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VHS-1980
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29 janvier 2024

La brute, le colt et le karaté (1974)

La brute le colt et le karaté - Affiche

 

L'histoire : Ho Chiang quitte sa Chine natale pour rejoindre l'Amérique à la recherche d'un trésor caché par son défunt oncle. Il croise la route de Dakota, un voleur aussi en quête du butin, et les deux hommes s'associent avec quatre photos de femmes nues comme seuls indices. Leurs investigations attirent l'attention de Yancey Hobbitt, un prêtre psychopathe.

Rincé après d'intenses années d'exploitation le méga-succès de Pour une poignée de dollars en 1964, le western italien trouva un second souffle commercial dès les années 70 en y injectant de la comédie. C'était sans compter sur le tsunami Bruce Lee qui lança la mode du film de kung-fu à la même période en occident, genre qui devint la nouvelle manne des salles de quartier. Tout comme Shanghaï Joe et une paire d'autres, La brute, le colt et la karaté est le résultat de la fusion opportuniste entre ces deux tendances : le western et l'action asiatique. La mythique société hong kongaise Shaw Brothers en est ainsi co-productrice et le tournage a eu lieu dans leurs studios pour les scènes asiatiques et en Espagne, comme le voulait la coutume, pour la plus grosse partie western. La réalisation est confiée à Antonio Margheriti, artisan solide et débrouillard, spécialiste de la série B, à la filmographie pléthorique dans presque tous les genres. Côté western, il avait déjà signé le sympathique Avec Django, la mort est là avec Richard Harrison en 1968 ainsi que Et le vent apporta la violence avec Klaus Kinski en 1970 (pas encore vu celui-là).

 

La brute le colt et le karaté - Capture 1

 

Le duo en tête d'affiche est plutôt vendeur. D'un côté, il y a Lee van Cleef qu'on ne présente plus. Cet acteur, très connoté "western", a parfaitement su s'adapter à l'arrivée de la comédie dans le genre. On a a pour preuve Sabata où il est excellent et il le montre aussi dans notre film du jour. L’œil acéré et taquin, il a franchement l'air de s'amuser et il faut le voir se lâcher lors de la très amusante scène du casino. Bref, il est impeccable et il faut aussi noter qu'à presque la cinquantaine, il tenait encore bien la forme physiquement. A ses côtés, on retrouve Lo Lieh, figure récurrente de la série B de kung-fu qui eut son heure de gloire internationale grâce au succès du très bon La main de fer en 1972. Moins charismatique et peut-être moins bon comédien aussi, il fut éclipsé par le phénomène Bruce Lee mais il faut admettre qu'il fait ici le job. On peut juste regretter que ses compétences martiales n'aient pas été pleinement exploitées, la faute à une direction apparemment exclusivement européenne car les combats sont loin d'être aussi techniques et chorégraphiés que dans une pure production Shaw Brothers. Son personnage est néanmoins l'occasion d'évoquer la plaie du racisme avec humour.

 

La brute le colt et le karaté - Capture 2

 

Mais ce qui fait tout le sel de ce film, c'est son histoire complétement délirante de trésor caché dont les indices sont tatoués sur les fesses de femmes ! Le résultat est potache sans jamais être vulgaire ni trop lourd, ce qui est un exploit en soi vu le sujet, mais c'est ce qui rend le spectacle réussi et très amusant. On a l'impression de regarder une BD live avec cet esprit constamment enjoué et ce rythme sans faille. Certains bruitage cartoonesques auraient pu être évités mais, pour le reste, c'est de l'humour plutôt bien senti agrémenté d'une belle galerie de personnages décalés avec en tête le bad guy, prêtre auto-proclamé et vrai truand, qui se déplace dans une roulotte en forme d'église et qui déclame des versets bibliques fantaisistes à longueur de répliques. Cette production est du pur fun en barres, sans prétention, mais avec ce soucis du travail bien fait cher à son réalisateur.

A noter pour l'anecdote qu'en cette même année 1974, la Shaw Brothers collaborera aussi avec la firme anglaise Hammer pour Les 7 vampires d'or, mix improbable entre le fantastique gothique et le film de kung-fu (pas vu encore mais allez voir la bande-annonce, ça vaut son pesant de gousses d'ail) !

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