Zone Troopers (1985)

1944, Italie. Quatre membres d'une patrouille militaire américaine sont perdus derrière les lignes ennemies. Ils tombent sur un vaisseau spatial extra-terrestre qui s'est écrasé dans les bois. Alors qu'ils tentent de libérer leurs frères d'armes emprisonnés dans un camp militaire allemand non loin de là, ils découvrent qu'un extra-terrestre rescapé a également été capturé...

Oh l'agréable surprise que voilà ! J'avoue que je n'ai jamais été fan des productions Charles Band, lui reprochant de privilégier la quantité à la qualité, malgré la sortie de quelques semi-classiques ayant fait les beaux jours des vidéoclubs dans les 80's (la saga Ghoulies, Creepozoids, Puppet Master...). Lui-même fiston de producteur, il a démarré sa carrière au début des 70's sans jamais s'arrêter pour finalement compter dans sa filmographie plus de 300 titres exclusivement dédiés à la série B de genres fantastique/horreur/SF/érotique ! Si ses productions sont aujourd'hui uniquement dédiées à la vidéo, il a connu son âge d'or dans les années 80 avec sa boite Empire dont le succès soudain lui a permis de racheter à Dino de Laurentiis d'anciens studios en Italie pour y tourner ses films en toute indépendance. Malheureusement, à l'image de la Cannon, une mauvaise gestion mettra fin à l'aventure italienne rapidement obligeant Charles Band à rentrer au bercail (avec apparemment le scandale du Crédit Lyonnais en toile de fond... comme la Cannon !). Ce qui ne l'empêchera de monter dans la foulée sa nouvelle société Full Moon, d'inonder le marché de la VHS et de squatter les chaines câblées. Bref, pour l'anecdote, Zone Troopers est officiellement le premier film de la société Empire a avoir été tourné dans ses studios italiens.

Là où cette modeste production tire son épingle du jeu, c'est dans son mélange original des genres. D'un coté, on a un background de film de guerre prenant place dans l'Europe des années 1940 et on y injecte un élément science-fictionnel avec le crash de cette navette. De plus, j'ai trouvé le traitement assez sympa puisqu'il ne s'agit pas d'une énième histoire d'alien tueur mais on est plus proche d'un E.T. l'extra-terrestre, la créature de l'espace étant plus un naufragé qu'autre chose dont la technologie avancée intéresse au plus haut point les scientifiques allemands. Carré et doté d'un humour bien senti, le script fait passer les 83 minutes de spectacle sans problème d'autant que le coscénariste et réalisateur Danny Bilson (qui écrira plus tard le film Rocketeer) parvient à donner de la personnalité à sa créature muette et à la rendre presque touchante malgré son look proto-simiesque très "série B". Une petite réussite que l'on doit aussi à la motivation de son casting de GI's dont la complicité est palpable.

Malgré un budget qu'on imagine limité, on peut aussi souligner une pyrotechnie généreuse et surtout magnifique décor de vaisseau écrasé grandeur nature qui enfonce tous les CGI du monde dès qu'il faut filmer les acteurs à coté ! Sans doute les historiens détecteront des détails anachroniques par-ci par-là mais la reconstitution historique n'est pas encore trop ridicule, même si minimaliste par moment. Il faut surtout y voir un film sans prétention avec ce qu'il faut d'action, d'humour et d'effets spéciaux, et qui exploite au mieux ses moyens et ses idées, une chose qu'on ne retrouve pas dans toutes les productions Charles Band, loin de là ! Pas un chef d’œuvre donc, mais un titre sympathique mis en boite professionnellement.

Comme Nightbeast précédemment chroniqué, Zone Troopers vient d'être édité en DVD chez Bach Films sous le label The Aliens Collection. On retrouve également dans cette collection : Le jour de la fin des temps (1979), Space Connection (1980) et Brother (1984). Je ne sais pas ce que valent ces derniers. Si des lecteurs les ont vus, n'hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez dans l'espace commentaires.