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VHS-1980
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22 décembre 2020

Mike Oldfield "Crises" (1983)

Mike Oldfield - Crises

 

En 1983, Mike Oldfield est déjà considéré comme une pointure du rock alors qu'il n'a que 30 ans. Ça fait déjà dix ans que Tubular Bells, son premier album, a tout fracassé et se vend toujours à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires chaque année. D'abord spécialisé dans le rock progressif, le musicien britannique va s'essayer petit à petit à des formats plus courts (et parfois plus pop) et le grand public de sa mère patrie va tout de suite adhérer. Il ne manquait qu'un hit single pour faire connaitre le nom de Mike Oldfield au public généraliste du vieux continent. Ce méga hit s'intitulera Moonlight Shadow et sera issu de Crises, son huitième album studio.

Je ne vais pas vous faire l'affront de présenter cette chanson pop-rock ultra-efficace sublimée par la voix de Maggie Reilly. Elle tourne en boucle sur les radios pour quarantenaires et c'est sans doute chez nous le titre le plus populaire de Mike Oldfield avec To France et Tubular Bells. Pour info, il s'agit de la plage la plus "commerciale" (sans péjoration) de l'album. Celui-ci est constitué de six titres : une composition "progressive" de vingt minutes sur la face A et cinq morceaux aux formats "pop" sur la face B. En gros, un compromis fait depuis quelques albums entre velléités purement artistiques et volonté de toucher un public plus large. La qualité musicale n'en pâtit pas pour autant.

Dans la continuité de Five Miles Out, l'opus précédent de 1982, l'esprit global est rock. A la différence que les touches world sont carrément mises de coté ici pour laisser place à l'influence (légère hein) du son hard rock de l'époque. En gros, la batterie et les guitares saturées sont bien mises en avant avec une utilisation encore plus poussée des synthés. C'est en gros à quoi ressemble la plage Crises où Mike Oldfield lâche une fois de plus les chevaux de sa créativité. Comme un clin d’œil à ses débuts discographiques, il démarre sur une variation du thème de Tubular Bells puis c'est parti pour un patchwork d'idées et d'expérimentations, parfois rythmées, parfois mélancoliques, mises bout à bout où l'artiste n'hésite pas à donner de la voix. L'album est coproduit avec son batteur et ça s'entend : une place importante est donnée aux percussions pour un résultat monstrueux, notamment lors du final explosif avec une montée incroyable de percussions à faire trembler les murs.

Pour la face B, Oldfield s'est attaché les services de trois chanteurs différents Seule une plage sur cette face est instrumentale : Taurus 3, aussi courte qu’époustouflante. Une véritable leçon de flamenco en moins de trois minutes et une incroyable démonstration de la maestria de l'artiste à la guitare. En plus de Moonlight Shadow, Maggie Reilly pose sa voix sur le mélancolique Foreign Affair qui, avec ses nappes de synthés, a des relents de new wave l'air de rien. La mélancolie caractérise aussi In High Places dont la partie vocale est assurée par Jon Anderson, le chanteur de Yes. Encore là une pépite entre pop et rock. Enfin, l'album se conclue comme il a commencé, dans un esprit très rock avec Shadow On The Wall et le chant puissant de Roger Chapman. Dommage simplement que cette version album soit si courte (à peine trois minutes !), la version maxi de plus de cinq minutes est géniale avec un solo de guitare en plus.

En bref, Crises est une bonne galette, même si je la classe un poil en dessous de Five Miles Out qui est un peu plus fou. Comme à son habitude, Mike Oldfield joue de la majorité des instruments et c'est toujours aussi bluffant. Il est à ce moment au sommet de sa popularité et le restera encore l'année suivante avec l'album Discovery.

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