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VHS-1980
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21 février 2019

Orchestral Manoeuvres In The Dark "Architecture & Morality" (1981)

Quand j'étais gamin, mes parents avaient tout une collection de disques vinyles. Beaucoup de variétoche sans intérêt dans le lot mais aussi une poignée d'intrus dont un 45-tours qui me fascinait avec sa pochette rouge et blanche, sans titre explicite, mais ornée d'une mystérieuse figure en écusson. Je ne la reconnaissais pas à l'époque mais il s'agissait de Jeanne d'Arc. Le design de la pochette était intriguant et le contenu du disque tout autant, surtout Maid Of Orleans, un des deux morceaux dont l'introduction, avec ses chœurs et claviers filtrés, me donnait des frissons. Sur l'autre face, c'était Joan Of Arc. Je n'avais aucune idée à l'époque de ce qu'était la "new wave" mais j'avais déjà bien perçu que ce son était très différent de La Compagnie Créole ou de Sardou. Le diptyque Joan Of Arc / Maid Of Orleans d'Orchestral Manoeuvres In The Dark (OMD pour les intimes) m'a tellement hanté que j'ai bien plus tard acheté Architecture & Morality, l'album dont il était extrait. Ça a été mon premier album de new wave.

 

OMD Architecture Morality

 

Sorti en 1981, Architecture & Morality est le troisième album du groupe anglais OMD et il est considéré par beaucoup (dont moi) comme le sommet artistique du groupe. En signant des standards comme Electricity en 1979 ou Enola Gay en 1980, OMD fait partie des pionniers de ce qu'on appellera l'électropop, coiffant même au poteau d'autres figures incontournables comme Soft Cell ou Depeche Mode. Après un premier album très "kraftwerkien" et un deuxième plus mélancolique, OMD proposait avec Architecture & Morality neuf morceaux irréprochables, neuf pépites pleines de créativité mêlant avec brio mélodies pop et sons électroniques, sans laisser de coté les instruments rock comme la guitare ou la batterie.

Et en parlant de rock justement, l'album démarre en trombe avec The New Stone Age, le titre le plus dur avec son rythme martelé en guise de rouleau compresseur dès la première mesure, sa guitare apocalyptique et la complainte d'Andy McCluskey. La tonalité du reste de l'album s'avère globalement plus mélancolique avec quelques perles pop aux mélodies imparables tels le très efficace She's Leaving ou le poignant The Beginning And The End. Et impossible d'omettre Souvenir, chef d’œuvre de la pop aux accents nostalgiques avec ses chœurs filtrés qui lui donnent une identité sonore unique, très aérienne. Plus classe, tu meurs. Plus bondissant, Georgia fait montre de l'art maitrisé du groupe pour le sampling. Je ne vais pas revenir sur le diptyque conceptuel Joan Of Arc / Maid Of Orleans, sorte de "pop gothique" incroyable dont l'originalité des sonorités lui confère un aspect presque intemporel. Enfin, n'oublions pas Sealand, voyage atmosphérique de près de huit minutes aux nappes synthétiques épurées dans un style qu'on appelerait aujourd'hui ambient.

Franchement, cet album est un must pour ceux qui adorent la période new wave. OMD y mêle à la perfection ses influences pop et ses envies plus "arty". Le groupe poussera encore plus loin ce désir de créativité avec l'album suivant, Dazzle Ships, aussi conceptuel qu'invendable. Suite au flop commercial du disque, les prétentions artistiques d'OMD seront échaudées et la suite de leur discographie, plus commerciale, sera nettement moins intéressante.

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