Billy Idol "Rebel Yell" (1983)

Ah, souvenirs, souvenirs... Avant même de parler de Rebel Yell, le deuxième album solo de Billy Idol sorti en 1983, disons un mot sur l'émission de radio Rebel Yell. Quoi, vous n'êtes pas l'un des trois auditeurs de cette émission animée sur une radio locale du Pas de Calais (dont je tairai le nom) à partir de 1997 ? Votre serviteur en était le coanimateur. Avec le recul, le titre de l'émission était aussi prétentieux que ridicule, mais on va mettre ça sur le compte de la jeunesse. Ce fut le début d'une grande passion pour la radio. Les débuts ont été (très) maladroits avec, il est vrai, des moyens limités. Mais rapidement, avec de la bonne volonté, on a fait des choses correctes, on a gagné en maturité et on s'est bien éclatés à l'antenne. L'air de rien, mon aventure radiophonique aura duré neuf saisons sur deux stations différentes. Si mes souvenirs sont bons, ma dernière émission hebdomadaire avait justement une programmation 100% années 80 ponctuée d'anecdotes sur les titres sélectionnés avec soin. La radio amateur était vraiment une activité passionnante mais j'ai dû y mettre fin pour des raisons professionnelles.

Cette petite minute nostalgie terminée, passons à notre disque du jour. Un an après un premier album solo que je trouve assez faiblard, le britannique Billy Idol rempilait avec la même équipe composée de Steve Stevens, son binôme guitariste, et Keith Forsey le producteur. A la différence que l'aspect rock est bien plus appuyé avec des grosse guitares et une batterie généralement plus lourde. La musique de Billy Idol a rarement fait dans la dentelle mais il faut admettre que le disque est énergique. De plus, les neuf chansons ont un atout de taille : le chant puissant du rockeur. Déçu par le succès modéré de son groupe Generation X, celui-ci s'était exilé aux États-Unis et sa discographie solo cible clairement ce public. Ne cherchez donc pas de prétention artistique au contraire de pas mal de disques de new wave de l'époque.

C'est à partir de cet opus que Billy Idol va devenir à la mode, particulièrement chez les ados américains. Sa musique rock était dans l'air du temps avec ses synthés et sa rythmique métronomique hérités de la dance music. Mais il a aussi pu compter sur MTV et la diffusion de ses vidéoclips pétaradants et sophistiqués. Et on ne peut pas nier qu'il y a de bonnes chansons sur cette galette, à commencer par les trois hits que furent Rebel Yell (rock déchainé), Eyes Without A Face (super ballade) et Flesh For Fantasy (pop-rock sulfureux). J'apprécie également la performance vocale dans sur Daytime Drama ainsi que l'incontestable potentiel dansant de (Do Not) Stand In The Shadows, qui rappelle vaguement Dancing With Myself dans sa démarche. Catch My Fall et son saxo ainsi que Crank Call sont des pistes un peu plus anecdotiques. Voilà donc 38 minutes de pur rock américain des 80's. Il y a un petit coté commercial mais le chant reconnaissable donne de la personnalité à l'ensemble et les mélodies restent souvent dans la tête. Sympatoche !