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VHS-1980
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21 juillet 2020

Créature (1985)

On continue notre mois 100% nanar dans la joie et la bonne humeur avec cette fois un fleuron de "l'aliensploitation" au titre très inspiré : Créature sorti en 1985.

 

Creature - Affiche

 

Destination : le futur (c'est précis). A la recherche de nouvelles ressources minières, deux sociétés concurrentes, NTI et Richter, partent à la conquête de l'espace. Richter sont les premiers à débarquer sur Titan, un des satellites de Saturne. Manque de bol, ils découvrent un étrange sarcophage et réveillent une redoutable créature. Puisqu'ils ne répondent plus aux appels, c'est cette fois une équipe de NTI qui arrive sur les lieux. Ils découvrent que leur prédécesseurs ont été exterminés, à l'exception d'un seul survivant. Momentanément bloqués sur le caillou, ils vont devoir affronter l'entité extra-terrestre aux pouvoirs surprenants.

Les gros succès cinématographiques ont parfois droit à leurs ersatz discount et Alien, le 8ème passage n'y a pas échappé. Parmi les déclinaisons indirectes, on peut évidemment citer l'italien Contamination (qui offre un intéressant mix avec L'invasion des profanateurs de sépultures) ou La galaxie de la terreur produit par Roger Corman (et qui prend vite une tournure plus originale). D'autres productions assument plus frontalement leur influence, n'hésitant pas à imiter jusqu'au look du xénomorphe imaginé par Giger, comme Mutant (toujours de Roger Corman), L'invasion des cocons (avec un Charles Napier jouant de la cornemuse !) ou notre film du jour. Ce dernier tente de reproduire à sa manière les principales caractéristiques du chef d’œuvre de Ridley Scott à commencer par le scénario qui en reprend les grandes lignes. Visuellement, c'est dans le même esprit avec la pénombre omniprésente, des décors vaguement "industriels" et surtout un monstre qui ressemble fortement à son modèle, en plus grossier et caoutchouteux (en plus bis quoi !). Il est quand même intéressant de noter que, avec son histoire assez brumeuse de "possessions", le script s'inspire aussi fortement de La planète des vampires de Mario Bava, classique de 1965 qui avait lui-même inspiré les auteurs du script d'Alien ! La boucle est bouclée. Pour ajouter un dernier "emprunt", les protagonistes tentent de supprimer le monstre en utilisant EXACTEMENT la même technique que dans La chose d'un autre monde, mais c'est assumé complétement via une réplique.

 

Creature - Capture 1

 

Voilà donc de la pure série B écrite, produite et réalisée par William Malone, un passionné qui aura consacré sa vie au cinéma horrifique indépendant à petit budget. A l'instar de La nuit des morts vivants en son temps, Créature a mal été enregistré si bien qu'il est rapidement tombé dans le domaine public et le pauvre Malone ne profite même pas des multiples éditions de son film devenu culte chez les amateurs de cinéma déviant. Les nombreuses maquettes utilisées sont sympas et le film baigne dans une photographie bleu métallique qui est toujours efficace dans ce genre de film SF horrifique. Coté casting, on a la surprise de retrouver le minois de Wendy Schaal (qui apparait dans certains Joe Dante) et surtout... Klaus Kinski ! On se demande ce qu'il fout là mais, l'air de rien, sa présence contribue au plaisir procuré par le spectacle. Son rôle est finalement assez bref mais Kinski fait du Kinski, donc c'est du pur bonheur en barres de le voir en combinaison de spationaute jouer les pervers à peloter les actrices qui croisent sa route. Ce type est un grand malade et, quand on lit toutes les interviews à son sujet, on se demande tout le temps s'il joue ou s'il est simplement naturel à l'écran ! Pour en terminer avec cet esprit bis, il faut souligner une certaine générosité dans le gore rigolo allant quand même jusqu'à une magnifique tête explosée.

 

Creature - Capture 2

 

Pour moi, Créature mérite sans statut de nanar. Je le visionne toujours avec autant d'amusement, c'est un vrai plaisir coupable. Le monstre, sorte de croisement contre-nature entre un xénormophe et une endive transgénique, est franchement rigolo dès qu'il apparait à l'écran. Mais, plus généralement, c'est l'histoire qui amuse à cause de ses nombreuses incohérences, de ses vides et des comportement parfois improbables de ses personnages. Je n'ai jamais compris le lien entre les possessions et le monstre. De même, pourquoi ils attendent d'être décimés pour enfin décoller de cette planète ? Klaus Kinski explique qu'on l'appelait "La planète du monstre". Mais par qui ? Puisqu'elle était censée être inhabitée avant l'arrivée de l'équipage Richter. Les mecs découvrent un sarcophage transparent contenant un monstre et la première idée qui leur vient à l'esprit est de s'assoir dessus et prendre la pose pour une photo ! La créature est laissée pour morte, le plus logique serait d'en profiter pour s'enfuir, non ? Un personnage préfère revenir et lui filer des coups de pieds pour s'assurer qu'elle est morte, ce qui a pour conséquence... de la réveiller ! Le pompon revient à cette actrice à la froideur glaciale (on se dit que c'est un robot mais... au final on ne sait pas) qui disparait du film pendant au moins 30 minutes et revient bizarrement à la toute fin quand tout est réglé. Suspicieux, on lui demande : "Mais enfin, où êtiez-vous ?". Et elle de répondre le plus naturellement du monde : "Je me suis perdue." Est-il besoin d'en rajouter ?

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