Enya "Watermark" (1988)

Pour commencer, il faut bien admettre une chose : la jaquette de ce disque est ultra-classe.

Watermark est le deuxième album de la chanteuse irlandaise Enya qui fut précédemment membre du groupe de musique celtique Clannad avec sa sœur. Son premier album solo sorti en 1987 était en fait une compilation de morceaux enregistrés pour un documentaire produit par la BBC. Le label Warner tomba immédiatement sous le charme de cette relecture originale de la musique traditionnelle irlandaise et proposa à Enya de signer chez eux.

C'est vrai que l'artiste a créé immédiatement un son très personnel et reconnaissable entre mille : une voix cristalline posée sur des lignes synthétiques minimalistes, le tout retravaillé en studio pour un résultat onirique et planant. La galette est surtout connu pour son single hyper connu Orinico Flow mais elle contient d'autres pépites envoûtantes à commencer par Exile dont la mélodie fout des frissons et Cursum Perficio, sorte d'hymne proto-gothique rappelant les chants grégoriens. L’œuvre d'Enya est pleinement ancrée dans sa culture natale, d'où des textes chantés en anglais, gaélique et latin. La maîtrise vocale est incroyable comme sur Evening Falls... et il y a un sacré sens de la mélodie comme sur l'instrumental d'ouverture Watermark. On pourrait cependant regretter que ce style éthéré soit excessif par moment, comme sur Storms In Africa dont les percussions auraient pu être mises plus en avant. Disons qu'à vouloir jouer la quiétude, la production est un peu plate parfois et certaines plages (surtout en fin de galette) manquent un peu de caractère.

Ça reste néanmoins un disque intéressant qui doit beaucoup à la voix incroyable de son artiste. Le carton commercial sera au rendez-vous et six albums suivront jusqu'en 2015.