Monster In The Closet (1986)

L'histoire : la quiétude d'une petite ville de la banlieue de San Francisco est perturbée. De plus en plus régulièrement, des personnes sont retrouvées mortes dans leur placard avec une trace de morsure. Le journaliste Richard Clark est chargé d'enquêter sur place et il découvre, avec l'aide d'une scientifique, que l'auteur de ces crimes n'est autre qu'un monstre vivant dans les placards ! L'armée ne pouvant rien faire contre la créature, il ne reste que notre duo pour sauver San Francisco !

Amateur de cinéma hautement délirant, soyez les bienvenus ! Monster In The Closet mérite amplement sa place dans le catalogue de la mythique firme Troma Entertainment. Bien que cette dernière n'en soit pas productrice, mais juste distributrice, on y retrouve ce goût du potache et de la parodie des films SF oldies, même si la nudité et les débordements gores sont évités ici pour un résultat graphiquement plus grand public. De par son histoire et son traitement, notre film de jour rappelle en effet les vieux films de monstre des années 50. Cet amour du cinéma de genre se voit aussi dans le casting avec les apparitions en introduction de deux figures dans le domaine : John Carradine hilarant en aveugle cherchant son chien dans son appartement et la belle Stella Stevens (que j'adore en bad girl dans Dynamite Jones et le casino d'or). Tiens, pour rester sur le casting, le film est aussi connu pour deux autres noms qui deviendront populaires : la fillette se faisant attraper par le monstre en tout début de métrage n'est autre que Stacy Ferguson (qui deviendra Fergie au sein des Black Eyed Peas !) tandis que le garçon surdoué qui accompagne les héros est interprété par Paul Walker (future star de la série des Fast And Furious décédée en 2013).

L'humour omniprésent est clairement  influencé par le style décalé et hautement référentiel des ZAZ (Y a-t-il un pilote dans l'avion ?). D'abord via des personnages rigolos comme ce shérif adepte de la chique qui crache à chaque fin de phrase ou ce prêtre et ce scientifique en désaccord sur absolument tout ! Le scénario pousse volontairement les codes de la série B jusqu'à l'absurde (la population est invitée à détruire ses placards !). Cerise sur le gâteau, on a même à divers passages parodiques reprenant avec plus ou moins de subtilité quelques classiques tels que Psychose (avec le concept de l'humour de répétition poussé à son paroxysme), Rencontres du troisième type, La chose d'un autre monde (dans un magnifique repompage), sans oublier King Kong dans une version on ne peut plus potache où le monstre tombe sous le charme... du héros (rappelons quand même que le fameux "coming out" homosexuel vient de l'expression "coming out of the closet" !).

L'autre réussite de cette sympathique production, c'est évidemment son magnifique craignos monster 100% caoutchouc. Bien que muni d'une seconde mâchoire rétractable façon xénomorphe de la saga Alien, c'est le géant Kevin Peter Hall (2m18) qui l'incarne, un an avant d'endosser la combinaison un poil plus classieuse du Predator ! Avec son look cartoonesque montré sous toutes les coutures, le monstre du placard contribue à l'esprit décontracté de cette production dont certains passages semblent directement issus d'un dessin animé (voir les victimes happées dans leurs placards dans un déluge de vêtements qui volent !). Pas de quoi crier au chef d'oeuvre, mais les amoureux de la SF à l'ancienne adoreront forcément cette parodie délirante et sans prétention.