Etienne Daho "Mythomane" (1981)

Il y a quelques semaines, je suis tombé en zappant de radio en radio sur une interview d’Étienne Daho sur France Inter. Le journaliste avait ressorti un extrait de reportage audio datant du tout début des 80's à propos de l'explosion de la scène rock rennaise. On pouvait entendre un fragment de Cowboy tiré du premier album de Daho sorti en 1981, Mythomane. Ce qui a amusé l'artiste français qui a qualifié ses tout premiers titres de "chansons d'adolescent" et a confirmé sans hésiter ne plus les interpréter en concert. Du coup, ça m'a donné envie de ressortir ce disque bien plus cool que ce que pourrait prétendre son auteur.

Étienne Daho est un des rares chanteurs francophones dans ma discothèque. Ce que j'aime dans sa musique, c'est qu'on peut sans hésiter la qualifier de pop music et pas de variété française. Il a toujours été influencé (fasciné ?) par la musique anglo-saxonne et il a réussi à l'adapter à la langue française. Alors effectivement, Mythomane n'est pas son album le plus abouti. Les textes de certaines chansons sont un brin naïfs (mention spéciale à Mes copains) mais il n'empêche que ce disque est vraiment sympa à écouter car la production est de bon goût avec une influence du rock anglais de l'époque, en témoigne l'omniprésence de la basse. Et comme j'adore ce son avec la basse qui joue la mélodie, forcément je ne peux qu'adorer un titre comme L'été. C'est Jacno (le binôme d'Elli Medieros) qui est à la production et la musique pop-rock est assurée par des musiciens du groupe rennais Marquis de Sade mené par Frank Darcel (qui produira l'album suivant d'ailleurs). Pas d'électronique ou presque, les quelques synthés sont vraiment très discrets. Le disque est court mais les 10 chansons, avec leur absence de prétention, n'en sont que plus appréciables. C'est de la pop parfois sautillante (Tu dors encore), parfois mélancolique (Mythomane), et dans laquelle on décèle déjà le style du chanteur qui se développera.

La musique de Daho va prendre une tournure plus électronique dès 1982 lorsqu'il entamera une collaboration avec Arnold Turboust pour l'excellent single Le grand sommeil, puis sur les deuxième et troisième albums sortis respectivement en 1984 et 1986 (et qui sont géniaux, soit dit en passant). Mais ça, ce sera pour de prochains articles.