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VHS-1980
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12 octobre 2020

Akira (1988)

Akira - Affiche

Neo-Tokyo, 2019. Trente-et-un ans après la Troisième Guerre mondiale, la mégalopole japonaise est en proie au crime et à la misère. Des bandes de jeunes motards désoeuvrés sillonnent les rues et les affrontements sont fréquents. L'un d'entre eux, nommé Tetsuo, a un accident en tentant d'éviter un jeune garçon au visage de vieillard. Capturé par l'armée, il fait l'objet de nombreux tests destinés à développer les pouvoirs psychiques de certaines personnes. Devenu violent et imprévisible,Tetsuo finit par s'enfuir. Il n'a plus qu'un objectif : rencontrer Akira, figure mystérieuse détenant, d'après la légende, la puissance absolue.

Akira est à l'origine un manga publié au Japon de 1982 à 1990. Avec son statut culte à travers le monde, il a fait la gloire de son auteur, Katsuhiro Otomo. S'il a débuté en tant que mangaka dans la première moitié des années 70, ce dernier s'est vite intéressé à l'univers de l'animation dès les années 80. Les univers du manga et de l'animation ont toujours été perméables au Japon, c'est quelque chose qui semble naturel là-bas. Publié en France en 1990, Akira fait a priori partie des titres phares qui ont contribué à l'explosion de la bande-dessinée japonaise chez nous. Bref, pour en revenir au Japon, le carton est tel qu'on donna l'opportunité à Otomo de transposer son bébé pour le cinéma. Il a accepté, mais avec des conditions : la maitrise totale du projet et des moyens à la hauteur des ambitions. Il obtiendra les deux pour accoucher d'un vrai classique de l'animation. Etant donné que le film est sorti deux ans avant la fin de la version papier, il semble que les conclusions diffèrent entre les deux versions (pour être honnête, je n'ai jamais lu le manga).

Akira - Capture 1

On va être direct, ce qui frappe avec Akira, c'est tout son coté technique. Les studios Ghibli mettaient déjà la barre très haut avec Mon voisin Totoro et Le tombeau des lucioles sortis la même année, mais Akira a poussé encore plus loin le curseur en terme d'ambition. A son époque, il fût le film d'animation le plus cher de l'histoire avec des statistiques à donner le vertige. Selon les sources, on parle de 150 000 à 160 000 dessins pour donner vie à ce spectacle boosté à la nitro sur près de deux heures. Faut quand même dire que le style n'est pas le même que celui de Miyasaki : ici la réalisation n'est pas dynamique, elle est carrément rageuse avec une multiplication des plans et un montage affûté ! Le dessin est fouillé et coloré, et les motos filent à toute allure dans un univers urbain crépusculaire et violent. Son énorme budget se voit clairement à l'écran. Visuellement, c'est une grosse baffe.

Coté histoire, il risque néanmoins d'en laisser quelques-uns sur le carreau. Déjà, l'ambiance est vraiment sombre et violente (c'est clairement pas un film destiné aux enfants). Mais surtout, le scénario prend une tournure à mi-chemin entre la science-fiction et le fantastique. Il est assez nébuleux en ce qui concerne le personnage d'Akira. Perso, je serais incapable d'expliquer ce qu'il est réellement : un produit d'expériences génétiques ? Une entité supra-humaine ? En tous cas, la transformation progressive de Tetsuo rappelle l'univers charnel de David Cronenberg poussé à son paroxysme. On quitte un univers terre-à-terre pour une dimension cauchemardesque à base de menace atomique et ouverte à toutes les interprétations (d'ailleurs le final m'a fait vaguement penser à celui de 2001, l'odyssée de l'espace). Ceci dit, c'est peut-être ce qui rend Akira aussi marquant, que l'on soit fan ou pas.

Akira - Capture 2

A partir des années 1990, Katsuhiro Otomo ne se consacrera plus qu'à l'animation. Dans ma DVDthèque, j'ai son incroyable Steamboy de 2004 où il voit encore plus grand, plus gros, plus fort avec un budget maousse costaud. En gros, c'est un spectacle d'aventure intense et monstrueusement épique de deux heures (un poil gavantes à la fin) faisant passer les productions Disney pour des films de seconde zone et surpassant Akira d'un point de vue purement technique. Accesoirement, c'est un de mes films d'animation préférés.

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