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VHS-1980
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29 avril 2020

La galaxie de la terreur (1981)

Galaxie de la terreur - Affiche

Nan mais regardez cette affiche ! Avouez qu'elle donne envie ! En tous cas plus que la plupart des affiches photoshopées actuelles, sans folie et trop pensées par des spécialistes en marketing. OK, les posters spectaculaires comme celui de La galaxie de la terreur survendaient parfois leur produit de série B, mais ils faisaient aussi rêver. L'imagination du spectateur bouillonnait. L'affiche ne raconte pas tant le film qu'elle retranscrit son ambiance et là, c'est réussi car on y parle bien de cauchemar.

En fait, c'est en écrivant l'article sur Aliens, le retour que j'ai eu envie de revoir La galaxie de la terreur. L'anecdote est connue de tous les amateurs : James Cameron, futur réalisateur de Terminator ou Avatar, a officié ici en tant que réalisateur de la deuxième équipe et directeur artistique. Surfant sur le succès d'Alien, le 8ème passager, l'intrigue de science-fiction commence par une équipage spatial qui part porter secours à une navette qui s'est crashée sur une planète inconnue et hostile. Nos spationautes y découvrent une étrange pyramide et des phénomènes étranges entrainent leur mort les uns après les autres.

 

Galaxie de la terreur - Capture 1

 

Pour commencer, on peut dire un petit mot sur son producteur, Roger Corman. Né en 1924 et toujours en activité (!!!), il est le roi incontesté de la série B américaine. S'il a visiblement touché à tous les genres en tant que réalisateur et producteur, sa filmographie laisse une grande place au fantastique et à la science-fiction.  Son nom apparait aux génériques de nombreux classiques ou semi-classiques depuis les années 50 ! Sa caractéristique : un sens de l'économie à toute épreuve. Il est de notoriété publique qu'il payait ses équipes au lance-pierre mais, en contrepartie, il donnait sa chance aux débutants pour se faire la main à divers postes sur ses nombreuses productions. Il a ainsi fait travailler entre autres Paul Bartel, Francis Ford Coppola, Joe Dante, Mark Goldblatt, Ron Howard, Gale Ann Hurd ou encore Martin Scorcese. De la poignée de films que j'ai vu de lui en tant que réalisateur, je vous conseille Day The World Ended (très bon huis clos SF de 1955), Le femme guêpe (version féminine très intéressante de La mouche noire en 1959) et La petite boutique des horreurs (comédie délirante de 1960 remakée en 1986 avec Rick Moranis). Parmi ses productions, j'ai aussi adoré La course à la mort de l'an 2000 (un pur délire de 1975) et Piranhas (1978, un des meilleurs films d'attaque animale).

C'est sous l'égide de sa société New World Pictures fondée en 1970 que Roger Corman lance la production de trois films "spatiaux" à l'aube des années 80 pour se glisser dans le sillon des succès de La guerre des étoiles et d'Alien. Le premier inspirera donc Les mercenaires de l'espace en 1980 (sorte de 7 mercenaires rigolo version space opera avec George Peppard et Sybil Danning !). Le second inspirera Mutant (plagiat de 1982 assez mauvais dans mes lointains souvenirs), précédé de La galaxie de la terreur en 1981, bien plus intéressant et original. En fait, il n'y a que le début qui rappelle le classique de Ridley Scott, l'intrigue prend ensuite une tournure personnelle avec la présence intriguante d'une pyramide et des crises de folie de l'équipage spatiale qui se terminent la plupart du temps de façon sanguinolente... La réalisation est purement générique, le script est bancal, le rythme est hâché mais l'ensemble est sauvé par un certaine dose de créativité et cet esprit de pure série B qui nous rend bien plus indulgents que s'il s'agissait d'un blockbuster.

 

Galaxie de la terreur - Capture 2

 

Le truc qui frappe, c'est tout l'aspect visuel assez généreux malgré un modeste budget de 700 000 dollars et trois semaines de tournage. C'est bluffant quand on sait que tout a été tourné dans des hangars qui servaient de studios à Roger Corman. Il y a les décors du vaisseaux mais aussi les décors extérieurs de la planète et la fameuse pyramide. Tout ça a dû nécessiter un véritable sens de la débrouillardise et c'est pourquoi j'ai toujours du respect pour ce genre de production imparfaite mais généreuse. On comprend du coup où James Cameron a appris à écomoniser le moindre dollar sur Terminator ou Aliens, le retour. Hasard ou coïncidence, ce dernier aura une photographie bleu métallique qui fait penser à celle de La galaxie de la terreur. Outres les décors, le spectateur a droit à une sympathique galerie de monstres en caoutchouc dont un ver géant dégoulinant qui ne resistera pas aux charmes d'une des actrices, offrant au passage une scène devenue culte (d'où son surnom de lombric lubrique). Le métrage n'hésite pas à basculer dans l'horreur bis réservant à chacun de ses protagonistes une mort bien délirante, l'occasion de quelques effets gore cra-cra.

Voilà donc une bonne série B dans le sens noble du terme. Doté d'un casting sympathique (avec notamment le jeune Robert "Freddy" Englund), sans prétention mais finalement assez généreux, il parvient à sortir de son carcan purement commercial et transpire la passion d'une équipe de tournage. Le genre de film qui devait être un régal à visionner à l'époque dans un cinéma de quartier.

 

Strip 010

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