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18 décembre 2023

Nosferatu, fantôme de la nuit (1979)

Profitez-en, Nosferatu, fantôme de la nuit est actuellement visible gratuitement sur le site de la chaine Arte.

 

Nosferatu fantôme de la nuit - Affiche

 

Au XIXe siècle en Allemagne, Jonathan Harker est missionné pour se rendre sans délai dans les Carpates afin de négocier la vente d'une maison voisine de la sienne avec un certain comte Dracula. Ce dernier, à l'aspect blafard et au comportement mystérieux, l'accueille dans son château en ruines et signe sans discuter les documents d'achat à la vue du portrait de la fiancée de Harker. Après avoir découvert que son hôte est un vampire, Harker est enfermé dans le château et voit Dracula partir à destination de l'Allemagne.

Je ne vais pas vous l'apprendre, notre film du jour est le remake de Nosferatu le vampire, classique du cinéma muet de 1922, lui-même adaptation non officielle du roman Dracula qui n'était pas encore dans le domaine public à l'époque (ce qui explique que les noms des personnages y étaient différents). J'ai revu récemment cette version originale de Friedrich Wilhelm Murnau et elle est toujours aussi flippante avec sa maîtrise du clair/obscur, ses maquillages superbes, son jeu outrancier et son défilement à 18 images par seconde qui amplifie la nature cauchemardesque de l'ensemble. Il fallait vraiment avoir de l'audace pour s'attaquer à un monument de ce genre mais la filmographie du réalisateur allemand Werner Herzog montre que celui-ci a toujours aimé les défis, la preuve ultime étant qu'il a travaillé maintes fois avec l'acteur fou Klaus Kinski (notamment sur les géniaux Aguirre, la colère de Dieu et Fitzcarraldo par exemple). Petite surprise au casting : le rôle de Lucy, la fiancée de Harker, est tenu par Isabelle Adjani.

 

Nosferatu fantôme de la nuit - Capture 1

 

En cette fin des années 70, les droits du roman de Bram Stoker sont tombés dans le domaine public. De ce fait, Herzog en profite pour réintégrer les vrais noms à ce remake étonnamment fidèle à son modèle. Peut-être un peu trop même. En effet, les deux premiers tiers du métrage reproduisent strictement l'original de 1922, parfois plan par plan ! Tout juste note-t-on la solitude de Dracula qui est plus explicitée via les dialogues, mais tout le reste n'apporte pas grand chose de plus. L'introduction avec les momies mexicaines est intrigantes, les décors naturels sont magnifiques et le maquillage de Klaus Kinski est hyper réussi, mais l'ensemble n'est jamais aussi terrifiant que la version initiale de Murnau. On se demande à ce moment-là quel était l'intérêt de ce remake.

En fait, c'est dans son dernier tiers que cette relecture tire son épingle du jeu en insistant sur l'ambiance morbide qui reigne alors que la peste fait rage dans les rues envahies de rats. Le style contemplatif du réalisateur allié à une bande-son envoûtante (des choeurs que réutilisera plus tard Kate Bush pour sa sublime chanson Hello Earth) crée une belle athmosphère de fin du monde dans les rues de cette ville mourrante. Le final mettant en scène Lucy et Dracula est également plus intense. On se demande alors pourquoi cette audace putride n'a pas été mise en oeuvre sur tout le métrage qui tarde à trouver sa personnalité. En l'état, il offre de belles images avec une interprétation de Klaus Kinski à la hauteur de son modèle Max Schreck, mais il ne nous fait à aucun moment oublier la puissance du Nosferatu de 1922.

 

Nosferatu fantôme de la nuit - Capture 2

 

A noter que Nosferatu, fantôme de la nuit connaitra une improbable suite produite en Italie dans la seconde moitié des années 80. Nosferatu à Venise, c'est son titre, est surtout connu pour son tournage rendu chaotique et inachevé à cause d'un Klaus Kinski complétement frappadingue durant le tournage. Entre réalisateurs qui se barrent en courant et acteur-vedette enchainant les pires excès, la production finira par écourter la mise en boite, quitte à rafistoler l'objet n'importe comment en salle de montage. L'objet final, à la réputation calamiteuse, sortira en 1988 et deviendra un des trop nombreux symboles de la déchéance du cinéma de genre italien.

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Commentaires
S
Drôle de coïncidence mon article est sorti le même jour ;) des années après j'ai revu mon appréciation à la baisse malheureusement
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