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VHS-1980
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7 février 2021

L'as des as (1982)

L'air de rien, ce blog a presque deux ans et demi et je n'avais jamais chroniqué de film français ! Bon, j'avoue que notre cinéma national me laisse généralement de marbre. Déjà, question films de genres, corrigez-moi s'il le faut mais c'était la disette dans les 80's (à part les polars). Et question comédie, je n'accroche pas du tout le style de l'époque (exception faite de Papy fait de la résistance qui me fait vraiment rire). Heureusement qu'il y avait Bébel pour nous distraire avec son énergie, ses prouesses physiques et sa gouaille inimitable.

 

As des as - Affiche

 

Jean-Paul Belmondo est ici Jo Cavalier, l'entraineur de l'équipe de France de boxe en route pour les jeux olympiques de Berlin de 1936. Dans le train qui l'amène en Allemagne, il fait la connaissance de Simon, un enfant juif qu'il prend sous son aile après que la famille de ce dernier ait eu sa boutique saccagée par la Gestapo. Avec l'aide de son ami Günther, un général allemand, Jo va aider Simon et sa famille à sortir du pays pour l'Autriche.

L'as des as, ce sont les retrouvailles entre deux monstres sacrés du cinéma populaire français après une première collaboration en 1969 sur Le cerveau. Le réalisateur Gérard Oury, spécialiste de la comédie à succès, a enchaîné les records au box office entre 1965 et 1973 avec les acteurs Bourvil et Louis de Funès. Jugez plutôt : ce sont suivis Le corniaud, La grande vadrouille, Le cerveau, La folie des grandeurs et Les aventures de Rabbi Jacob ! C'est énorme. Et pour rappel, La grande vadrouille a détenu pendant 42 ans le record du film français qui a fait le plus d'entrées avant d'être détrôné par Bienvenue chez les Ch'tis en 2008. Après une dizaine d'années plus calmes, L'as des as était l'occasion pour le metteur en scène de revenir sur le devant de la scène en misant sur LA star française du moment, Jean-Paul Belmondo. Ultra-prolifique, le comédien français squattait les écrans depuis la toute fin des années 50 et a tourné avec les plus grands réalisateurs français de l'époque. Marque des grands, il a su faire évoluer son image afin de rester en haut de l'affiche. A partir de la moitié des années 70, il est l'homme d'action du cinéma hexagonal. Il enchaine alors les polars et les films d'action où il peut exploiter ses capacité physiques en effectuant ses cascades (parfois impressionnantes) lui-même. Tous ceux qui ont vu Peur sur la ville se souviennent de cette scène incroyable sur le toit d'un métro en marche. Belmondo est alors au summum de son succès commercial, son nom est inscrit en grand sur les affiches, L'as des as est un film d'aventure taillé pour lui.

 

As des as - Capture 1

 

Si ce film reste aussi distrayant, c'est évidemment grâce à la performance de Bébel. Avec sa gueule, son charisme et son jeu d'acteur, il transpire la sympathie par tous ses pores. Aussi percutant avec ses répliques qu'avec ses poings, il donne comme d'habitude de sa personne en offrant aux spectateur quelques prouesses athlétiques sur un avion en plein vol ou sur une voiture en pleine course. A ma connaissance, aucun autre acteur français n'a endossé ce rôle de héros "physique" au cinéma. Charmeur, gouailleur, il sait aussi être sobre quand il le faut, notamment lorsque le sujet de la déportation de juifs abordé. Il forme à ce titre un excellent duo avec Rachid Ferrache qui joue Simon. C'est vrai que les enfants au cinéma, ce n'est pas toujours ça (ils peuvent être vite énervants), mais le jeune acteur est vraiment très bon.

Fidèle au genre qui a fait son succès, le cinéma populaire, Gérard Oury a opté pour un mélange d'aventure et de comédie. Le sujet des juifs dans l'Allemagne de 1936 est traité de façon simple et échappe, heureusement, à tous gags malvenus. Un truc qui m'a marqué, ce sont les images d'archive utilisées pour illustrer la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Berlin : on y voit la délégation française lever le bras en passant devant le dictateur allemand, alors que d'autres délégations s'en étaient abstenu... Un rappel historique utile. Si l'aspect aventure est plutôt classique avec sa distribution de mandales et sa course-poursuite, le coté comédie est parfois... surprenant ! Notamment dans ses aspects les plus cartoonesques comme ce SS dont le dentier, perdu suite à une droite, salue le Führer ! Ou ce coucou d'une horloge qui fait le salut nazi ! Il y a aussi cet ourson qui se retrouve, par un hasard scénaristique discutable, dans le véhicule de nos héros. Bref, le script est généreux, mais il aurait aussi pu être un peu peaufiné dans son humour pas toujours subtil (voir la soeur du dictateur moustachu qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau).

 

As des as - Capture 2

 

Au final, L'as des as reste un spectacle très sympathique porté par un Jean-Paul Belmondo en grande forme. Ce sera un gros succès au box office. Le dernier pour Gérard Oury dont la carrière va doucement péricliter par la suite. Bébel, lui, continuera d'ameuter les foules dans les salles pendant une paire d'années dans des polars taillés sur mesure... jusqu'à ce que le public se lasse. Mais ça, c'est une autre histoire.

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