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VHS-1980
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2 avril 2020

Paperhouse (1988)

Paperhouse - Affiche

 

Paperhouse, c'est l'histoire d'Anna, une jeune fille malade âgée de onze ans, avec des accès de fièvre. Pendant ses pertes de connaissances, elle rêve d'une maison qu'elle a dessinée sur une feuille de papier. La frontière entre la réalité et l'imaginaire est de moins en moins perceptible pour elle. Chaque chose qu'elle ajoute sur son dessin se retrouve dans ses rêves. Anna est persuadée que ces derniers ont un impact sur le réel, surtout sur l'état de santé d'un jeune garçon hospitalisé nommé Marc.

OK, j'admets que cette tentative de résumé est un peu nébuleuse. C'est un film très original dont l'intrigue est difficile à expliquer en quelques mots. Commençons par dire un mot sur son réalisateur : Bernard Rose est anglais, issu du monde du vidéoclip qui a explosé au début des années 80 sous l'essor de la chaine musicale MTV. Son plus haut fait dans le genre : le provocateur Relax de Frankie Goes To Hollywood. Il a signé d'autres réalisations pour l'industrie musicale et la BBC, avant Paperhouse qui est son premier film pour le cinéma. C'est le même Bernard Rose qui est entré dans le légende du fantastique en signant Candyman en 1992 (considéré comme un classique et que je n'ai jamais vu d'ailleurs). Paperhouse est la libre adaptation de Marianne Dreams, un livre pour la jeunesse initialement publié à la fin des années 50.

 

Paperhouse - Capture 1

 

Paperhouse rappelle un autre film anglais sorti quelques années plus tôt : La compagnie des loups (qui est génial, soit dit en passant). Tous deux traitent, par l'allégorie, d'un même thème : celui de la période de la puberté chez la jeune fille, via le croisement du rêve et de la réalité. A la différence que le film de Bernard Rose est beaucoup moins chargé en symboles et moins ambitieux scénaristiquement que le film de Neil Jordan. Ça n'empêche que le récit est intéressant de ce coté-là. On peut voir dans les rêves d'Anna la naissance inconsciente de sentiments qui s'exacerberont plus tard : sexualité, rancœur vis-à-vis des parents (du père en l’occurrence), tentation auto-destructrice...

Ce film  est aussi un curieux mélange d'ambiances. Au final, on ne sait pas trop à quel public il s'adresse. De par ses thématiques et l'âge de ses héros, on pourrait le classer trop rapidement dans la catégorie "film pour la jeunesse". Sauf qu'après un premier acte d'exposition, le film bascule dans une atmosphère fantastique allant crescendo vers un climax de pure épouvante (sans en dire trop, il y a même un jumpscare de fou). Ce climax n'arrive qu'aux deux tiers du métrage, le dernier est une sorte de longue conclusion plutôt optimiste et plus terre-à-terre qui détonne avec l'imagerie à la limite de l'horrifique qui a précédé. C'est à la fois frustrant parce que j'aurais franchement aimé que la partie "épouvante" dure plus longtemps (elle est franchement super efficace) mais, en même temps, c'est osé et du coup ça offre un spectacle imprévisible de bout en bout.

 

Paperhouse - Capture 2

 

Enfin, il faut dire un mot sur l'aspect technique. Il semble qu'il n'y ait pas eu un gros budget. Pourtant, il y a des plans superbes et créatifs. Les séquences les plus étonnantes sont évidemment celles se déroulant dans les rêves d'Anna et je trouve que cet aspect onirique est parfaitement retranscrit. La fameuse maison est à la fois fascinante et un poil effrayante. La partie la plus fantastique se déroule dans une magnifique ambiance crépusculaire, dont un des plans les plus iconiques fait directement référence à La nuit du chasseur, un très beau conte moderne dès années 50 où Robert Mitchum incarnait une sorte de croque-mitaine réaliste. Et puis j'avoue que j'ai toujours eu un faible pour tout ce qui est tourné en studio, je trouve que ça donne du charme.

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