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VHS-1980
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19 avril 2021

Howard... une nouvelle race de héros (1986)

Avant de parler du film en lui-même, il faut dire un mot sur l'affiche française qui est quand même énorme dans le genre "On assume... mais pas vraiment" ! Parce qu'il est où notre héros canardesque ? Ah oui, il est là en contre-jour en bas à droite ! A croire que le distributeur en avait honte. Pourtant il n'y avait pas de quoi, c'est quand même George Lucas qui était producteur exécutif... Ah pardon, on me glisse à l'oreille que ça été un four monstrueux au box office. A raison ou à tort ? La réponse ci-dessous.

Howard - Affiche

L'histoire : Prenez notre chère planète et remplacez ses habitants humains par des canards humanoïdes, c'est là que vit notre héros Howard ! Enfin, jusqu'à ce qu'un rayon provenant accidentellement de la Terre ne l'aspire et le fait atterrir à Cleveland aux Etats-Unis. Il croise la route de Beverly, une chanteuse de rock, qui accepte de l'héberger et de l'aider à retourner chez lui avec l'aide d'un ami scientifique. S'ils finissent par retrouver l'origine du rayon, ils découvrent aussi que celui-ci a aspiré un monstre bien plus inquiétant.

Howard le Canard est à l'origine un personnage de BD américaine créé par Steve Gerber et Val Mayerik en 1973 et publié chez l'éditeur ultra-connu Marvel Comics. D'abord second rôle, il devient ensuite héros de sa propre série à partir de 1976. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en lire mais, à en croire ce très cher Wikipedia, Howard est esthétiquement une sorte de rip-off de Donald Duck et vit des mésaventures satiriques bourrées de second degré. Après avoir bouclé sa première trilogie Star Wars, George Lucas décide de se consacrer exclusivement à la production dans les 80's. En 1986, il montera Labyrinthe avec David Bowie ainsi que Howard... une nouvelle race de héros qu'il confiera à ses amis Willard Huyck et Gloria Katz, époux à la ville et duo inséparable de scénaristes/réalisateurs. Ce sont eux qui ont écrit le scénario d'American Graffiti, le premier succès de Lucas en 1973. Bien que non-crédités, ils ont aussi participé aux dialogues de La guerre des étoiles et c'est eux qui ont écrit Indiana Jones et le temple maudit ! Un bien beau CV et une indiscutable témérité car il fallait quand même oser s'attaquer à l'adaptation d'une histoire improbable de canard extra-terrestre !

Howard - Capture 1

Bon, je ne vais pas tourner autour du pot et vais répondre à la question que tout le monde se pose : nanar ou navet ? Franchement, je penche pour la seconde proposition même s'il a quand même quelques trucs rigolos au premier degré. Paradoxalement, je trouve que son plus gros problème est son histoire qui n'est pas aussi délirante que le concept aurait pu le faire espérer. Franchement, on a un canard humanoïde qui débarque sur Terre et tout ce qu'on trouve à lui faire faire, c'est de pointer au chômage ou manager un groupe de rock ? La BD originale avait a priori un contenu social mais ça ne fonctionne pas dans le film, l'aspect satirique est quasi-absent. En plus, la partie SF avec le monstre n'arrive qu'un fin de métrage et on a l'impression désagréable que beaucoup de choses ont été improvisées. En tous cas, c'est linéaire et ça ne décolle jamais (la réalisation est fonctionnelle). A ceci s'ajoute un problème au niveau de la tonalité avec un humour puéril cotoyant des éléments plus potaches, ce qui fait qu'on ne sait pas vraiment à quel public s'adresse le spectacle.

Howard - Capture 2

Vous voyez, je ne suis pas cruel, je n'ai même pas dit un mot sur le héros incarné par un nain faisant le zouave dans un costume de canard cartoonesque (bon, l'expressivité de son visage est pas mal) ! De toute façon, tout n'est pas à jeter quand même. Il y a d'abord la performance hallucinée de Jeffrey Jones dans la peau du Dr Jenning possédé par une entité maléfique et qui ne cesse de répéter que la Terre va être détruite alors que PERSONNE ne l'écoute (vraiment drôle, si si !). L'autre truc sympa est le monstre alien final, sorte de crabe géant insectoïde animé en stop motion par ILM qui a un look d'enfer, même si son affrontement avec Howard est trop peu spectaculaire. Le problème, c'est tout le reste ! Le projet en soit était difficilement réalisable et les compétences techniques du duo Huyck/Katz étaient peut-être un peu trop limitées pour ce genre de film au concept nawak. Ce qui est sûr, c'est que ce film a acquis un statut culte avec les années (l'effet nostalgique peut-être...). Mais qu'on ne se trompe pas, malgré sa folie toute 80's, ça reste un film globalement raté et que je trouve personnellement moins excusable que Kalidor, la légende du talisman par exemple.

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Commentaires
R
Vu au ciné à l'époque, mais c 'est marrant l'affiche française ne me dit rien, par contre j'ai bien en tête une affiche avec le bec d'howard qu'on voit sortir d'un oeuf, si mes souvenirs sont exactes.
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