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22 décembre 2019

The Cure "Disintegration" (1989)

The Cure - Disintegration

 

Sorti en 1989, Disintegration est le huitième album du groupe britannique The Cure. Après deux albums à la production plus grand public, la bande à Robert Smith revenait à un rock plus mélancolique un peu dans la veine de ses premiers disques. Un son devenu presque anachronique en 1989 pour un groupe de la trempe internationale de The Cure. Et c'est là qu'on comprend que le succès commercial n'a sans doute pas été calculé et que les mecs se foutaient de la mode. Des critiques (dont le défunt site pop-rock.be) taxaient Disintegration de "dernier album rock des années 80". Avec sa basse mise en avant, ses nappes de synthé et sa tonalité entre noirceur et romantisme, ce disque bouclait la boucle d'un son new wave dont les cordes commençaient à s'user après une décennie d'intense exploitation.

Ça n'empêche pas Disintegration d'être vraiment cool, quoiqu'un peu trop long (12 titres, 60 minutes dans sa version CD). Après un virage plus pop dans l'écriture sur les précédentes galettes, Robert Smith revenait ici avec canevas plus personnel. Exit le tandem couplet-refrain, l'essentiel des chansons se lit comme des poèmes, tout en progression. Le format des compositions est également plus libre avec des plages durant sept, huit, voire neuf minutes (comme sur le larmoyant The Same Deep Water As You). Ceci laisse place à des parties instrumentales de toute beauté (voir les introductions géniales de Pictures Of You ou Last Dance). Hormis l'excellent et explosif Fascination Street et le bondissant Disintegration (pouvant parfaitement être intégré dans un DJ-set de new wave), le reste de l'album baigne dans un spleen et un romantisme total. Plainsong, l'incroyable chanson d'ouverture en est un exemple parfait avec son rythme lent, sa nappe de synthé, sa guitare aérienne et la voix reconnaissable de Robert Smith baignant dans un écho presque onirique. Vraiment trippant ! Tout comme Prayers For Rain, intense avec sa batterie hypnotique. Finalement, ce sont les singles Love Song et Lullaby qui m'emballent le moins. En tous cas, l'ensemble forme un tout homogène, un vrai trip musical dans les méandres de la mélancolie.

Comme dit au début, Disintegration clôt en quelque sorte une époque. Comme pour montrer son détachement total de la scène house, la scène rock dans les 90's allait remiser au placard les synthés et les boites à rythmes. Le genre avait peut-être besoin de prendre un nouveau souffle. Toujours est-il que le rock des 90's tentera de renier tout ce qui se faisait dans les années 80 (qu'il taxera stupidement et de façon assez prétentieuse de "pire décennie musicale"). Le grunge américain puisera ses codes dans le punk des 70's tandis que le rock anglais proposera une relecture modernisée de celui des 60's.

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