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28 mai 2021

Conan le destructeur (1984)

Pendant longtemps, je n'ai pas voulu revoir Conan le destructeur, de peur d’entacher (ouais, OK, c'est bête) l'image que j'ai du premier opus, Conan le barbare, qui est peut-être LE chef d’œuvre ultime de l'heroic fantasy au cinéma. Mais après avoir découvert Kalidor, le légende du talisman auquel j'ai trouvé quelques qualités, je me suis décidé à redonner une chance à la deuxième aventure cinématographique du barbare le plus connu de la pop culture.

 

Conan le destructeur - Affiche

 

L'histoire : Conan croise la route de la puissante reine Taramis qui lui promet de ramener à la vie sa bien-aimée Valeria. En échange, le guerrier devra d'abord escorter la princesse Jehnna dans les confins du pays afin de rapporter une corne légendaire incrustée d'un diamant magique. Il ignore que la reine souhaite posséder le joyau afin de réveiller Dagoth, dieu païen monstrueux, auquel elle souhaite sacrifier la princesse.

D'abord littéraire, le personnage de Conan a débarqué sur grand écran en 1982 avec Conan le barbare, épopée intense et monumentale dirigée par un John Milius touché par la grâce. Le succès commercial fut au rendez-vous et le producteur Dino de Laurentiis est évidemment partant pour lancer une suite. Sauf que le nabab a souhaité cette fois un produit un poil plus "accessible" atténuant la violence et l'érotisme, et en limitant ses ambitions artistiques. Preuve de cette démocratisation du personnage mythique est que le premier jet du script de Conan le destructeur est signé Roy Thomas / Gerry Conway qui ont travaillé entre autres sur la version comic book de Conan dans les 70's et qui avaient déjà scénarisé un autre film d'heroic fantasy, Tygra, la glace et le feu, en 1983. Même si cette première version fût réécrite, l'esprit ainsi que la trame générale ont été préservés à en croire les deux auteurs à qui on a annoncé que le réalisateur allait être Roger Donaldson. Finalement, Dino de Laurentiis va proposer à ce dernier de prendre en charge Le Bounty avec Mel Gibson et c'est le vétéran Richard Fleischer qui a accepté de se replonger avec Conan dans le genre peplum, 26 ans après Les Vikings. Alors en fin de carrière, Fleischer connait bien de Laurentiis puisque c'est pour ce même producteur qu'il a réalisé Amityville 3 en 1983.

 

Conan le destructeur - Capture 1

 

Ce qui est sûr, c'est que les origines "bédéistiques" (désolé, j'avais pas d'autres mots) du projet sautent aux yeux. Exit le sérieux absolu du premier opus et sa dimensions quasi-opératique, on est ici dans l'heroic fantasy hollywoodienne mixant avec allégresse aventure, fantastique et une dose d'humour (voir le clin d’œil du chameau ou la séquence encore plus embarrassante de Conan ivre). On peut interpréter ce changement de ton à la fois comme une volonté commerciale, mais aussi comme une façon d'éviter toute comparaison avec le chef d’œuvre de Milius. Le résultat s'avère plus grand public et également moins fascinant malgré un univers visuel toujours aussi intéressant (décors et costumes sont dessinés avec goût). J'apprécie la dimension fantastique du récit avec deux monstres particulièrement marquants (mais pas pour les même raisons). Dommage simplement que la quête du héros soit si simple et linéaire, et que la réalisation de Fleischer soit si académique (ses grandes heures étaient clairement derrière lui). On aurait apprécié un peu plus de folie.

Pour les points positifs, on peut tout de même noter deux excellents choix de casting. Il y a la charismatique Sarah Douglas qui est née pour jouer les méchantes (elle fut entre autres l'éternelle Ursa dans Superman II). En terme de présence, elle tient tête à Arnold Schwarzenegger dans leurs scènes communes. Je regrette juste qu'elle n'ait pas de scène d'action comme en a eu Sandhal Bergman dans Kalidor, le légende du talisman. En fait, la dose d'action féminine est assurée par la mannequin/chanteuse Grace Jones, également ultra-charismatique à l'écran dans le rôle de Zula. A l'époque, elle est au pic de sa popularité (elle sera Bond-girl l'année suivante dans Dangereusement vôtre) et c'est étonnant que sa carrière hollywoodienne n'ait pas perduré par la suite. Toujours est-il que c'est un sacré personnage et, selon Schwarzenegger lui-même, elle était autant "décalée" sur les plateaux qu'en dehors. J'aime aussi beaucoup les décors, dont certains sont particulièrement soignés. La salle des miroirs offre une séquence originale (malheureusement gâchée par un monstre assez craignos) et le palais de Taramis est majestueux (avec la statue de Dagoth vraiment bien foutue). Enfin, concernant le fameux Dagoth, son look monstreux en guise de boss final est assez délirant et me fait vaguement penser avec sa débauche de latex à La mouche de Cronenberg qui sortira deux ans plus tard.

 

Conan le destructeur - Capture 2

 

Bon, soyons honnête, Conan le destructeur n'arrive A AUCUN MOMENT à la cheville du premier film. Pour l'apprécier, il faut le prendre pour un divertissement hollywoodien sans prétention. Il y en a qui vont me prendre pour un fou, mais je lui préfère quand même Kalidor, le légende du talisman du même réalisateur tourné l'année suivante, rien que pour ses combats à l'épée plus impressionnants. Il faudra attendre 2011 pour que le personnage de Conan revienne sur grand écran (dans un film à la réputation assez mauvaise). Entre temps, il continuera de vivre des aventures extraordinaires sous format papier via les comic books, mais aussi sous format télévisuel avec deux séries animées pour la jeunesse (dont Conan l'aventurier en 1992 avec son générique chanté par Bernard Minet) ainsi qu'une série télé grotesquement nanarde (Conan en 1997 avec l'Allemand Ralf Moeller) .

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