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VHS-1980
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18 novembre 2021

Le justicier de minuit (1983)

Pour la petite histoire, j'avais découvert Le justicier de minuit il y a une bonne vingtaine d'années lors d'une diffusion en deuxième partie de soirée sur TF1 ! Franchement, un tel film diffusé sur cette chaine parait impensable aujourd'hui (alors que sa programmation en journée a toujours été très commerciale). Pire, je me souviens avoir vu dans la même période et sur la même chaine le délirant Justicier de New York (j'en suis sûr à 200%) ! C'était vraiment une autre époque où on pouvait encore avoir de temps en temps quelques petites surprises cinématographiques sur cette chaine devenue irregardable aujourd'hui (on avait même eu droit à Aldo et Junior une fois, pour dire !). Bref, je n'avais pas revu notre film du jour jusqu'à il y a peu et ce qui est fort, c'est que je me souvenais encore bien de certaines scènes. Pour dire que le spectacle est assez marquant et on va voir pourquoi dans les lignes qui suivent...

 

Justicier de minuit - Affiche

 

Charles Bronson est Leo Kessler, détective de Los Angeles enquêtant sur une série de meurtres de jeunes filles perpétrés par un détraqué sexuel. Bien que persuadé d'avoir identifié l'assassin, il a bien du mal à trouver les billes pour l'inculper. Se joue alors un duel entre les deux hommes, avec au milieu, l'innocente fille de Kessler.

Je crois qu'il est inutile de présenter Charles Bronson dont le visage buriné a écumé bon nombre de thrillers et de westerns depuis les années 50, le plus fameux étant sans doute Il était une fois dans l'Ouest dans lequel il incarne l'inoubliable homme à l'harmonica. Son autre gros rôle marquant fut évidemment celui de Paul Kersey dans Un justicier dans la ville en 1974. Gros succès commercial qui donna des idées à la maison de production Cannon à l'aube des années 80 : en faire une franchise cinématographique et faire signer à l'acteur un gros contrat pour un paquets de films. Alors âgé de 60 ans, ce dernier voit alors sa carrière prendre un inattendu rebond, quitte à s'enfermer dans le même genre de personnage traqueur de psychopathes et adepte de la justice expéditive. Un an après Un justicier dans la ville 2, Bronson enquille donc avec 10 To Midnight, retitré de façon opportuniste Le justicier de minuit en France. Derrière la caméra, on retrouve le vétéran, mais toujours efficace, J. Lee Thompson. Bronson et lui s'entendaient bien, et ils collaboreront à neuf reprises entre 1976 et 1989 (notamment sur le western génial Le bison blanc).

 

Justicier de minuit - Capture 1

 

Son titre français laisse imaginer un vigilante movie mais l'approche est différente et plutôt originale. En fait, J. Lee Thompson propose ici un thriller influencé par le slasher, sous-genre du cinéma horrifique en vogue à l'époque avec les franchises Halloween, Vendredi 13 et tout un tas d'ersatz. Le serial killer a une haine féroce des femmes (surtout les jeunes) et trouve le moyen, comme le veut la tradition, de les agresser au couteau alors qu'elles se changent, prennent une douche ou carrément pendant l'acte ! La mise en scène est efficace avec quelques bons moments de suspense et installe une ambiance presque glauque (l'environnement urbain et la belle photographie typique de l'époque jouent aussi beaucoup). Le scénario comporte aussi une bonne idée en rapport avec la faillibilité du détective Kessler (le terme de "héros" ne convenant pas dans son cas) et son duel psychologique avec l'assassin est pas mal.

 

Justicier de minuit - Capture 2

 

Mais ce qui en fait un film définitivement marquant, c'est le profil de son tueur : un type souffrant visiblement d'une grande frustration sexuelle et qui se déshabille complétement avant de poignarder ses victimes ! Alors que les scénaristes de slashers se cassaient la tête à trouver un nouveau costume caractéristique à leurs personnages, ils n'avaient jamais pensé à ça : que le tueur soit à poils ! Tâche alors à la caméra fûtée de J. Lee Thompson de trouver les meilleurs angles pour ne jamais dévoiler ce qui ne peut l'être sans écoper d'un X ! En tous cas, on reconnait là le style Cannon et l'outrance qui fera sa réputation. Le script enfonce d'ailleurs le clou lorsque le psychopathe harcelle ses futures victimes par téléphone pour leur dire les pires insanités ! Vous l'aurez compris, l'interdiction aux moins de 16 ans est justifiée. Reste une bobine bien emballée, sans temps morts et parfaitement formatée pour Charles Bronson qui excelle dans ce type de thriller brut.

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