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VHS-1980
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18 janvier 2021

Excalibur (1981)

Notre film du jour ne laisse personne indifférent. Ses partis pris scénaristiques et esthétiques complétement fous n'éveillent généralement que des opinions bien tranchées : on adore ou on déteste. Je vous laisse deviner dans quel camp je me situe...

Excalibur - Affiche

Excalibur narre l'épopée du légendaire roi Arthur de sa conception à sa mort. Simple écuyer, il devient roi de Bretagne après avoir retiré l'épée Excalibur de son rocher. Il rallie les chevaliers autour de lui et unifie le royaume avec leur aide et celle de son conseiller Merlin l'Enchanteur. Afin de garantir la paix, il crée la confrérie des Chevaliers de la table ronde. Mais cette harmonie est mise à mal lorsque sa femme Guenièvre le trompe avec Lancelot et que sa demi-soeur Morgane lui engendre par la magie un fils incestueux nommé Mordred.

Sorti en 1981, Excalibur est le 8e long métrage du cinéaste anglais John Boorman. Pour rappel, c'est lui qui a signé le très flippant Délivrance en 1972 et qui a mis Sean Connery en slip dans le curieux Zardoz en 1974 (pas encore vu, mais les images font rêver). A en coire Wikipedia, le script d'Excalibur se base de façon assez fidèle sur la littérature classique, notamment sur un livre intitulé Le Morte d'Arthur de 1485, ouvrage qui est lui-même basé sur la tradition écrite et orale encore plus ancienne. En tous cas, on retrouve tout le casting au grand complet : Arthur, Merlin, Lancelot, Perceval, la Dame du Lac, l'épée Excalibur et même le Graal ! Ce film fait aussi partie du revival du genre heroic fantasy au cinéma dans la première moitié des 80's.

Excalibur - Capture 1

Si la mise en scène avait été assurée par un réalisateur sans grande inspiration, on aurait eu droit à un film de chevalerie d'un grand classicisme. Mais c'était sans compter sur John Boorman qui avait visiblement SA vision de la légende. Il en résulte un spectacle incroyablement épique et romantique ! Chaque épisode-clé du mythe est retranscrit à l'écran comme si c'était un tableau de maitre ou comme s'il faisait partie d'un opéra. La véracité historique s'en voit de ce fait mise à mal comme avec ce choix génial de faire endosser à tous les soldats des armures totales rutilantes. Dans la réalité, seuls les chevaliers portaient des armures et une simple chute signifiait leur mort puisque leur protection métallique était tellement lourde qu'il était impossible de se relever. John Boorman propose une vision sublimée et romantique du Moyen-Age. La guerre y est rageuse, l'amour y est passionné. Le plan culte de la Dame du Lac sortant Excalibur de l'eau résume à lui seul l'esprit grandiloquent du film. Et puis voir les chevaliers cavaler sous un éclairage ultra-stylisé sur l'air de Carmina Burana, ça le fait.

Mais ce film ne se démarque pas seulement par sa dimension épique. Il y règne également, non pas un vent, mais un ouragan de folie. Je ne sais pas si toutes les séquences filmées sont inspirées des récits traditionnels, mais rien que celle de du roi Uther Pendragon prenant la duchesse de Cornouailles à même le sol sans retirer son armure a de quoi marquer les esprits (il a quand même la décense de retirer son casque) ! Puis, à partir du moment où la fée Morgane brise l'harmonie du royaume, le métrage tombe dans une dimension purement cauchemardesque : Mordred chevauchant dans la forêt brumeuse avec son armure fantômatique fout la pétoche, tout comme cette vision des  chevaliers pendus se faisant picorer par les corbeaux. Helen Mirren est absolument géniale en Morgane. Elle est à la fois inquiétante et séduisante, et sa relation incestueuse à l'insu d'Arthur est quand même bien glauque. Ce sont tous des trucs qui donnent une personnalité unique à ce film. Finalement, le seul reproche que je ferais est le traitement du personnage de Merlin, dont l'humour dénote trop avec l'ambiance sérieuse du récit.

Excalibur - Capture 2

En bref, voilà un authentique film d'auteur dont les choix volontairement outranciers et ambitieux nous rappellent que les années 80 sont vraiment un autre époque. L'ambition de John Boorman ne s'amenuisera pas puisque son film suivant, La forêt d'émeraude, est lui aussi empreint d'une folie géniale alliée à une incroyable beauté envoûtante (et en plus, il a déjà sa chronique sur ce blog).

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Commentaires
P
Un film qui a marqué ma jeunesse, une féérie opératique dont je garde un souvenir prégnant.
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T
Un film marquant pour sûr, je ne l'ai jamais oublié! Lorsque tu auras vu Zardoz, lui non plus tu ne pourras pas l'oublier!! Quel slip!
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