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VHS-1980
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22 août 2020

Killer Crocodile (1989)

Killer Crocodile - Affiche

 

Un groupe d'écologistes se rend aux Caraïbes pour enquêter sur les agissements d'une multinationale soupçonnée de polluer les marais. Il ne leur faut pas longtemps pour découvrir des fûts toxiques abandonnés. Mais autre chose d'encore plus dangereux se trouve dans les eaux : un crocodile énorme à l’appétit insatiable !

Alors que notre été 100% nanar se termine doucement, je me devais de refaire un crochet du coté de l'Italie et de son cinéma bis. Et disons qu'en 1989, celui-ci entrait franchement en putréfaction. On ne va pas refaire l'historique à chaque fois mais rappelons qu'après l'âge d'or des années 60 et 70, le cinéma de genre italien n'a pas su se renouveler et rivaliser avec le bulldozer hollywoodien. Les années 80 ont connu évidemment quelques jolies réussites (voir la chronique de l'hallucinant Phenomena) mais aussi un sacré paquet de nanars tentant de reproduire les codes américains avec beaucoup moins de moyens (voir La mort au large par exemple). Désormais cantonnée aux salles de quartiers, la série B italienne finira par disparaitre petit à petit. Le producteur Fabrizio De Angelis a connu les hauts et les bas ! Le nez creux, c'est lui qui a produit les plus gros succès critiques et commerciaux du maître de l'horreur Lucio Fulci. Mais c'est lui aussi qui a produit les très bis Guerriers du Bronx ou Les nouveaux barbares d'Enzo G. Castellari, généreux films d'action SF tutoyant la comédie involontaire ! Réalisateur à ses heures perdues, il parvient à monter à la toute fin des 80's un film d'attaque animale intitulé Killer Crocodile.

 

Killer Crocodile - Capture 1

 

Ce n'est pas la première fois qu'un croco glouton est l'attraction d'un film italien. Il y en a peut-être d'autres encore, mais je citerais Le grand alligator, sympathique (mais perfectible) série B de 1979 avec Barbara Bach, l'éternelle Bond-girl de L'espion qui m'aimait. Bien moins présent que le requin au cinéma, le saurien est aussi la star de l'excellent L'incroyable alligator, production américaine cette fois de 1980. Pour fabriquer son monstre, Fabrizio De Angelis a fait appel à un fidèle acolyte et spécialiste des effets spéciaux Giannetto De Rossi, qui a marqué de son empreinte rouge sang les grandes heures du cinéma rital. Par amitié, ce dernier accepte la commande pour un budget de misère. Et franchement, le résultat n'est pas ridicule ! La bête est peut-être le meilleur point du film. C'est vrai qu'elle est rigide et ses mouvements sont limités (elle sort de l'eau et ouvre/ferme la gueule), mais elle est gigantesque et a une bonne tronche. Le réalisateur est tellement satisfait qu'il la montre dès les premières secondes et l'exposera sous toutes les coutures tout au long du métrage, et régulièrement en interaction avec les comédiens !

Pour le reste, Killer Crocodile est un vrai plaisir coupable. Si le script et la mise en scène s'inspirent allégrement des Dents de la mer en accumulant les poncifs (vue subjective et thème musical en prime), on ne peut pas dire qu'on s'ennuie pour autant. Le fait que le croco mécanique soit généreusement montré assure le spectacle. Ceci est doublé d'une horreur graphique typiquement italienne, la caméra s'attardant ostensiblement sur les effets gores plus ou moins convaincants. Coté personnages, on a aussi de quoi s'amuser, le pompon étant décerné aux écolos qui font tout pour protéger l'animal malgré la mort de leur guide local, avant de retourner leurs vestes aussi vite pour éradiquer le monstre et son éventuelle progéniture après qu'un de leurs amis italiens ait été à son tour boulotté (deux poids, deux mesures...). L'amateur notera la fameuse manie qu'ont les protagonistes de tomber de leurs bateaux à la moindre secousse, et se pincera pour savoir s'il rêvé à la vue de cette séquence improbable où le vieux loup de mer fait du surf sur le dos du croco ! Cerise sur le gâteau, un doublage français de toute beauté à la caractéristique indispensable pour tout bon nanar qui se respecte : des enfants doublés par des adultes pas inspirés du tout.

 

Killer Crocodile - Capture 2

 

Histoire de rentabiliser ses billets d'avion et la carcasse du croco, Fabrizio De Angelis a produit dans la foulée un très dispensable Killer Crocodile 2 en confiant la réalisation à Giannetto De Rossi, apparemment bonne poire toujours prête à rendre service. Si le premier film était du cinéma d'exploitation, le second est de l'exploitation d'exploitation avec ses mêmes décors, son même duo d'acteurs principaux et ses stock-shots qui sentent bon le remplissage ! Bref, comme le disait un prof au collège : "Les blagues les plus courtes sont celles qui durent le moins longtemps !".

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