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Visage "Visage" (1980)
Fade To Grey fait partie des chansons qui ont marqué l'histoire de la pop music. Cette dernière a connu une incroyable mutation sous l'influence d'une nouvelle vague d'artistes que la presse musicale britannique classera sous l'étiquette "new wave". Influencé autant par le son de David Bowie que celui de Kraftwerk, Fade To Grey a tout d'un coup ringardisé les ancienne gloires des charts du style ABBA et consorts. Il faut dire que cette chanson est tout bonnement géniale avec sa structure en miroir, ses paroles franco-anglaises et sa production sophistiquée. Près de 40 ans après sa sortie, elle est toujours aussi fascinante avec sa mélodie synthétique inoubliable et son romantisme mélancolique. Je peux l'écouter en boucle sans me lasser.
Derrière le projet Visage se trouvait Steve Strange, figure de la nuit londonienne, bien entouré de divers musiciens issus de la scène rock de l'époque. Le line-up évoluera au fil des années mais au casting du premier album éponyme sorti en 1980, on retrouve notamment Billy Curie, également membre d'Ultravox, et un certain Midge Ure qui rejoindra Ultravox cette même année. Une somme de talents qui accouche d'un disque mi-figue mi-raisin.
Le gros problème, c'est que je m'attendais à ce que tout l'album sonne comme Fade To Grey et ce n'est pas le cas. En fait, malgré leurs qualités relatives, aucun des huit autres titres n'arrive à sa cheville (on ne compte pas l'instrumental The Steps sans intérêt). Hormis sur le très sympa Mind Of A Toy, on ne retrouve pas cette mélancolie. L'ensemble est orientée nigthclub avec des titres énergiques où les synthés ne sont pas encore omniprésents et laissent une place aux sonorités plus rock (comme sur l'instrumental The Dancer). Sauf erreur, toutes les parties rythmiques sont jouées par un batteur, ce qui offre un moment bien bondissant sur Malpaso Man par exemple. Le disque s'écoute sans problème mais il n'offre qu'un seul grand moment, Fade To Grey évidemment, et c'est bien dômmage.
The Anvil, le deuxième album sorti en 1982 par la même équipe, est parait-il bien meilleur avec une orientation plus électronique. C'est vrai que The Damned Don't Cry et Anvil (Night Club School), deux singles qui en sont issus, sont excellents et je serais curieux de savoir si le reste du disque est du même acabit.