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VHS-1980
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22 septembre 2020

King Kong II (1986)

King Kong 2 - Affiche

 

Nan mais franchement ! Regardez-moi cette accroche : "Il revient et il  n'est pas content...". Ce n'est pas un gag ! Le distributeur français ne devait vraiment pas y croire pour oser un truc pareil (et puis l'affiche hein, plus minimaliste du meurs). Bref, dix ans après les événements du film de 1976, King Kong n'est pas mort. Plongé dans un coma, il attend de recevoir un cœur artificiel. Mais l'opération ne peut pas se faire sans transfusion. C'est alors qu'un aventurier découvre à Bornéo l'existence d'une gigantesque femelle gorille. Il la capture et l'emmène aux États-Unis. Grâce à son sang, King Kong reprend des forces. Il est maintenant bien décidé à s'échapper en compagnie de sa donneuse qui est, accessoirement, le nouvel amour de sa vie !

Cette suite s'imposait-elle ? La réponse est non. En même temps, l'opus de 1976 n'était pas indispensable non plus (même si pas aussi catastrophique que certains prétendent). La faute essentiellement à son gorille assez craignos joué par un mec en costume (qui ne fait pas le poids face à celui en stop motion du King Kong original de 1933). La légende voudrait que le producteur Dino De Laurentiis ait eu l'idée de monter cette suite après l'excellente audience d'une rediffusion du premier opus à la télé américaine ! Du coup, on reprend les mêmes et on recommence dix ans plus tard : John Guillermin repasse derrière la caméra et le même costume de gorille miteux est ressorti du placard ! Le casting est quant à lui renouvelé avec en tête d'affiche la pauvre Linda Hamilton qui se mordra les doigts d'avoir signé ce contrat après avoir crevé l'écran dans Terminator.

 

King Kong 2 - Capture 1

 

Tout le monde ne le sait pas mais le film original de 1933 avait connu une suite produite dans la foulée intitulée Le fils de Kong et réalisée par Ernest B. Schoedsack seul. Avec un budget plus modeste et une tonalité plus familiale, elle n'arrive à aucun moment à la cheville de son modèle et s'avère être une œuvre assez anecdotique. King Kong II ne l'est pas, anecdotique, mais pas pour de bonnes raisons. En fait, son plus gros défaut est son scénario truffé de séquences improbables, à commencer par cette opération à cœur ouvert effectuée avec des instruments chirurgicaux géants ! Du grand n'importe nawak amplifié par la tonalité sérieuse du métrage. Ensuite, l'idée de l'histoire d'amour avec sa Lady Kong est toute aussi grotesque. Il faut voir cette scène où nos deux tourtereaux forment un petit couple dans la nature avec en plus une gestuelle humaine hors propos. Plus embarrassant, c'est juste pas possible ! Franchement, on se demande ce qui est passé par la tête de tout monde pour se lancer dans le tournage de ce script improbable écrit sans la moindre once de second degré (il faut entendre le personnage de Linda Hamilton expliquer le plus sérieusement du monde le comportement décalé des primates).

L'autre gros problème, je l'avais cité plus haut, c'est cette idée folle de vouloir faire jouer un gorille par un mec dans un costume ! Dans une série B des années 40 ou 50, ça passe encore mais pas en 1986 s'il vous plait ! Alors, il y en a qui vont dire : "Ouais mais Godzilla, c'est aussi un mec en costume !". Sauf que les films Godzilla ont un coté délirant assumé et la technique du costume fait partie de l'ADN de la série (et puis ça passe mieux, point barre !). Pour les King Kong de Dino De Laurentiis, ce choix était motivé par des questions budgétaires (le stop-motion est complexe, donc cher). Il en résulte un gorille à la gestuelle beaucoup trop humaine pour être crédible. Avec son animation image par image, le singe de 1933 avait un coté magique, notre singe de 1986 ne fait jamais oublier qu'il y a un type faisant le zouave à l'intérieur ! Les maquettes autour de lui sont rigolotes, les incrustations plus ou moins réussies. Dommage que l'action ne se déroule pas en ville (encore une question d'argent je présume).

 

King Kong 2 - Capture 2

 

Les lacunes scénaristiques et techniques ont fini d'achever ce film qui s'est logiquement planté au box office (même si ça reste rigolo au quatorzième degré). Ca a sonné la fin de la carrière du vétéran John Guillermin, sans doute trop vieux pour ces bêtises (on lui doit quand même La tour infernale, véritable classique du film catastrophe sorti en 1974). King Kong reviendra ensuite tout en numérique à partir des années 2000 mais mon préféré reste de loin l'original de 1933. Et puis tiens, en bonus : dans la catégorie "costume de gorille", je vous conseille la très sympathique série B de 1940 Le singe tueur avec Boris Karloff.

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