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VHS-1980
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27 avril 2023

Class 1984 (1982)

Class 1984 - Affiche

 

Et dire que les enseignants osent se plaindre en France !  On va les envoyer faire un stage au lycée Abraham Lincoln qui, comme tout établissement américain qui se respecte, voit son quotidien rythmé par les agressions, rackets et trafics de drogue (la prostitution semble se passer à l'extérieur, l'honneur est sauf). Le jeune professeur de musique remplaçant Andy Norris débarque dans ce sanctuaire de la connaissance plein d'entrain. Il va vite déchanter dès sa première heure de cours quand il fera connaissance avec Peter Stegman et sa bande de copains psychopathes. La tension entre les deux va monter crescendo jusqu'au point de non-retour.

Produit à une période où le cinéma de genre canadien était encore dynamique, Class 1984 est réalisé par Mark L. Lester qui avait déjà signé quelques grosses séries B et qui entrera définitivement dans la légende en 1985 avec le cultissime Commando où Arnold Schwarzenegger décime une armée à lui tout seul. Côté casting, on peut noter trois têtes connues : celle de Perry King de la série Riptide qui joue le rôle principal, celle de Roddy McDowall (la saga La planète des singes entre autres) dans la peau d'un prof résigné et le jeune Michael J. Fox un peu bouboule en lycéen victime (dire qu'il ne tournera Retour vers le futur que trois ans plus tard !). Crédité coscénariste, Mark L. Lester aurait eu l'idée de ce film en constatant l'état de dégradation et la mauvaise ambiance dans son ancien lycée. Les États-Unis connaissaient en effet un augmentation de la violence dans certains établissements. Bref, le sujet parfait pour une réactualisation à la sauce 80's du film de jeunes en perdition.

 

Class 1984 - Capture 1

 

Il faut le dire, Class 1984 transpire les années 80 de tous ses pores. Il y a évidemment sa photographie granuleuse que les traitements numériques n'ont toujours pas réussi à imiter. Mais il y a aussi tous ces looks influencés par le punk et la musique rock qui est omniprésente (le générique est chanté par Alice Cooper). Comme pour s'autojustifier, le film s'ouvre sur un bref résumé des statistiques de la délinquance. On sent un vague sous-texte social en arrière-plan avec ces détecteurs d'armes à l'entrée, ce proviseur sans réaction et ces profs résignés ou, au contraire, pétant une durite. L'idée de décrire le meneur Stegman comme un fils à papa talentueux est une bonne idée, même si quasiment inexploitée au final. L'air de rien, le réalisateur parvient à faire monter une certaine tension au film des minutes.

 

Class 1984 - Capture 2

 

Franchement, on se demande même à un moment ce qui lui a valu cette réputation si sulfureuse. L'ambiance est dure, même un peu glauque, et il y a certaines outrances (les mecs se baladent dans les couloirs avec des croix gammées !) mais ça reste encore dans les clous jusqu'au tournant du film : le viol collectif de la femme de Norris. La façon trash dont cette scène est tournée nous rappelle violemment qu'on est face à pur film d'exploitation. On se souvient alors que sortait la même année Un justicier dans la ville 2 qui a fait parler pour la même raison. Alors en fin de cycle, le genre vigilante movie tentait de survivre en plongeant la tête la première dans le nauséabond. Franchement, cette séquence m'est restée en travers de la gorge et m'a un peu gâché la suite du visionnage pourtant pas piqué des hannetons avec ce prof basculant dans l'auto-justice avec tout ce qui lui passe tous la main (dont une scie électrique quand même) jusqu'à la fin maousse. Heureusement, tout ça se termine par un happy end : Andy Norris n'a pas été poursuivi faute de témoignages !

Class 1984 connaitra deux vraies-fausses suites. En 1990, Mark L. Lester réalisera Class Of 1999 où la crudité du film original est remplacé par un délire à la limite du cartoonesque avec ses profs robotisés inspirés de Terminator ! Par contre, je n'ai jamais osé visionner Class Of 2001 sorti en 1994 et qui traine une sinistre réputation.

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