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21 mai 2021

Iggy Pop "Blah-Blah-Blah" (1986)

Iggy Pop - Blah-Blah-Blah

 

Je vais encore me faire des amis avec ce disque. Je ne suis pas un spécialiste d'Iggy Pop, loin de là, mais j'ai cru comprendre que ce septième album solo est un des plus mal aimés des fans purs et durs, car le plus commercial du rockeur. Bah perso, je l'aime bien ce disque. C'est le seul que je possède de lui et je me souviens très bien pourquoi je l'avais acheté : j'avais entendu Real Wild Child sur Classic 21 et je l'avais trouvé vraiment cool avec son style pop-rock-dance façon ZZ Top ou Billy Idol. Le hasard a fait que j'ai croisé ce Blah-Blah-Blah quelques jours plus tard dans le bac d'un Cash et j'ai été surpris de découvrir qu'il a été coproduit par David Bowie. Les deux hommes avaient collaboré ensemble sur les premiers albums solo de l'ex-Stooges en 1977 (ah Lust For Life !). Sauf qu'ici, le résultat n'est pas le même, plus grand public. Faut dire que David Bowie a lui-même freiné ses velléités artistiques depuis son album Let's Dance en 1983. Bref, on peut dire au final que Blah-Blah-Blah est dans la même lignée plus pop que rock.

La version CD comporte 10 titres. Mis à part Real Wild Child, relecture rigolote d'un semi-classique rock des années 50, le reste des chansons est coécrit avec David Bowie ou l'ex-Sex Pistols Steve Jones. La production est très typée années 80 avec la présence d'électronique et une batterie souvent mise en avant. Je vous rassure quand même : les guitares sont également présentes. Ce qui est frappant, c'est que certaines plages sont tellement bowiesques que, si on n'est pas attentif, on croirait entendre David Bowie chanter au lieu d'Iggy Pop. C'est particulièrement le cas sur Isolation mais on peut aussi dire ça de Shades. Ce dernier est une des grosses réussites de cet album et c'est une de mes chansons préférées. Déjà, le chant de Pop est parfait (comme sur toute la galette) et la mélodie est géniale, mais j'adore aussi son texte ultra-romantique dans le sens premier du terme : le narrateur de voit offrir des lunettes de soleil par sa copine et, comme il est raide dingue d'elle, c'est pour lui le plus beau cadeau du monde. Ça parait terre-à-terre mais je la trouve classe cette chanson. La voix à la fois grave et même temps nuancée du chanteur y contribue beaucoup également. De toute façon, son chant est une indéniable plus-value comme sur le pop-rock Cry For Love, classique mais efficace.

La légende raconte que ce disque est renié par son interprète. Pourtant, il pourrait au moins être fier de Winners & Losers, seule incursion du disque dans le rock mais quelle incursion ! C'est du rock 80's comme on l'aime avec une grosse batterie qui tape sur un rythme mécanique façon rouleau compresseur et sur laquelle sont posées des guitares en boucle façon séquenceur. Six minutes de pur plaisir. Après, on peut comprendre qu'il assume moins, en tant que rockeur, la plage Fire Girl puisque celle-ci, très électronique, est à classer ni plus ni moins que dans la catégorie dance music ! Franchement, je la trouve très efficace et bien produite (il y a un coté aérien) mais c'est vrai qu'on ne s'attendait pas à entendre le chanteur dans ce registre. Selon moi, les deux seules vraies fautes de goût sont le fadasse Little Miss Emperor (qui ne figure même pas sur la version vinyle) et surtout la plage-titre Blah-Blah-Blah, qui est tout simplement indescriptible. Je ne sais pas si Pop et Bowie ont voulu expérimenter quelque chose avec ce titre mais ils ont carrément pêté un cable ! La rythmique est abrutissante, les paroles sont nawak et le refrain est tellement bête qu'on se surprend sans le vouloir à le fredonner !

Pour résumer, Blah-Blah-Blah est un album pop-rock imparfait mais sympathique. Il est encore à ce jour le plus gros succés commercial d'Iggy Pop qui, une fois ses comptes bancaires de nouveau remplis, s'est empressé de retourner à ses amours hard-rock sur l'album suivant, au grand dam de sa maison de disque !

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