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Kate Bush "Hounds Of Love" (1985)
Dans la catégorie "choc musical", voici Kate Bush. Je ne connaissais d'elle que ses deux singles les plus radiodiffusés par chez nous : Wuthering Heights et Running Up That Hill. Jusqu'à ce que je ne découvre, au gré de mes clics sur Youtube, le titre Hello Earth extrait d'Hounds Of Love, le cinquième album de la jeune dame... La baffe ! Ce chant magistral, ces chœurs envoûtants, cette écriture du tonnerre, cette ambiance... Mais ce morceau est MONSTRUEUX (pourquoi je crie au fait ?) ! Du coup, j'écoute par curiosité le reste de l'album qui s'avère être... ENORMISSIME ! Comment j'ai pu passer toutes ces années en passant à coté de ça !? Quelques semaines plus tard, je mettais la main sur le disque et en faisais un de mes albums pop de chevet...
Bref, en 1985, Kate Bush n'est plus une débutante. Elle a quatre albums à son actif et, The Dreaming, le précédent opus (que j'ai découvert après) est MONUMENTAL (pour tout dire, c'est le meilleur album pop que j'ai jamais écouté, on en parlera dans une prochaine chronique). Ce dernier est incroyable d'audace et d'une créativité sans limite, donc pas ce qui est le plus commercial. Avec Hounds Of Love, Kate Bush ne restreint en rien sa créativité d'un autre monde mais on sent une volonté dans la production d'offrir un disque un peu plus accessible, un peu moins fou. Au programme donc, le style Kate Bush : de la pop raffinée, classieuse, subtile, ce qui ne l'empêche pas d'être parfois carrément puissante. J'allais oublier, pour enfoncer le clou, le disque est entièrement produit par l'artiste.
Hounds Of Love se divise en deux faces intitulées Hounds Of Love et The Ninth Wave. La première face propose cinq titres pop impeccables. Le trio de tête Running Up That Hill / Hounds Of Love / The Big Sky est tout bonnement imparable et d'une puissance à faire trembler les murs avec une utilisation géniale des percussions. Poussez le son un peu et vous m'en direz des nouvelles (vos voisins aussi). Il semble que Kate Bush soit une artiste appréciée chez les rockeurs mêmes les plus durs, et c'est vrai que sa musique a indéniablement une influence rock, même subtile. Mothers Stands For Comfort est une autre pépite de cette face A, pleine de délicatesse avec une mélodie sublime.
La face B intitulée The Ninth Wave est plus expérimentale avec sept titres dont certains très surprenants. Under Ice est aussi poêtique que flippant avec cette présence sous la glace d'une rivière gelée (!!!). Waking The Witch se la joue gothique avec une bonne dose d'électronique et de voix triturées. Un morceau assez dark, reluquant du coté de l'indus, et qui n'aurait pas dépareillé dans la discographie de Propaganda par exemple. Avec Jig Of Life, l'artiste revisite la musique traditionnelle celtique en y injectant sa dose de folie et un final bien rock. Moi qui ne suis d'habitude pas fan du tout de ce style de musique, j'adore car le résultat est super créatif et montre une fois de plus l'intelligence de l'artiste qui s'est approprié des codes musicaux anciens pour les réinterpréter, du grand art. Si l'auditeur n'est pas encore KO, il le sera avec Hello Earth qui suit. J'en ai parlé en introduction, c'est tellement beau, c'est tellement parfait. Un seul regret, le disque aurait pu s'arrêter là mais The Morning Fog, une courte chanson étonnamment plus faible que le reste, clôt l'ensemble. Bon, vu le contenu magistral de ce disque, on peut pardonner à la chanteuse ce petit relâchement.
J'ai classé ce disque sous le tag "pop" mais avec, une telle ambition artistique, on arrive aux limites du terme. Je ne possède pour le moment que deux albums de Kate Bush, celui-ci et The Dreaming, et je les trouve tellement géniaux que je n'ose pas écouter les autres de peur d'être déçu (c'est grave, Docteur ?).