Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VHS-1980
Publicité
VHS-1980
Derniers commentaires
12 septembre 2019

Blade Runner (1982)

L'acteur néerlandais Rutger Hauer est décédé en juillet dernier. Le personnage de Roy Batty dans Blade Runner fait partie des rôles les plus marquants de sa carrière. Ceci est l'occasion de revenir sur ce chef d’œuvre absolu, peut-être LE plus grand film de science-fiction de l'histoire, et sans hésiter mon film préféré.

 

Blade Runner - Affiche

 

L'histoire se déroule à Los Angeles en 2019. Après une révolte sanglante, un groupe de réplicants mené par Roy Batty détourne un vaisseau spatial et revient sur Terre avec l'intention de rencontrer Eldon Tyrell, fondateur et propriétaire de la Tyrell Corporation qui conçoit les réplicants. Rick Deckard, un ancien policier, reprend du service et a pour mission de supprimer les androïdes.

Je ne vais l'apprendre à personne, Blade Runner est l'adaptation très libre du super roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? écrit par l'auteur américain Philip K. Dick et publié en 1968. Le film n'en reprend en réalité que les grandes lignes ainsi que certains personnages (à noter que le test de Voight-Kampff entre Deckard et Rachel a été repris quasi à l'identique). Là où le roman est axé sur la quête intérieure du héros et son questionnement sur la réalité, le film met en avant la quête "spirituelle" des réplicants qui partent à la rencontre de leur créateur. Deux angles différents pour un même univers, deux réussites totales. Il faut dire que le style littéraire de Philip K. Dick, très fluide et riche en action, est parfait pour être transposé en images. Certaines des meilleures nouvelles de l'auteur feront l'objet d'adaptations cinématographiques mémorables : Total Recall, Minority Report ou encore la série B très sympa Planète hurlante.

 

Blade Runner - Capture 1

 

Pour en revenir à Blade Runner, le terme chef d’œuvre n'est pas exagéré. TOUT y est parfait : la réalisation, l'interprétation, la photographie, la musique, les effets spéciaux... Touché par la grâce, le réalisateur britannique Ridley Scott signe avec ce film son deuxième classique d'affilée après avoir tout fracassé en 1979 avec Alien, le 8ème passager. Dans Blade Runner, Scott signe une multitude de plans de toute beauté. L'ambiance est empreinte de noirceur mélancolique. C'est une sorte de polar high-tech à l'esthétique ultra-classe intemporelle (techniquement, il n'a pas pris une ride). L'action côtoie de superbes séquences contemplatives. Avec le recul, le script n'est pas si dense mais l'ambiance est carrément envoûtante. Les images somptueuses de Ridley Scott sont  sublimées par la musique géniale de Vangelis. Le casting est impeccable : Harrison Ford est ultra-charismatique, Sean Young a une beauté fascinante, Daryl Hannah fout les jetons et Rutger Hauer signe une performance intense et magistrale.

Ce qui frappe aussi techniquement, ce sont les effets spéciaux incroyables de Douglas Trumbull. Ses maquettes et ses éclairages sont tellement travaillés qu'on se laisse berner. Franchement, même les effets numériques actuels ne font pas aussi bien. C'est le nec plus ultra des effets spéciaux. Ce type est un génie et il n'a pas eu la carrière cinématographique qu'il méritait (il a par la suite conçu des attractions révolutionnaires pour Las Vegas). En tous cas, ça participe amplement à l'ambiance visuelle du métrage qui ne laisse aucun détail au hasard. Les décors sont magnifiques et trahissent l'ambiance sociale de ce futur : le peuple en bas dans des rues sombres et humides, l'élite en haut dans des immeubles luxueux baignés de lumière.

 

Blade Runner - Capture 2

 

Blade Runner a connu grosso modo trois montages. Je n'ai vu que le director's cut de 1992 qui se termine par Deckard et Rachel entrant dans l'ascenseur. Je l'adore, je le regarde au minimum une fois par an. Dans le premier montage de 1982, il parait qu'une fin moins ambigüe et plus optimiste avait été bricolée par les producteurs à partir de stock shots du film Shining ! En 2007, pour les 25 ans du film, Ridley Scott a retouché le montage de 1992 (légèrement parait-il) pour une version intitulée "final cut". C'est bizarre mais je n'ai jamais osé découvrir ce montage, le director's cut représentant pour moi le film de science-fiction ultime.

De même, je n'ai jamais visionné Blade Runner 2049, la suite officielle réalisée par Denis Villeneuve en 2017 et produite par Ridley Scott himself. Peut-être parce que le style de Villeneuve ne me touche pas du tout (j'ai trouvé son Premier contact insipide) et que j'ai peur d'être déçu. Par contre, s'il y a bien un héritier du Ridley Scott de Blade Runner, c'est le réalisateur japonais Mamoru Oshii chez qui on retrouve ce goût pour la SF high-tech allié à des séquences purement contemplatives. Spécialisé dans l'animation, c'est lui qui a signé le chef d'oeuvre Ghost In The Shell en 1995 qui a du Blade Runner en lui.

Publicité
Publicité
Commentaires
B
2049 est très bien. Mais moins bien car manichéen. L'original jamais.
Répondre
T
Le grand Ridley Scott de l'époque. Un film sublime effectivement qui nous montre bien que le futur (et l'espace, pour "Alien") c'est crade, c'est poisseux bref c'est pas la fête. J'ai vu Blade Runner 2049, franchement pas déplaisant mais je n'y ai pas retrouvé le "grain", l'essence profonde de son aîné. C'est un peu comme le "Canada Dry", on dirait de l'alcool mais en fait non. Est-ce à cause en partie du numérique? De la pression de ne pas se rater sur une "suite" de ce genre? Peut-être. En tous les cas pour moi le numérique tue clairement la majorité des productions que je vois aujourd'hui mais ce n'est bien sûr que mon avis.....
Répondre
Publicité