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27 mars 2022

Tears For Fears "The Seeds Of Love" (1989)

Tears For Fears - The Seeds Of Love

A l'occasion de la sortie récente de The Tipping Point, le dernier opus de Tears For Fears, j'avais envie de chroniquer The Seeds Of Love, sans doute l'album le plus ambitieux du duo britannique.

Difficile déjà de passer derrière le monstrueux Songs From The Big Chair qui avait cartonné en 1985 et confirmé que Roland Orzabal et Curt Smith étaient des noms à suivre dans le milieux de la pop-music. Il y avait sans doute une pression artistique et aussi une peur de se répéter, aussi décision fut prise pour The Seeds Of Love de mettre de coté les synthés et d'élever encore le niveau de production en multpliant les instruments et les influences. En gros, ce troisième album se devait d'être plus recherché, plus grand, plus fort, plus parfait. Budget final de l'enregistrement : un million de livres sterling pour 49 minutes de démonstration, parfois outrancière, mais Tears For Fears l'a fait : ils ont leur Sgt. Pepper à eux !

Parce que, même si on peut être parfois agacé par cette volonté ostentatoire de grandiloquence, il faut avouer que les huit plages qui composent la galette n'ont aucune fausse note ! L'ouverture avec Woman In Chains est juste parfaite avec cette guitare en arpège et cette montée en puissance pour finalement exploser avec la batterie de Phil Collins invité pour l'occasion. Cette fois, les influences sont soul et jazzy notamment grâce à la participation vocale d'Oleta Adams qui avait complétement charmé le groupe lors d'un de ses concerts et qui a inspiré malgré elle l'orientation qu'allait prendre le disque. Rayon jazzy, les plages Badman's Song et Standing On The Corner Of The Third World sont particulièrement convaincantes. La première alterne de façon originale séquences de pur jazz et rock pendant plus de huit minutes avec un superbe choeur dans le final. Le second est peut-être la piste la plus expérimentale avec une ambiance athmosphérique orientalisante carrément envoûtante. Ca dure un peu moins de six minutes mais on aurait voulu que ce soit plus long ! On perçoit en tous cas l'influence indéniable du Spirit Of Eden de Talk Talk sorti l'année précédente (notamment lorsque débarque un harmonica crépusculaire). Bref, tout le monde s'est laché, ça fourmille d'idées à l'image du tube Sowing The Seeds Of Love, épopée beatlesque complétement folle qui n'en finit pas de se relancer et avec un refrain im-pa-rable. Swords And Knives a des relents de Pink Floyd avec ses guitares aériennes tandis que Year Of The Knife offre à cet opus son moment le plus puissamment rock à en faire trembler les murs.

Finalement, le seul défaut de ce disque serait justement son coté over-the-top. Il y a une spontanéité géniale qui se dégage de Songs From The Big Chair qu'on ne retrouve pas toujours dans The Seeds Of Love. Avec ce dernier, on sent que les auteurs sont conscients de leur talent et calculent trop pour en faire une pièce artistique majeure. Bon, après, ça reste quand même un sacré morceau. On est juste surpris à la lecture du livret de la présence assez discrète de Curt Smith dans les crédits, Roland Orzabal se taillant une immense part du gâteau. Peut-être un début d'explication de la séparation du duo qui surviendra en 1990 à la fin de la tournée (il y a eu un tas de rumeurs différentes sur les causes de ce gros gâchis). Orzabal continuera seul sous le nom Tears For Fears en sortant l'inégal Elemental en 1993 et le sous-estimé Raoul And The Kings Of Spain en 1995. Puis, à la surprise général, le duo s'est reformé avec à la clé la sortie en 2004 du très sympathique Everybody Loves A Happy Ending. Depuis, ils sont plus discrets dans les bacs mais continuent de tourner.

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Commentaires
T
J'aime beaucoup cet album mais je préfère les albums lorsque Roland Orzabal se retrouve "seul", à partir de "Elemental" et, effectivement, "Raoul and the kings of spain" est un très bon album.
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