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17 février 2020

Les 8 diagrammes de Wu-Lang (1984)

Après Martial Club la semaine dernière, on retrouve l'association Liu Chia-Liang / Gordon Liu / Kara Hui dans Les 8 diagrammes de Wu-Lang, un film d'action toujours produit par la Shaw Brothers et mettant en scène un autre nom historico-folklorique de la culture traditionnelle chinoise : la famille Yang !

 

8 diagrammes de Wu-Lang - Affiche

 

Trahis par un de leurs généraux, le patriarche de la famille Yang et ses sept fils sont piégés et vaincus lors d'une sanglante bataille. Seuls deux frères parviennent à s'en sortir : le sixième fils devenu fou après le massacre et le cinquième fils trouvant refuge dans un monastère bouddhiste. Le désir de vengeance de ce dernier se heurte aux préceptes religieux. Les moines lui enjoignent de se débarrasser de sa haine ou de quitter les lieux.

L'intérêt du cinéma, c'est aussi de faire voyager et découvrir plein de choses qu'on n'aurait peut-être jamais découvertes autrement. Avec les films de la Shaw Brothers, c'est une facette du folklore chinois qu'on découvre entre deux coups de tatanes. En 1972, la firme hong kongaise produisait Les 14 Amazones, épopée ambitieuse et épique mettant en scène une famille pas comme les autres, la famille Yang, dont les 14 éléments féminins principaux prennent les armes pour venger leurs époux et pères massacrés. Tout comme le personnage de Wong Fei-Hung, la famille Yang a réellement existé, des écrits anciens et des temples en son honneur faisant foi. Si j'ai bien compris, elle est entrée dans la légende pour ses exploits militaires sur plusieurs générations à partir du XIe siècle. La littérature et l'opéra se sont ensuite emparé de ces personnages et en ont romancé la vie au fil du temps pour en faire des figures héroïques, presque mythiques. Sorti en 1984, Les 8 diagrammes de Wu-Lang est la seconde production Shaw Brothers mettant cette famille au cœur de l'action.

 

8 diagrammes de Wu-Lang - Capture 1

 

Dans les articles consacrés à Lady Kung-Fu et Martial Club du même réalisateur, je faisais remarquer que leur mise en scène académique ne détonnait pas avec le cinéma des 70's alors qu'ils étaient sortis en 1981. Pour Les 8 diagrammes de Wu-Lang, je ne dirais pas la même chose. Il y a quelque chose qui m'a sauté aux yeux en le visionnant, et que je n'ai pas remarqué dans les deux autres films précités, c'est le dynamisme accru de l'action et de sa mise en image. En 1984, Tsui Hark avait déjà donné un coup de pied dans la fourmilière hong kongaise en dynamitant les codes de la réalisation et je crois que Liu Chia-Liang a été influencé. En effet, sa caméra est plus mobile avec l'utilisation de travellings et de zooms. De plus, les scènes d'action ont encore gagné en folie avec une utilisation manifeste (quoique moins systématique que chez Tsui Hark) de câbles pour les figures les plus improbables. Incroyable ! La Shaw n'a pas pu résister à la vague Hark, même si les fondamentaux sont toujours là avec une réalisation en studios pleine de charme et un degré d'hystérie largement moindre.

 

8 diagrammes de Wu-Lang - Capture 2

 

Alors oui, Les 8 diagrammes de Wu-Lang est un énième film de vengeance. Ne cherchez par l'intérêt dans son scénario. Par contre, ce qui en fait une réussite, ce sont ses scènes d'action aux chorégraphies carrément démentes ! Un coup de chapeau au passage aux toujours excellents Gordon Liu et Kara Hui qui livrent des prestations physiques exceptionnelles. A ne pas manquer : la scène où Gordon Liu se retranche dans une maison de chasseur en montagne, maison prise d'assaut par une armée, un grand moment impressionnant à la photographie superbe. Un autre passage incontournable : la très motivée Kara Hui affrontant toute une bande dans une auberge, véritable festival martial et acrobatique avec une comédienne à la grâce toujours aussi enchanteresse. Enfin, LA scène mythique du film est sa baston finale où Gordon Liu se la joue arracheur de dents avec son baton : c'est surprenant, improbable, violent, limite gore, mais inoubliable ! Précisons au passage que les scènes d'action sont plus violentes ici que dans Lady Kung-Fu ou Martial Club. Ces derniers films ont un aspect comique dont Les 8 diagrammes de Wu-Lang est totalement dénué. D'ailleurs la mention "Tous publics" sur le DVD est abusée, ça mériterait un "Moins de 12 ans" (certains plans sont sanglants).

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