La 7ème cible (1984)
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Le synopsis : l'écrivain Bastien Grimaldi est victime d'une agression qu'il pense gratuite. Mais s'ensuivent d'autres agressions en plus d'intimidations téléphoniques anonymes. Devant l'incrédulité de la police et des enquêteurs, Grimaldi décide d'enquêter lui-même sur les raisons de ces agissements dont il ne comprend pas la raison.
Mieux vaut tard que jamais, j'ai enfin vu mon premier film avec Lino Ventura grâce à Arte. Je suis tombé par hasard sur le début de La 7ème cible et j'ai accroché jusqu'au bout. J'avoue que l'acteur culte représente tout un pan du cinéma français qui ne m'intéresse pas d'habitude, aussi ai-je été surpris de le voir en tête d'affiche de ce thriller des 80's. C'est d'ailleurs son ultime grand rôle au cinéma (il décédera trois ans plus tard) et la réalisation est signée Claude Pinoteau, le même qui a dirigé La boum et sa suite juste avant ! Pour l'histoire, Sophie Marceau devait faire partie du casting en tant que fille de Ventura mais elle a laissé en plan toute l'équipe de tournage le matin du début des prises de vue (le dédommagement lui a coûté très cher parait-il) ! C'est la charmante Elizabeth Bourgine qui l'a remplacée au pied levé, non sans voir le personnage réécrit et moins mis avant...
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Ne soyons pas naïfs, nous voilà face à un film de commande monté initialement autour des deux générations de stars Ventura/Marceau. Avec son absence de débordement graphique et sa réalisation pour le moins "académique", on sent une volonté de ne pas trop bousculer le grand public. En gros, Dario Argento pouvait dormir sur ses deux oreilles, Claude Pinoteau fait plus dans le "thriller à papa" et ne peut réfréner cette tendance toute française à développer inutilement des personnages secondaires, comme pour donner une illusion de consistance supplémentaire au récit (la dépression du ventriloque Jean Poiret ou l'ancienne histoire entre sa femme et notre tombeur de héros...).
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Ceci étant dit, j'ai quand même apprécié le spectacle pour son suspense, ses répliques parfois bien senties et quelques passages paranoïaques qui fonctionnent pas mal. Je voulais vraiment savoir qui était derrière toute cette histoire. Lino Ventura, 65 ans au compteur, avait plutôt la forme, tout du moins assez pour distribuer quelques torgnoles et monter des marches avec un Jean Poiret bourré sur ses épaules ! Le personnages secondaire d'enquêteur je-m'en-foutiste joué par Jean-Pierre Bacri est vraiment très drôle et il aurait mérité plus de temps à l'écran. Ce film est aussi un beau témoignage de son époque. On y voit les rues parisiennes et ses bistrots, les méthodes policières pour le moins expéditives (qui ne sont pas un mythe, on avait la gâchette facile en ce temps-là) et le dernier acte à Berlin est assez marquant. Cette dernière partie est sans doute celle qui rappelle le plus le giallo entre les envolées lyriques de la superbe musique signée Vladimir Cosma et la poursuite en voiture qui va se terminer de façon musclée avec en toile de fond le célèbre mur.