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VHS-1980
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7 mars 2023

Transmutations (1985)

Transmutations - Affiche

 

Un ex-truand est chargé par un caïd de la pègre de retrouver une prostituée qui a été enlevée. Son enquête le mène sur la piste d'un groupe de parias aux physiques déformés par une nouvelle drogue et qui vivent dans les égouts.

Transmutations ! Encore un titre alternatif qui ne veut rien dire. Pourquoi le distributeur français n'a pas gardé son titre original, Underworld ? Bref, sortie en 1985, il s'agit de la première adaptation cinématographique d'un récit de Clive Barker, écrivain britannique alors en pleine ascension et qui ne tardera pas à marquer de son empreinte la littérature et le cinéma fantastique. Je ne suis pas un spécialiste de son oeuvre mais c'est lui qui sera à l'origine entre autres des classiques Hellraiser et Candyman. Le fait qu'il se lancera rapidement à la réalisation et à la production de ses propres adaptations est justement dû en partie à la piètre qualité de Transmutations (on y reviendra dans le paragraphe suivant). Du coté des crédits, il y a deux noms à souligner. D'abord, on a le surprise de retrouver la toujours magnifique Ingrid Pitt dans le rôle d'une mère maquerelle. Avec sa présence, elle survole la totalité du casting et on regrette que son personnage disparaisse dès le premier tiers du récit. Pour les fans de new wave comme moi, l'autre surprise vient du duo britannique électropop Freur qui est crédité à la bande-son. Une partition complétement oubliable pour être honnête mais, pour rappel, ce sont eux qui, après avoir été rejoint par un DJ, transformeront leur nom en Underworld (comme le film) et marqueront les années 90 avec une série de classiques techno intemporels (Rez, Dark & Long, Born Slippy...).

 

Transmutations - Capture 1

 

La réalisation est confiée à un certain George Pavlou qui ne fera pas une grande carrière. Au bout de quelques minutes, on comprend déjà pourquoi : sa réalisation plan-plan et impersonnelle donne à ce film un aspect téléfilmesque ! Il a eu beau tenté la carte des éclairages bleutés, ceux-ci ne sont pas du tout mis en valeur, la faute à une photographie assez môche. Certains choix esthétiques sont aussi fort douteux comme cette propension aux cheveux colorés n'importe comment (pourquoi ?) ou la présence de décors semblant carrément improvisés tel le bureau du caïd qui ne ressemble à rien ou l'appartement du héros d'une tristesse absolue avec sa misérable machine à sous. On imagine le budget modeste mais il n'excuse pas le mauvais goût et le manque flagrant de caractère du film dans tous ses aspects, de l'écriture à la mise en scène. Ce qui n'empêchera pas le réalisateur de se voir confier une seconde adaptation de Clive Barker l'année suivante : Rawhead Rex, le monstre de la lande (qui traine lui aussi un sale réputation).

 

Transmutations - Capture 2

 

Cette histoire de "freaks" vivant dans les bas-fonds avait pourtant du potentiel mais elle est exploitée trop basiquement, sans aucune profondeur ni coup de folie à se mettre sous la dent, hormis un courts passage onirique dans le final, passage plus marquant que tout le reste ! Suis-je blasé parce que j'ai vu Cabal avant ? Sorti en 1990, Cabal est un long métrage justement réalisé par Clive Barker sur un thème cousin, mais avec un budget plus important et, surtout, une audace bien plus remarquable autant visuelle que narrative. Bien que charcuté par ses producteurs comme le raconte la légende, il reste une sacrée bobine de cinéma fantastique. La comparaison entre Transmutations et Cabal est alors cruelle, soulignant le non-talent de l'un et les coups de génie de l'autre.

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