre elles. Au final, tout le monde se retrouve dos-à-dos. Une chose est sûre, le film dénonce la déforestation industrielle de cette région du globe qui sonne le glas des quelques tribus qui y vivent encore en autarcie.

 

Foret d'émeraude - Capture 2

 

Alors décrit comme ça, La forêt d'émeraude pourrait fait penser à un film d'auteur techniquement magistral, mais un peu snobinard. Or il n'en est rien ! John Boorman a réussi le pari du spectacle à la fois profond et intense. De plus, il ne s'est pas privé de quelques incursions dans des genres inattendus le temps de quelques séquences. La plus marquante est dans doute celle aussi courte que terrifiante lors de laquelle Bill et son guide sont capturés par les Féroces, une tribu cannibale. En quelques minutes, la tension monte et on frôle le film d'horreur. Lors de la poursuite hâletante de Bill et Tommy par les Féroces, on est en plein survival. On est également surpris par les brêves incursions dans le genre fantastique (surtout dans le final). Drogué, Tommy ne fait qu'un avec un aigle, son "animal esprit" et le chant des grenouilles jour un rôle dans le destin du barrage en construction.

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