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14 mai 2019

Le gang des crapules (1987)

J'ai récemment mis la main sur le coffret DVD "Ninjas" de chez Artus Films. Au programme, trois chefs d’œuvres du 7e art made in Hong Kong : Clash Commando avec son sous-Stallone nanar, Ninja : American Warrior (chronique à venir) et notre film du jour : Ninja In Action distribué en France sous le titre Le gang des crapules ! Aux commandes de ces trois merveilles, un génie qui vous arrache un "Ho !" d'admiration : Godfrey Ho, véritable Docteur Frankenstein du bricolage filmique et du greffon sonore et, accessoirement, icône absolue du site Nanarland.

 

Gang des crapules - Affiche

 

Avant de s'attaquer aux caractéristiques techniques ébourristouflantes (oui, c'est un nouveau mot) du film, il convient d'en résumer l'intrigue : un gang de ninjas vole des pierres précieuses. Mr X, le chef de la bande, décide de liquider ses hommes pour garder le butin pour lui tout seul mais un des ninjas sent le coup fourré et se sauve avec les diamants et les cache. Il est trahi par sa copine qui sort en parallèle avec une sorte de parrain de la mafia. Il se retrouve ainsi cocu et traqué par les ninjas et les mafieux. En parallèle, une jeune occidentale accompagnée de son petit ami débarque pour enquêter sur la mort de son père qui a été assassiné par Mr X pour les pierres précieuses (vous suivez ?).

Si le générique du Gang des crapules crédite un certain Tommy Cheng à la réalisation, une bonne partie des sources sur le net s'accorde sur l'hypothèse qu'il s'agit d'un des innombrables pseudonymes de Godfrey Ho. Ce dernier est entré dans la légende grâce à son art du montage permettant de produire en un temps record des dizaines de films d'action grâce à la méthode du "2-en-1". Vous prenez un film d'action asiatique inconnu d'un coté, vous tournez vite-fait-mal-fait quelques scènes avec des acteurs occidentaux de l'autre, vous mélangez l'ensemble avec une nouvelle intrigue griffonnée sur un coin de table, vous refaites le doublage et vous lui collez un titre avec le mot "ninja" ou "kung-fu" dedans et le tour est joué. Tout l'intérêt de ce genre de production réside dans l'effet comique que ce gloubi-boulga cinématographique peut engendrer.

 

Gang des crapules - Capture 1

 

Dans le cas du Gang des crapules, le résultat est assez drôle avec une utilisation du champ/contre-champ à se rouler par terre pour relier les séquences occidentales/orientales entre elles. A la table de mixage, Godfrey Ho fait également des étincelles en illustrant son film avec une multitude d'extraits musicaux dont il ne possède vraisembablement pas les droits. Ceux qui ont vu plusieurs films du personnage auront remarqué qu'il a plutôt bon goût mais le montage sonore est parfois chaotique. Ainsi, on peut entendre par exemple l'intro de la version maxi de The Sun Always Shines On TV de A-ha pendant 5 petites secondes (pourquoi !?).

A grand réalisateur, grand comédien et, dans le rôle du héros, on a le plaisir de découvrir Stuart Smith (pseudonyme de Stuart Steen pour pas qu'on le reconnaisse). Ce jeune expatrié venu tenter l'aventure hong kongaise n'est visiblement pas acteur de profession mais sa surexpressivité faciale et sa non-compétence dans les arts martiaux font justement de chacune de ses apparitions à l'écran un vrai régal (à noter la perruque visible à 3 km de sa doublure dans les scènes d'action en plans larges). Ce type est LA star du film. Il faut le voir utiliser une sarbacane comme arme de poing (!!!), jouer les acupuncteurs du dimanche, s'illustrer dans la scène d'amour la moins glamour de l'histoire ou affronter une multitude de ninjas aux pouvoirs rigolos (tournicoti-tournicoton pour disparaitre, téléportation et même multiplication !). Bien que moins exposé, Louis Roth (déjà présent dans Clash Commando) en fait des caisses pour notre plus grand bonheur dans le rôle de Mr X (la fin de son personnage est juste mémorable).

 

Gang des crapules - Capture 2

 

En bref, voilà 85 minutes de grand n'importe nawak ponctué de trahisons, retournements de veste, rebondissements et couteaux dans le dos aussi. C'est le bas du panier du cinéma hong kongais, c'est stupide, mais qu'est-ce que c'est marrant !

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