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VHS-1980
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4 octobre 2020

Creepshow (1982)

Il y a quelques semaines, j'ai eu ma période Les contes de la crypte et je me suis revisionné le coffret DVD avec grand plaisir. Un coffret assez bizarre d'ailleurs, puisqu'il ne contient que 39 épisodes sur les 93 que comporte cette super série ! J'ai toujours adoré ce concept des petites histoires du genre fantastique ou science-fiction (je suis aussi un grand fan de La quatrième dimension). Du coup, ça m'a donné envie dans la foulée de revoir un classique du film à sketches issu de la collaboration entre deux monstres sacrés du genre fantastique : Creepshow sorti en 1982.

 

Creepshow - Affiche

 

Stephen King et le cinéma, ça a été rapidement une grande histoire d'amour. En fait, ça a commencé dès son premier roman avec Carrie publié en 1974 et adapté par Brian de Palma deux ans plus tard. Pour être honnête, je n'ai lu AUCUN roman de Stephen King, mais j'imagine que son style doit être très cinématographique et visuel pour que ceux-ci soient autant portés sur grand écran. Évidemment, il y a eu ensuite Stanley Kubrick qui a adapté en 1980 Shining, l'enfant lumière. Vu les cartons de ces deux films, le nom de l'écrivain américain est vite devenu un gage de rentabilité commerciale pour les studios (d'ailleurs, peu d'auteurs ont aussi souvent leur nom sur les affiches des films qu'ils inspirent). On dit même que les droits de certains romans de King dans les années 80 avaient été achetés avant même leurs publications ! Sauf erreur, Wikipedia recense pas moins de douze adaptations cinématographiques de romans ou nouvelles de Stephen King rien que dans les 80's (et ça continue encore de nos jours) ! Le cas Creepshow est un peu à part puisqu'il s'agit du premier scénario original écrit par l'auteur spécifiquement pour le cinéma. Le film est réalisé par le maitre de l'horreur George A. Romero, à qui l'on doit entre autres la mythique Nuit des morts vivants.

L'association King/Romero va faire des étincelles ! Le postulat est de rendre hommage aux comic books horrifiques qui les ont marqués dans leur jeunesse. Le plus connu internationalement est sans doute Tales From The Crypt qui a ensuite été transposée de façon géniale en série télé de 1989 à 1996. Creepshow assume totalement cet héritage en adoptant le même ton et les mêmes codes visuels. Les cinq sketches qui le composent sont reliés par une petite histoire tournant autour d'une bande-dessinée horrifique. La réalisation rappelle régulièrement ce parti pris à l'aide de différents effets comme le split-screen façon cases de BD ou l'utilisation d'éclairages aux couleurs primaires rouge ou verte associés aux poses outrancières des comédiens dans les moments critiques du récit. On se trouve vraiment dans une bande-dessinée live. La tonalité ne verse pas dans la comédie pure mais ça reste décontracté et on sent que les auteurs ont voulu signer un spectacle fun avant tout.

 

Creepshow - Capture 1

 

Si la caméra de George A. Romero est inspirée, la plume de Stephen King l'est tout autant. On peut déjà souligner la générosité du métrage avec pas moins de cinq sketches, là où beaucoup de productions du même genre peuvent n'en proposer que trois. Mais le plus notable encore, c'est que la qualité n'en pâtit pas. Les cinq histoires sont toutes excellentes et vraiment originales ! Elles partent toutes d'une idée simple et sont exploitées avec créativité en tenant parfaitement compte de leurs courtes durées. Je vous propose un rapide résumé des cinq segments :

Segment 1 - La fête des pères : Comme tous les ans, les membres d'une famille se réunissent en la mémoire du patriarche que personne ne supportait et qui est mort le jour de la fête des pères. On a la surprise de retrouve Ed Harris dans ce sketch rigolo au ton très comic book. On voit arriver la chute mais la mise en scène est cool avec ses effets et c'est une très bonne entrée en matière.

Segment 2 - La mort solitaire de Jordy Verrill : Un fermier simplet découvre dans son champ une étrange météorite. L'idée est toute simple, le résultat est super original. D'autant que le fermier est joué par Stephen King lui-même ! OK, la comédie n'est pas son métier mais son surjeu ici contribue à l'esprit délirant de ce récit.

Segment 3 - Un truc pour se marrer : Un mari trompé met en place un plan machiavélique pour se venger de sa femme et de l'amant de celle-ci. On a tendance à oublier que Leslie Nielsen pouvait jouer des rôles sérieux (quoique, à en croire IMDB, il faisait le pitre pendant le tournage). C'est lui qui joue le mari trompé dans ce segment. Le mode opératoire de sa vengeance est complétement délirant, tout comme la chute où Romero retrouve ses créatures préférées.

Segment 4 - La caisse : Un gardien de nuit retrouve par hasard une vieille caisse oubliée sous l'escalier d'une université. Il y a une créature enfermée à l'intérieur. Celui-ci est mon sketch préféré. Là encore, Stephen King a exploité cette idée simple de façon originale. On se demande comment ça va se finir et on n'est pas déçu. On y retrouve Adrienne Barbeau dans un rôle absolument détestable.

Segment 5 - Ça grouille de partout : Un homme riche, misanthrope et obsédé par la propreté voit son appartement high-tech envahi par des milliers de cafards ! Celui-là est horrible. Pas de CGI évidemment mais des vrais cafards par milliers sortant de partout, comme représentant toute la méchanceté déversé par cet odieux personnage. Marquant.

 

Creepshow - Capture 2

 

Creepshow est pour le moment le meilleur film à sketches que j'ai pu voir. George A. Romero participera en 1987 à Creepshow 2 (que j'aimerais bien découvrir) basé sur des nouvelles de Stephen King déjà publiées et qui est réalisé par son chef opérateur. Dans le même genre, j'ai dans ma DVDthèque Les trois visages de la peur de Mario Bava (1963) avec trois histoires fantastiques à l'ambiance assez réussie, Le club des monstres du vétéran Roy Ward Baker (1981) avec trois segments plutôt sympas dans un style retro façon Hammer, et Darkside, les contes de la nuit noire (1990) avec trois récits pas mal également dans la veine des Contes de la crypte.

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