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VHS-1980
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26 avril 2022

Massacres dans le train fantôme (1981)

Massacres dans le train fantôme - Affiche

 

L'histoire : Après s'être amusés à la fête foraine toute la soirée, quatre amis en recherche de sensations fortes décident de passer clandestinement la nuit à l'intérieur d'un train fantôme. Cachés là, ils assistent au meurtre d'une femme par le fils du propriétaire de l'attraction, un être monstrueux et mentalement dérangé.

Histoire de surfer sur la légende entourant Massacre à la tronçonneuse du même réalisateur, le distributeur a décidé de retitrer The Funhouse en Massacres dans le train fantôme pour l'exploitation française. De là à parler de tromperie sur la marchandise, il y a un pas potentiellement franchissable. Certes, le spectacle est vraiment horrifique (on y reviendra) mais ceux qui s'attendent à un déluge d'hémoglobine se sentiront un peu floués. Étonnamment, cinq longues années se sont écoulées entre ce film et le long métrage précédent de Tobe Hooper, Le crocodile de la mort (il y a quand même eu une mini-série en 1979 et je ne sais pas si le tournage de Venin qu'il a rapidement abandonné est antérieur ou postérieur à celui de Massacres dans le train fantôme). La mode du slasher lancée par les succ7s d'Halloween, la nuit des masques et Vendredi 13 va cependant lui donner l'opportunité de revenir sur grand écran en 1981 avec cette histoire de malade mental tueur au sein d'une fête foraine.

 

Massacres dans le train fantôme - Capture 1

 

Tobe Hooper est parfaitement conscient de la mouvance dans laquelle son film s'inscrit à la base : ses héros, de jeunes adultes aux hormones en fusion, respectent parfaitement la tradition slasherienne et le réalisateur cite avec malice Halloween et Psychose en ouverture. Mais au fil des minutes, l'ensemble va trouver sa propre identité et se révéler être un faux slasher. La super idée du script est de mettre au centre du récit, non pas le tueur comme le voudrait le genre, mais l'environnement, à savoir la fête foraine et particulièrement le fameux train fantôme. Le réalisateur a le chic pour créer les ambiances saisissantes et morbides. Le lieu est peuplé de freaks humains ou animaux mais le pompon (sans mauvais jeu de mots) revient au monstre de foire complétement taré (à tous les degrés) et au look poisseux dont les circonstances du premier crime sont carrément glauques. Le train fantôme, quant à lui, est un décor génial avec son architecture torturée et ses multiples marionnettes malsaines qui confèrent au spectacle une dimension à la lisère du fantastique dans la dernière bobine. Au-delà de la violence graphique relativement retenue (même si ça reste réservé à un public averti), c'est surtout un film d'atmosphère et, de ce coté-là, c'est carrément réussi. La partie de cache-cache dans les dédales obscurs du manège est gérée d'une main de maître par le réalisateur.

 

Massacres dans le train fantôme - Capture 2

 

Et pour rester sur le cas Tobe Hooper, impossible de ne pas mettre en avant les qualités de sa réalisation. Déjà, la photographie est MA-GNI-FIQUE avec toujours ce grain caractéristique des pellicules de l'époque qui a tant de charme. Et puis la réalisation est aux petits oignons, bien supérieure à la série B moyenne. Le réalisateur a un sens de la narration et du cadre indéniable. Il offre une multitude de plans superbes (Elizabeth Berridge qui hurle derrière l'aération ou la caméra sur grue qui dévoile toute la foire) et il a un sacré sens de l'espace, même dans le décor exigu et sombre du train fantôme. C'est beau, c'est fluide, c'est flippant. On comprend pourquoi Spielberg a voulu collaborer avec lui. Sincèrement, d'un point de vue purement technique, Massacres dans le train fantôme est un chef d’œuvre comparé à Vendredi 13 qui est pourtant beaucoup plus connu du grand public.

Pour rappel, Tobe Hooper est décédé en 2017. Sa carrière est une énigme pour ma part car je trouve que sa filmographie ne rend globalement pas honneur au talent de fou qui transpire de Massacres dans le train fantôme. Quatre longs métrages ont suivi jusque 1986 (dont le fou-fou-fou Lifeforce, l'étoile du mal) et puis après, grosse dégringolade quantitative et qualitative (Spontaneous Combustion est décevant et ne parlons même pas du téléfilm calamiteux Crocodile en 2000 pour Nu Image). Dommage, mais ça ne remet pas en cause son statut de "Master of Horror".

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