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VHS-1980
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20 juillet 2019

The Thing (1982)

Quand deux types follement géniaux (ou génialement fous) s'associent, ça donne forcément un film à la fois génial et complément ouf ! D'un coté, le réalisateur John Carpenter enfile les classiques du 7e art comme des perles depuis 1976. De l'autre, le spécialiste des effets spéciaux Rob Bottin, déjà responsable des créatures sublimes de Hurlements en 1980, est sur le point de devenir une superstar dans son domaine grâce à sa folie créative. L'association des ces deux monstres va donner un classique du cinéma de science-fiction : The Thing, sorti en 1982.

 

The Thing - Affiche

 

Dans l'Antarctique, des scientifiques américains travaillant dans une station de recherches sont agressés pour une raison inconnue par leurs homologues norvégiens venus en hélicoptère de leur propre base. La rixe se termine par la mort de ces derniers. Les Américains décident de se rendre sur la base norvégienne et constate le délabrement du bâtiment. A l'intérieur, ils découvrent le corps d'un homme qui s'est visiblement suicidé ainsi que la dépouille calcinée d'un être humanoïde à deux faces. Les scientifiques décident de ramener à leur base l'étrange cadavre pour l'autopsier. Ils ne se doutent pas de la nature cauchemardesque de cette créature.

 

The Thing - Capture 1

 

The Thing est le remake de La chose d'un autre monde, classique de la science-fiction produit en 1951 (et coréalisé selon les rumeurs) par Howard Hawks, cinéaste dont John Carpenter est un fervent admirateur. Doté d'un suspense plutôt efficace (jusqu'à ce que le monstre au look assez dépassé apparaisse à l'écran), La chose d'un autre monde est également un formidable témoignage de la vague paranoïaque "anti-rouge" qui a submergé les États-Unis au sortir de la seconde guerre mondiale. Le discours est plutôt ancré à droite (désolé si je caricature) avec au final une morale invitant le spectateur à la méfiance vis-à-vis de ce qui vient du dehors, là où Le météore de la nuit, autre classique sorti deux ans plus tard parvenait, sur un thème similaire, à une conclusion bien plus ouverte et optimiste. C'est ça aussi que j'aime avec le cinéma : comme tout autre médium artistique, il exprime même malgré lui les angoisses de son époque.

Dans The Thing version 1982, John Carpenter laisse de coté l'aspect politique de son modèle. Cette relecture est pour lui une formidable occasion d'exploiter son talent inné pour la mise en scène du suspense. C'est aussi l'occasion de pousser jusqu'à ses retranchements les possibilités scénaristiques du postulat original de 1951. La chose d'un autre monde est pas mal mais il est vrai qu'on pouvait aller plus loin avec l'idée de base (mais les limites techniques de l'époque l'auraient-elles permis ?). Et dans ce sens, The Thing est le modèle-type du remake "utile" car il améliore un film précédent qui était perfectible. Contrairement à certains remakes qui n'ont aucune raisons d'exister (sinon commerciales), car s'attaquant justement à des œuvres qui ont déjà exploité leurs potentiels à fond (du genre Total Recall ou RoboCop...). Bref, avec son idée géniale de créature parasitaire "métamorphe" (c'est le terme utilisé sur Wikipedia), The Thing offre 110 minutes de créativité et de tension. Avec ce huis-clos polaire, John Carpenter installe un climat de suspicion et de paranoïa, le spectateur essayant de deviner lui-même qui est infecté et qui ne l'est pas. Cette tension atteint son sommet lors de la scène culte du test sanguin où la nature de chaque protagoniste est révélée pour se terminer d'une façon horrifique complétement folle.

 

The Thing - Capture 2

 

L'autre artisan de cette réussite, c'est Rob Bottin, surdoué des effets spéciaux disciple d'un autre grand nom, Rick Baker. Avec The Thing, Bottin a fait preuve d'une créativité incroyable en repoussant les limites de l'imagination et de la folie. Il a réussi l'exploit de mettre en image l'immontrable, une créature qui n'a pas de forme, une sorte de bactérie s'accaparant l'ADN des autres pour le manipuler, l'adapter. C'est un véritable cauchemar visuel que nous offre l'artiste avec des effets mécaniques et pneumatiques évidemment filmés en live, ce qui offre des séquences inoubliables difficilement descriptibles à l'écrit. Disons que c'est à la fois horrifique et terriblement... fascinant ! Pour ceux qui adorent comme moi les effets spéciaux à base de latex, ce film est un des incontournables dans le genre. Rob Bottin a marqué le cinéma de genre des 80's en offrant à cette décennie quelques-unes de ses plus belles créatures ou séquences. C'est à lui qu'on doit l'incroyable galerie du Legend de Ridley Scott, le look de RoboCop et c'est lui aussi qui a signé les effets spéciaux carrément ouf de Total Recall. Bref, ce type était un grand malade. Il a ensuite pris de recul avec Hollywood à partir des 90's mais son nom reste incontournable.

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