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VHS-1980
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14 février 2023

Les 3 furies du ninja (1984)

Après Taïwan la semaine dernière, restons dans le cinéma "exotique" avec un film indonésien emmené par le duo qui nous avait déjà enchantés avec Le justicier contre la reine des crocodiles : Ratno Timoer et Barry Prima.

 

Les 3 furies du ninja - Affiche

 

L'histoire tourne autour d'un médaillon magique convoité par un gang pour son incroyable pouvoir. Gravement blessé lors d'une agression, le sorcier qui possède l'objet décide de le confier à une jeune femme qui devient la nouvelle cible des truands.

Un truc amusant pour commencer : le distributeur français de l'époque a vendu ce film comme un banal film d'action. Déjà en le titrant Les 3 furies du ninja alors qu'il n'y a pas un ninja digne de ce nom à se mettre sous la dent, puis en omettant volontairement une facette importante du scénario dans la bande-annonce diffusée dans les salles de quartier. C'est vrai qu'il y a de la baston à revendre, le réalisateur Ratno Timoer étant un spécialiste en la matière, mais l'histoire complétement folle propose bien plus que des coups de tatanes distribués par dizaines. En effet, le spectateur découvre rapidement que le récit tombe carrément dans le genre fantastique avec son amulette, ses personnages aux pouvoirs magiques et sa galerie de monstres en fin de métrage. Pas suffisant pour effrayer le héros musculeux interprétè par la bellâtre Barry Prima (Bertus Knoch de son vrai nom), véritable superstar du cinéma d'action indonésien dans les années 80. On appréciera aussi les performances martiales de son acolyte féminin Dana Christina. A ce sujet, faut pas trop chercher les Indonésiennes : une partie du casting féminin se fout sur la tronche comme des mecs !

 

Les 3 furies du ninja - Capture 1

 

Comme déjà exprimé dans les chroniques de La revanche de Samson ou Le justicier contre la reine des crocodiles, le cinéma indonésien est complétement fou, impression sans doute amplifiée par le décalage culturel. Les 3 furies du ninja ne déroge pas à la règle avec son mélange action/fantastique sans complexe et ses excès visuels toujours surprenants. On a beau être prévenus, on est toujours surpris par les soudains pics de gore (un cœur arraché, ça fait toujours son petit effet) ou le débarquement inattendu d'une armée de morts vivants ! A chaque fois, on rappelle que l'Indonésie est un pays à majorité musulmane mais on sent l'influence de croyances païennes plus anciennes dans leur culture et qui se traduit plus ou moins directement dans leur cinéma. Le résultat parait en tout cas désinhibé, du point de vue d'un occidental.

 

Les 3 furies du ninja - Capture 2

 

Cette spontanéité fait qu'on oublie un peu toutes les lacunes techniques. Parce que ça reste de la grosse série B au budget assez modeste et à la production qui n'avait pas vraiment le temps d'être peaufinée. Ce qui explique ce montage parfois laborieux (notamment pour les combats) et cette narration décousue où il y a trop de protagonistes et où les motivations de chacun ne sont pas toujours très claires ! Et puis il y a ces séquences purement nanardesques qui rendent l'ensemble définitivement inoubliable telles ce flashback où le héros se croûte en buggy, ce passage over the top où ce même héros va arrêter des brigands en voiture en explosant le pare-brise les pieds en avant (!!!) ou la conclusion aussi incompréhensible qu'hilarante ! Bref, en terme de nawak, je le place un poil en-dessous du Justicier contre la reine des crocodiles qui place la barre très haut, mais ça reste du lourd dans la catégorie "cinéma bis".

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