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VHS-1980
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22 août 2019

Le jour des morts-vivants (1985)

En 1968, George A. Romero signait La nuit des morts-vivants, un classique de l'épouvante avec un acteur afro-américain en tête d'affiche dans une Amérique pas encore complétement débarrassée de ses vieux démons ségrégationnistes. En 1978, le réalisateur lance ses morts vivants à l'assaut d'un centre commercial dans Zombie et nous gratifie d'une amusante (et saignante) allégorie de la société de (sur)consommation. En 1985, l'heure n'est plus à la rigolade et George A. Romero rédige le testament définitif de l'humanité dans Le jour des morts-vivants.

 

Jour des morts vivants - Affiche

 

Cloitré dans une base militaire fortifiée située dans un ancien silo à missile, un groupe de personnes composé de militaires, scientifiques et civils tente tant bien que mal de cohabiter alors que le monde entier est envahi par les morts-vivants. Entre la folie autoritariste du Capitaine Rhodes et les expériences du Docteur Logan dénuée de toute éthique, la tension monte et chacun semble au bord de la rupture.

S'il est un spécialiste du film de morts-vivants, c'est bien George A. Romero. Bien qu'il n'ai pas inventé le genre (Je suis une légende de 1964 avec Vincent Price et la production Hammer L'invasion des morts-vivants de 1966 ont dû l'inspirer), on peut dire que c'est lui qui en a entériné la plupart des codes avec La nuit des morts-vivants sorti en 1968 et qui reste d'une efficacité redoutable. La suite de sa filmographie (ne se cantonnant pas au film de morts-vivants mais restant dans le cinéma de genre) a prouvé qu'il n'était pas qu'un simple faiseur de série B mais un véritable auteur avec une vision et des choses à dire. D'ailleurs, je ne suis pas fan de films gores comme Zombie ou Le jour des morts-vivants, mais la mise en scène du réalisateur dénuée de voyeurisme morbide montre que ce ne sont pas les kilos de bidoche et les hectolitres de sang qui l'intéressent (pas comme beaucoup de productions italiennes de la même période qui en rajoutent des caisses avec leurs gros plans cra-cra). L'histoire horrifique est surtout un support pour une allégorie sur l'humanité.

 

Jour des morts vivants - Capture 1

 

Et dans Le jour des morts-vivants, ce n'est pas tant les monstres qui sont intéressants que l'allégorie politique que renferme ce huis clos intense. Le réalisateur cible en particulier deux corporations, les scientifiques et les militaires, qu'il décrit prêtes à tout pour garder leurs intérêts, même s'il faut enfreindre les règles morales les plus élémentaires. D'un coté, enfermé dans sa bulle et sous couvert de vouloir faire avancer la science, le Docteur Logan retire toute dignité aux cadavres qu'il récupère et s'adonne à des expériences complétement délirantes qui lui font amplement mériter son surnom de Frankenstein. De l'autre coté, complétement dépassé par les événements et dans un esprit de toute-puissance, le Capitaine Rhodes commande la base militaire comme un tyran et ne connait que la force pour imposer ses idées. Dans des styles différents, les deux personnages sont des fous ayant perdu toute notion des réalités dans ce contexte post-apocalyptique. Au final, ils sont aussi dangereux que les morts-vivants.

Hormis quelques courtes séquences en extérieur (dont le tout début dans une ville réinvestie par la faune sauvage), l'ensemble du récit prend place dans les couloirs gris du silo à missile. Si ce décor s'expliquerait par des limites budgétaires, je trouve qu'il amplifie parfaitement la folie dans laquelle baigne notre petite troupe en pleine fin du monde. Je me souviens avoir découvert ce film sur Arte et j'avais tout de suite été happé par la tension extrême qui se dégage de ce huis clos (avec un final cauchemardesque à glacer le sang). Il faut ajouter à cela le choc visuel des scène horrifiques. Après Zombie (dont les maquillages bleus ont quand même vieilli), Tom Savini rempile et signe des effets GORISSIMES qui ne réservent le spectacle qu'à un public averti. Le jour des morts-vivants est un authentique film d'horreur.

 

Jour des morts vivants - Capture 2

 

Bref, ce film mérite amplement sa place dans notre sélection des films fous-fous-fous de cet été. A noter qu'il est sorti la même année qu'un autre classique du genre, Le retour des morts-vivants, dans un style plus décontracté entre comic book et vidéoclip. Le film de morts vivants disparaitra des écrans de cinéma par la suite pour retrouver un nouveau souffle en 2002 grâce à 28 jours plus tard de Danny Boyle. A la suite de ça, le genre reviendra à la mode, ce qui permettra à George A. Romero de réaliser Land Of The Dead - Le territoire des morts en 2005, Diary Of The Dead - Chronique des morts-vivants en 2007 et enfin Survival Of The Dead en 2009 qui sera son dernier film avant son décès en 2017.

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Commentaires
A
Ce film me rappelle de bons et vieux souvenirs. Rien à rajouter. Tu as tout dit, c’est un classique du genre, même si entre nous j’ai une petite préférence pour Zombie et la Nuit des morts-vivants. Continue ainsi 😊.
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