Le sens du devoir (1986)

A bord d'un avion, une fliquette de Hong Kong, un officier de la sécurité aérienne et un ancien membre de la police japonaise déjouent la tentative d'évasion d'un dangereux criminel en cours d'extradition depuis le Japon. Ce dernier meurt dans l'opération. Ses frères d'armes, deux anciens militaires, décident de le venger en s'attaquant aux trois officiers.

C'est reparti ! Un an après Yes, Madam (titré chez nous Le sens du devoir 2), Michelle Yeoh endosse de nouveau le rôle d'une policière énergique (c'est peu dire) dans Royal Warriors (titré Le sens du devoir à l'export) toujours produit par la société D&B Films. Après Corey Yuen, c'est David Chung qui la dirige et on sent le changement ne serait-ce que dans l'humour qui est bien moins présent. Hormis le fait qu'un des méchants ressemble vaguement à Franck Dubosc (de nuit et par temps de brouillard), le reste est du plus grand sérieux et tutoie par moments le dramatique (la famille d'un des protagonistes est prise pour cible). Le sens du devoir reste néanmoins un pur film d'action, parfois violent, qui enchaine les scènes musclées. Le film s'ouvre sur un détournement d'avion qui vire au cauchemar, on a droit à une course-poursuite en bagnoles, une méga-fusillade dans un nightclub sans oublier le grand final où notre héroïne prend les commandes d'un véhicule blindé ! Rien de révolutionnaire mais le rythme est alerte, le plan des bad guys est machiavélique à souhait et finalement on ne s'ennuie pas.

Le nom de David Chung dit peut-être quelque chose aux fidèles de ce blog. Roboforce, une autre de ses réalisations, est déjà chroniqué en ces lieux. L'essentiel de sa carrière, il l'a mené en tant que directeur de la photographie. Comme beaucoup d'autres, il a tenté sa chance en tant que réalisateur et a signé une poignée de films. Pas de coup de génie à signaler dans Le sens du devoir mais sa mise en scène est carrée (on peut tout de même noter une courte séquence dans un cimetière à l'ambiance surprenante). Peut-être moins à l'aise que son collègue Corey Yuen avec les scènes de baston au corps à corps, il les limite ici et privilégie les fusillades quitte à faire péter (sans mauvais de jeu de mots) le "budget explosifs" en fin de métrage.

Si Le sens du devoir 2 draguait le spectateur occidental adepte d'arts martiaux avec la présence de Cynthia Rothrock aux cotés de Michelle Yeoh, c'est le public japonais qui semble visé cette fois avec la présence de l'acteur nippon Hiroyuki Sanada dans le rôle d'un ancien membre de la police japonaise qui prête main forte à notre fliquette de choc. Hiroyuki Sanada, c'est évidemment le jeune héros de la série San Ku Kai mais pas que. Acteur populaire au Japon, il a aussi réussi à se faire un nom à Hollywood où il décroche encore régulièrement des seconds rôles (il a une scène culte dans Sunshine de Danny Boyle). Dans Le sens du devoir, il est l'acteur qui a le plus de scènes dramatiques, ce qui ne l'empêche pas de montrer ses aptitudes martiales indiscutables.

En bref, Le sens du devoir est peut-être plus classique que l'opus n°2 mais son casting est motivé. Michelle Yeoh assure une fois de plus en femme d'action dans ce pur actionner made in Hong Kong.