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VHS-1980
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13 mars 2023

2010 - L'année du premier contact (1984)

2010 - Affiche

 

Neuf ans après la perte du vaisseau Discovery et de son équipage aux alentours de Jupiter, Américains et Soviétiques lancent en parallèle un nouveau programme spatial afin de découvrir ce qui s'est réellement passé. Les Russes dégainent les premiers et accueillent à bord du Leonov trois membres américains : le directeur de la mission précédente, l'ingénieur qui a conçu le vaisseau spatial Discovery et le créateur de l'ordinateur HAL 9000 qui semble avoir fait capoter la mission. Les scientifiques de deux camps vont devoir laisser de coté leurs sensibilités politiques, alors que la tension sur Terre est à son maximum entre les deux blocs et que la guerre est sur le point d'éclater.

Je ne vais pas vous l'apprendre, 2010 - L'année du premier contact est la suite de 2001 - L'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. Il est basé sur le roman 2010 : Odyssée deux d'Arthur C. Clark, deuxième opus publié en 1982 de sa tétralogie littéraire spatiale entamée en 1968 avec 2001 - L'odyssée de l'espace. Aux commandes de cette suite cinématographique, un homme qui n'a peur de rien : Peter Hyams. Il fallait en effet oser passer derrière le film de Kubrick, considéré comme un classique absolu du cinéma ! Hyams aime l'espace et la science-fiction comme en témoignent deux de ses films précédents : Capricorne One en 1978 (sorte de thriller conspirationniste avec en toile de fond la conquête de Mars) et Outland... Loin de la Terre en 1981 (western spatial très efficace). Le gars est en tous cas ultra-impliqué sur le projet puisqu'il cumule les casquettes de scénariste (en collaboration étroite avec Arthur C. Clark), producteur et réalisateur. Il peut aussi compter sur un casting solide dont les têtes d'affiche sont l'excellent Roy Scheider, John Lithgow et Helen Mirren.

 

2010 - Capture 1

 

Dès l'introduction, le métrage assume totalement son lien avec le film originel de 1968 en rappelant brièvement les événements et faisant sonner les fameuses trompettes de Strauss. Pourtant, dans sa forme, cette introduction préfigure l'orientation stylistique différente de cette suite. Impression confirmée rapidement dès qu'on se retrouve à bord du Leonov (l'histoire a le mérite de ne pas s'éterniser sur Terre). Le film de Kubrick était blanc, clinique, glacial ? Le film d'Hyams est sombre, huileux, industriel. On sent clairement l'influence visuelle d'Alien, le 8ème passager (avec lequel il partage le même style de photographie classieuse). Une bonne façon de ne pas subir la comparaison avec son modèle et aussi d'emmener la narration vers un registre plus mystérieux, flirtant avec le genre fantastique (les quelques retours sur Terre sont dignes d'un film d'épouvante). Le réalisateur joue efficacement avec un mélange de curiosité, de fascination et de peur autour du fameux monolithe et du vaisseau Discovery vide de ses occupants. Je suis sûr que ce film a influencé, consciemment ou pas, Danny Boyle lorsqu'il a réalisé Sunshine. On retrouve la même ambiance inquiétante.

L'autre différence notable par rapport à son modèle, c'est son approche scénaristique et narrative plus concrète, moins philosophique. Bien sûr, tout n'est pas expliqué dans les moindres détails et liberté est laissée au spectateur d'interpréter l'origine des événements incroyables que l'équipage observe. Cependant, on n'est plus dans le trip métaphysique à la forme volontairement auteurisante, mais dans un film de SF aux prétentions moindre, même si solidement filmé. La preuve de cet ancrage dans le quotidien : cette quête humaine et spatiale est menée en parallèle avec une Guerre Froide bien concrète sur le plancher des vaches. Je n'ai pas honte de le dire : je préfère 2010  à 2001 ! Le premier n'a pas le coté arty ostentatoire de second. Par contre, là où l'épisode de 1968 reste imbattable, c'est au niveau de ses effets spéciaux toujours aussi impressionnants. Malheureusement, Douglas Trumbull n'a pas participé à cette suite et c'est dommage de constater que, même si les trucages ne sont pas foncièrement mauvais, ils sont moins bons que ceux d'un film sorti seize ans plus tôt !

 

2010 - Capture 2

 

Vous l'aurez compris, 2010 - L'année du premier contact est une belle réussite SF des 80's, éclipsée par l'aura de son modèle. Pour l'histoire, Arthur C. Clark écrira deux autres suites littéraires : 2061 : Odyssée trois en 1988 et 3001 : L'odyssée finale en 1997. Personne n'osera s'y attaquer au cinéma (mais sont-ils adaptables au fait ?). De son coté, Peter Hyams ne réitérera malheureusement jamais l'exploit artistique. Bizarrement, sa carrière déclinera rapidement jusqu'à terminer yes-man pour Jean-Claude Van Damme ou Arnold Schwarzenegger dans les années 90 !

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