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VHS-1980
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29 juin 2022

Zombi 3 (1988)

Zombi 3 - Affiche

 

Suite à l'attaque d'une centre de recherche top secret afin de voler une arme biologique redoutable, un commando est finalement neutralisé et un de ses membres contaminé par accident. Les militaires décident d'incinérer son cadavre mais les fumées produites contaminent à leur tour l'atmosphère et transforment les populations alentours en êtres enragés. Retranchés dans un hôtel, les rares survivants tentent de résister aux assauts des morts-vivants.

Impossible de parler de Zombi 3 sans le remettre dans son contexte. En 1978, l'Américain George A. Romero sort Dawn Of The Dead, un film de morts-vivants qui traumatisera le monde, notamment les producteurs italiens à la recherche d'un nouveau souffle pour leur industrie qui n'arrive plus à rivaliser techniquement et commercialement avec son homologue d'outre-Atlantique. Romero collabore avec Dario Argento qui remonte le film pour sa version européenne (qui sera retitrée Zombie). Un carton ! Ni une, ni deux, le cinéma de genre rital emboite le pas et se lance dans la folie gore, ce qui occasionnera une révélation : celle de Lucio Fulci, réalisateur touche-à-tout ayant œuvré depuis les années 60 aussi bien dans la comédie que dans le western ou dans l'espionnage, et qui montrera un talent assez inattendu dans le genre fantastique et horrifique dès 1979 et L'enfer des zombies. Opportunistes, et peu soucieux du copyright, les producteurs italiens sortirent le film chez eux sous le titre Zombi 2, le vendant donc comme une suite du classique de Romero ! Tout ceci pour expliquer pourquoi notre film du jour s'appelle Zombi 3 alors qu'aucun Zombi "1er du nom" n'existe officiellement ! Les joies du cinéma bis ! Bah ouais, entre 1979 et 1988, il s'en est passé des choses en Italie, notamment la dégringolade artistique du cinéma fantastique italien (même si on peut trouver heureusement des exceptions). Et Lucio Fulci n'y échappe pas, la faute entre autres à une santé fragile. Histoire de surfer sur son heure de gloire, on lui confia donc la réalisation aux Philippines de la "pseudo-suite" de L'enfer des zombies qu'est Zombi 3. Sauf qu'à 61 ans, le cinéaste n'est pas dans son assiette et torche son travail d'après les rumeurs, ce qui expliquerait la reprise en main du tournage par deux autres figures aux palmarès... moins prestigieux disons.

 

Zombi 3 - Capture 1

 

Bruno Mattei et son acolyte-scénariste Claudio Fragasso sont chargés de terminer le tournage et de rendre un produit un minimum exploitable. Déjà, le choix par le producteur de ces deux énergumènes est le parfait témoignage de le décadence du cinoche italien qui n'en avait plus rien à cirer d'une quelconque valeur artistique, le premier étant quand même connu pour être le Ed Wood transalpin après avoir provoqué des crises de fous rires dans le monde entier avec des nanars atomiques comme Virus Cannibale (déjà un film de zombies) ou Les rats de Manhattan. Fragasso étant le fidèle scénariste de Mattei, on se doute qu'on ne pouvait pas en attendre plus (c'est même lui qui tournera le mythique Troll 2 !). Pourtant, malgré tout ça, un petit miracle a eu lieu... Nan, je rigole, Zombi 3 est bel et bien un spectacle sans queue ni tête comme on pouvait s'y attendre. Le tournage en deux temps occasionne un festival de faux raccords et d'incohérences. Tantôt lents, tantôt véloces, les zombies semblent évoluer selon le bon-vouloir du réalisateur derrière la caméra à ce moment-là. Le script s'inspire éhontément du Retour des morts vivants (pour l'idée des fumées cadavériques qui empirent la situation) et du Jour des morts-vivants (pour la dualité entre les scientifiques et les militaires) mais le scénariste n'a réussi à en extraire aucune des innombrables qualités !

 

Zombi 3 - Capture 2

 

Évidemment, seul le nom prestigieux de Lucio Fulci apparait au générique et sur la jaquette du DVD. Cependant, on peut légitimement douter que ce soit lui qui ait tourné les séquences les plus farfelues, comme cette incroyable tête zombifiée qui sort d'un frigo en volant ! Certains plans sont sympas, comme ces zombies dont la silhouette sort de la brume, mais elles ne sont pas significatives de l'ensemble qui sent bon le bricolage filmique et l'improvisation. Bref, on est là face à un authentique nanar horrifique avec son gore aussi outrancier qu'artisanal et son histoire faite de scènes d'attaques montées les unes après autres, mais qui ne constituent pas un tout (on ne parle même pas de l'absence d'épaisseur des personnages). Cerise sur le gâteau (et là, ce n'est pas de la faute des Italiens) : le spectacle est rendu encore plus magique par un doublage français démotivé. Sur l'échelle du nanar, je le classe en dessous de L'avion de l'apocalypse qui reste pour moi le film de zombies le plus involontairement drôle que je connaisse, mais il m'amuse plus que Virus Cannibale qui est gâché par des séquences de mondo assez nauséabondes.

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