Le sens du devoir 4 (1989)

Dans le cadre d'une mission spéciale, un policier photographie un homme politique américain en pleine transaction de drogue pour la CIA. Avant de mourir, l'agent transmet la pellicule à un jeune Chinois qui devient la cible des terroristes à la solde des Occidentaux. Traqué à la fois par les criminels et par la police qui le croit coupable du meurtre de l'agent, il retourne en hâte à Hong Kong. Il s'y fait interpeler par l'inspectrice Yeung flanquée d'un autre comparse expert en arts martiaux et d'un flic américain. Mais la bande de malfrats est toujours décidée à l'éliminer...

Pas de repos pour Cynthia Khan ! Un an après Le sens du devoir 3, elle endosse de nouveau l'uniforme de Rachel Yeung, la meilleur policière de Hong Kong ! High kicks en pagaille, démonstration de nunchaku improvisé avec des clés de mécanicien, baston sur le toit d'une ambulance en pleine course... Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle donne de sa personne. J'ai un faible pour les films d'action dont les rôles principaux sont tenus par des femmes, et on peut dire que l'actrice taïwanaise apporte beaucoup à cette production au demeurant assez classique. Il fallait au moins ça pour palier aux approximations de la police la moins dégourdie de la Terre (les bandits leurs échappent constamment durant tout le film). En plus d'un charisme et d'une photogénie indéniable, Cynthia Khan a des aptitudes martiales doublées d'une certaine grâce dans ses mouvements, ce qui donne un rendu à la caméra des plus agréables. Moins poétique mais encore plus percutant, on retrouve à ses cotés Donnie Yen qui s'est fait également un nom dans le cinéma d'action hong kongais, même si je ne connais pas trop sa filmographie.

A la réalisation, on a la surprise de retrouver le nom de Yuen Woo-Ping. Ce chorégraphe martial, spécialiste des cascades et occasionnellement réalisateur, officie pour le cinéma hong kongais depuis le début des années 70. Il a œuvré à divers postes dans pas mal de classiques ou semi-classiques. Il est entre autres responsable des scènes d'action sur les deux premiers Il était une fois en Chine, sur le génial Fist Of Legend ou l'excellent Black Mask. C'est lui aussi qui a réalisé le divertissant Tai Chi Master réunissant Jet Li et Michelle Yeoh en 1993. Et puis un jour, il est devenu "hype" à Hollywood de faire chorégraphier ses scènes d'action à la sauce hong kongaise. Quasiment du jour au lendemain, Yuen Woo-Ping est devenu à la mode et le voilà crédité sur la saga Matrix, le diptyque Kill Bill et même Luc Besson l'a engagé sur son Danny The Dog (pas vu celui-là et pas très envie de toute façon) ! En ce qui concerne Le sens du devoir 4, on sent son influence dans les scène d'action au corps à corps qui sont nombreuses, longues et parfois techniques, et qui prennent le pas sur les rares séquences de fusillades.

Ceci étant dit, cette production ne révolutionne à aucun moment le genre. C'est le cinéma d'action HK dans ce qu'il a de plus industriel. Pas forcément désagréable, mais pas marquant non plus (je trouve même que c'est le moins marquant des quatre premiers films). Avec ce mec pourchassé par des bandits, le scénario ne part pas sur l'idée la plus originale mais il offre tout de même une petite surprise qui relance l'intérêt et fait oublier la grosseur des ficelles. Dénué d'humour,le spectacle a le mérite d'être rythmé et riche en action, ce qui donne droit à quelques cascades assez spectaculaires. La violence est moins crue que dans l'épisode 3 mais les bastons sont nombreuses et parfois longues, très longues, trop longues ! J'avoue que j'étais à deux doigts de l'indigestion avec ces 90 minutes de mandales distribuées à la pelle. Reste le savoir faire hong kongais dans la mise en scène et une Cynthia Khan motivée qui retrouvera ce rôle de fliquette de choc à bien des reprises dans les 90's.