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VHS-1980
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22 juillet 2019

Zu, les guerriers de la montagne magique (1983)

On continue notre été fou-fou-fou avec le réalisateur Tsui Hark qui, avec sa créativité sans limite, a donné un souffle nouveau au cinéma populaire hong kongais dans les 80's. Et accrochez-vous, notre film du jour est particulièrement allumé : voici Zu, les guerriers de la montagne magique sorti en 1983 !

 

Zu - Affiche

 

Ne comptez pas sur moi pour vous raconter l'histoire dans les détails, j'en serais incapable car elle est INCOMPREHENSIBLE ! Tout juste peut-on affirmer qu'une guerre entre plusieurs royaumes fait rage autour de la montagne Zu. Et dans ce contexte, une petite bande d'aventuriers va affronter des forces maléfiques pour sauver le monde.

Avec cette ébauche de scénario, Tsui Hark signe 90 minutes de spectacle total sans AUCUN temps mort. Il règne une sorte de folie ambiante où l'épouvante succède à la bouffonnerie pour ensuite virer à la poésie entre deux scène d'action virevoltantes, tout ça sans donner au spectateur le temps de respirer. On est à la fois fasciné par cette débauche d'énergie et on en ressort aussi lessivé en fin de métrage. Tsui Hark est encore en début de carrière (son premier long date de 1979) mais on reconnait déjà son style caractéristique avec une caméra ultra-dynamique et une certaine propension à l'hystérie et à l'outrance. S'il y a une chose qu'on ne peut pas lui reprocher, c'est un manque de générosité. L'action est omniprésente, l'humour aussi est omniprésent, ça court, ça saute, ça nage, ça explose... Le tout dans des décors parfois superbes.

 

Zu - Capture 1

 

Sur le papier, l'histoire de Zu, les guerriers de la montagne magique n'est peut-être pas inédite dans le paysage cinématographique HK. Mêler les scènes de sabre au genre fantastique dans la Chine médiévale fait quasiment partie de tradition. Mais ce qui rend le film de Tsui Hark important, c'est le fait qu'il pousse les codes du genre jusqu'à leurs limites. Bénéficiant d'un budget important et de quelques spécialistes en effets spéciaux venus des Etats-Unis (ayant travaillé sur la saga Star Wars), Tsui Hark expérimente à tout-va et catapulte au passage le cinéma d'action dans une nouvelle dimension. L'utilisation sans complexe des câbles permet des scènes d'action toutes plus folles les unes que les autres. Les personnages volent d'un coin de l'écran à l'autre et ça se bagarre dans les airs. On entre dans une nouvelle ère du spectacle et les productions de la Shaw Brothers de la décennie précédente paraissent bien sobres à coté. Ce goût du too much fait que certains effets vieillissent mieux que d'autres (les effets du final sont un peu moins réussis). Mais l'air de rien, cette manière de mettre en scène l'action va influencer TOUT le cinéma hong kongais jusqu'au moins la moitié des années 90 et Tsui Hark lui-même continuera de se montrer créatif dans le domaine en tant que réalisateur mais aussi en tant que producteur via sa société Film Workshop.

 

Zu - Capture 2

 

Ce que j'aime dans le cinéma de Tsui Hark, c'est qu'il est resté fidèle au cinéma de genre souvent populaire sans pour autant effacer sa patte d'auteur. Un peu comme John Carpenter qui lui rendra hommage justement avec l'excellent Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin sorti en 1986. Au creux de la vague, après une aventure américaine humiliante, Tsui Hark donnera une suite à Zu, les guerriers de la montagne magique en 2001 intitulée La légende de Zu. Dénué d'humour, encore plus incompréhensible (si ! si ! c'est possible !) et, de plus, saturé d'effets numériques dégoulinants (on se demande même parfois si on regarde pas un film d'animation), cette suite tardive et très décevante n'arrive à aucun moment à la cheville du film originel.

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