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15 mars 2021

Allan Quatermain et la cité de l'or perdu (1986)

Je sais que vous étiez nombreux à attendre cette chronique (certains n'en dormaient plus la nuit). Après une quête des mines du Roi Salomon purement abracadabrantesque, la recherche d'une cité d'or en Afrique allait-elle emmener l'aventurier Allan Quatermain dans des contrées encore plus absurdes ? OK, la réponse est dans la question, mais que cela ne vous exempte pas de lire ce qui suit !

 

Allan Quatermain et la cité de l'or perdu - Affiche

 

L'histoire : magie du cinéma, Allan Quatermain a succombé aux charmes de ce boulet de Jesse Huston et les deux tourtereaux sont sur le point de retourner aux États-Unis pour se marier. C'était sans compter sur l'arrivée inopinée d'un ami de Quatermain pourchassé par des guerriers africains. Avant de rendre son dernier souffle, ce dernier annonce que Robeson, le petit frère porté disparu d'Allan Quatermain, n'est pas mort et a découvert la mythique cité de l'or perdu. Allan, accompagné de Jesse et d'autres compagnons, décide de trouver la cité à son tour. Notre joyeuse troupe découvrira un peuple brimé par son grand prêtre.

Allan Quatermain et la cité de l'or perdu a, parait-il, été tourné en même temps qu'Allan Quatermain et les mines du Roi Salomon. Richard Chamberlain et Sharon Stone n'ont donc pas eu à quitter le Zimbabwe où les scènes extérieures de ces deux films ont été mises en boite. Pour ce second opus, c'est Gary Nelson qui s'occupe de la réalisation. Plutôt abonné aux séries télé, il est surtout connu pour Le trou noir, un space opera produit par Disney en 1979 (pas vu). Le scénario d'Allan Quatermain et la cité de l'or perdu est vaguement inspiré du roman d'Henry Rider Haggard intitulé Allan Quatermain et publié en 1887. Si le tandem de producteurs Golan et Globus est connu pour la qualité discutable de beaucoup de ses films, il était aussi reconnu pour son réel talent de vendeur. Ce qui lui a sans doute permis de réunir ce casting de seconds rôles complément fou : James Earl Jones (l'éternel Thulsa Doom de Conan le barbare) dans la peau inimaginable d'un combattant africain armé d'une hache tournoyante (!!!), Henry Silva (une trogne inoubliable habituée aux séries B de tous horizons) en complètes roues libres en tant que grand prêtre esclavagiste et, last but not least, Cassandra Peterson (Elvira forever !) en reine maléfique qui ne prononcera AUCUN mot de tout le film et dont le personnage connaitra une des morts les plus grotesques de toute l'histoire du cinéma d'aventure !

 

Allan Quatermain et la cité de l'or perdu - Capture 1

 

Si vous ne le connaissez pas encore, je ne peux que vous conseiller le visionnage d'Electric Boogaloo, le documentaire le plus drôle que j'ai jamais vu. Truffé d'extraits de films hilarants, d'intervenants motivés et d'anecdotes complétements folles, ce documenaire australien retrace l'histoire impensable de la Cannon à partir de son rachat par le duo Golan/Globus, en passant par son ascension fulgurante dans les 80's, jusqu'à sa chute toute aussi brutale (et reliée au scandale du Crédit Lyonnais, le monde est petit !). Le cas Allan Quatermain y est évoqué et Richard Chamberlain explique sa présence à l'affiche par le fait qu'on lui aurait annoncé un budget bien plus important que celui réellement utilisé. Cassandra Peterson évoque quant à elle le cas "Sharon Stone", apparemment insupportable sur le plateau et qui sera victime d'une "plaisanterie" de mauvais goût de la part du staff en guise de vengeance.

Et le film dans tout ça ? Pendant une heure, on reste dans la droite lignée de l'épisode précédent. Le script ultra-linéaire plonge nos héros aventuriers dans des décors africains de parc d'attraction et il ne se passe pas cinq minutes sans qu'un élément nous rappelle les limites budgétaires entre les rétro-projections foireuses, les limaces géantes en caoutchouc, les serpents en caoutchouc, les chauves-souris en peluche... Le spectacle est rigolo, quoique alourdi par la présence du fakir Swarma, side-kick comique jamais drôle.

 

Allan Quatermain et la cité de l'or perdu - Capture 2

 

Si l'absurde est toujours dans les parages (le héros s'entraine en tirant sur des tomates ? Que fait un lion au cœur d'une montagne ?), le scénario entre dans le nawak le plus complet à partir de l'arrivée des aventuriers dans la fameuse cité d'or. A aucun moment, cette histoire de ville mythique dirigée par deux sœurs ennemies et un grand prêtre cabotin ne tient debout. Et la réalisation pataude de Gary Nelson n'arrange rien. Au fait, avez-vous compris la fin du film ? Que fait réellement Quatermain pour faire fondre l'or de la cité comme ça ? Je n'ai pas dû saisir une subtilité scénaristiques... Par contre, je n'ai pas manqué les câbles utilisés lors des cascades du grand final. Normal, ils sont visibles à 15 kilomètres. Du bon boulot signé "Cannon Films Visual Effects Division" (je ne l'invente pas, c'est dans les crédits !).

Au final, si le premier film était une grosse série B, cette suite tend dangereusement vers le C (seul le nombre impressionnant de figurants dans l'assaut final relève un peu le niveau). Quoiqu'il en soit, à l'époque d'Indiana Jones et le temple maudit, cet ersatz low-cost paraissait déjà anachronique dans la forme comme dans le fond. Pour les inconditionnels du cinéma d'exploitation.

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