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VHS-1980
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30 mars 2021

Gary Numan "I, Assassin" (1982)

Gary Numan - I Assassin

 

Ambiance électrofunk sur ma platine en ce moment avec I, Assassin, le quatrième album solo de Gary Numan publié en 1982. A l'époque, le musicien anglais cherche une nouveau souffle musical. Après avoir participé activement au développement de la scène new wave dès la fin des 70's avec son groupe Tubeway Army, il a cherché à ne pas rester enfermé dans son style froid et robotique post-kraftwerkien. Une volonté aussi de ne pas être associé à la vague "néo-romantique" un poil maniérée et parfois caricaturale. Il en est résulté Dance en 1981, un opus expérimental influencé par le jazz avec une pointe de funk. Audacieux, commercialement suicidaire, mais aussi un brin gavant. Avec I, Assassin, l'artiste se concentre cette fois sur l'aspect funky est livre une galette très intéressante et plus facilement digérable que la précédente.

En huit plages, Gary Numan livre en effet SA vision du funk. La vision d'un jeune britannique du début des 80's : donc froide et mécanique, mais également dansante et créative. La pochette du disque ne ment pas sur son contenu : on est dans un univers musical parallèle, sorte de bande-son d'un film noir. Comme une partie de la discographie du chanteur, l'ambiance est très cinématographique à l'image de l'excellente piste A Dream Of Siam avec son break au piano qui vous transporte dans des ruelles sombres et humides. Ou quand Kool and the Gang rencontre Philip K. Dick ! Il fallait oser le mariage de la basse funky omniprésente et des synthés métalliques, mais ça marche. Écoutez le génial Music For Chameleons avec sa batterie mécanique ultra-dansante ou encore White Boys And Heroes et ses percussions. Le résultat est presque hypnotique comme sur This Is My House. Tout ceci associé à la voix inimitable de Gary Numan et ça offre un disque qui réconciliera les plus durs des rockeurs avec le funk (la plage War Songs a d'ailleurs un coté rock). Finalement, seul The 1930's Rust me déçoit : son approche bluesy, avec harmonica et saxophone en prime, me laisse de marbre. L'album se termine avec We Take Mistery To Bed qui semble destiné aux nightclubs avec sa rythmique synthpop (et toujours la basse funky en background). Suffisamment efficace en tous cas pour atteindre le top 10 des singles anglais à l'époque !

Ceci m'amène au cas Daft Punk (désolé, il fallait que j'en dise un mot). C'est surtout le pataquès médiatique qui avait suivi la sortie de leur album Random Access Memories en 2013 qui m'avait passablement gonflé. Certaines critiques nous parlaient de chefs d’œuvre, c'était tout juste si le duo français n'avait pas réinventé le funk. Et à l'écoute du bousin, je n'ai eu qu'une réaction : "Tout ça pour ça ?". C'est peut-être ce qui rend la période new wave aussi intéressante artistiquement, c'est que les musiciens et producteurs s'appropriaient à l'époque des styles et des sons et tentaient d'en faire quelque chose d'original. Avec son disque, Gary Numan a abordé les codes du funk avec une approche toute personnelle et le résultat est incroyablement plus consistant. Les Daft Punk n'ont fait que reproduire les ficelles usées du genre, ce qui a engendré un album d'une platitude incroyable malgré sa surproduction ! Eh les jeunes, jetez une oreille à I, Assassin et avouez que c'est plus rock & roll que Random Access Memories ! Bon après je sais, les goûts et les couleurs...

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