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VHS-1980
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7 janvier 2019

Abyss (1989)

On continue notre mois 100% 1989 avec Abyss, "space opera aquatique" (ça se dit ?) qui marquera un tournant dans la carrière de son réalisateur James Cameron ainsi que dans l'histoire des effets spéciaux.

 

Abyss - Affiche

 

Un sous-marin de la marine américaine sombre dans des circonstances étranges. Afin de récupérer ses ogives nucléaires, l'armée mobilise le Deepcore, une base de forage pétrolière sous-marine expérimentale, ainsi que son équipage. Ce dernier, ainsi que les membres d'une unité d'élite dépêchée sur place, seront confrontés à une force mystérieuse... Et nous voilà partis pour une démonstration de qu'Hollywood peut faire de plus énorme d'un point de vue technique !

Formé à l'école Roger Corman (éleveur de champions), James Cameron a appris à exploiter le moindre dollar, ce qui lui a permis de tourner les impressionnants Terminator puis Aliens, Le retour avec des budgets pas forcément faramineux. Pour Abyss, le réalisateur a enfin les moyens de ses ambitions avec un budget énorme pour l'époque et il ne s'en prive pas. Pour simuler l'étendue et les ténèbres de l'océan, le film a été tourné dans la cuve énormissime remplie d'eau d'une ancienne centrale nucléaire. Ajoutez à cela les décors impressionnants de la station sous-marine et tout un tas de joujoux high-tech dont raffole James Cameron, et vous obtenez un superproduction visuellement  bluffante. Abyss marque également un tournant dans la filmographie du réalisateur au niveau de la tonalité, plus grand public, moins rock & roll que ses précédents films. La suite de sa carrière confirmera ce ton moins radical.

 

Abyss - Capture 1

 

J'ai découvert Abyss lors d'une de ses premières diffusions télé et je me souviens que l'ensemble était un peu occulté par une scène : celle de la tentacule d'eau qui avait bluffé tout le monde. Évidemment, ce type d'effet visuel peut sembler banal aujourd'hui mais, à l'époque, c'était du jamais vu ! Des effets spéciaux par ordinateur avaient déjà été utilisés, mais jamais d'une façon aussi spectaculaire et ostentatoire. Ça a été une étape marquante dans l'histoire des effets numériques, étape qui sera suivie ensuite par le T-1000 de Terminator 2 : Le jugement dernier et surtout par les dinosaures de Jurassic Park. Pour en revenir à la tentacule d'eau d'Abyss, elle a valu un Oscar à l'équipe d'Industrial Light & Magic, responsable de la prouesse. A ce propos, je ne peux que vous conseiller le visionnage du super documentaire Le complexe de Frankenstein qui aborde l'épisode Abyss et notamment le fait que ces quelques secondes d'effets numériques ont fait oublier la multitude d'autres effets spéciaux "classiques" que contient le film. On aurait en effet tendance à oublier que que la navette ou les créatures extra-terrestres de la scène finale sont réalisés en "live" et, ça aussi, c'est une vraie prouesse.

On dit que les scientifiques en savent plus sur la Lune que sur le fond des océans. La profondeur, l'obscurité, les températures et la pression rendent son exploration encore difficile aujourd'hui, voire carrément impossible à certains endroits. Partant de ce constat, James Cameron a transposé tous les codes du space opera, mais dans l'eau ! Les combinaisons de plongée font furieusement penser à des combinaisons de cosmonautes, la station sous-marine aurait bien pu être spatiale avec son architecture et les mini sous-marins ressemblent à des vaisseaux spatiaux. La présence d'extra-terrestres confirme définitivement ce postulat. Le personnage du bad guy incarné par Michael Biehn est un poil (de moustache) caricatural mais ça n'entame pas l'efficacité du spectacle généreux et spectaculaire.

 

Abyss - Capture 2

 

Au final, Abyss ne souffre que d'un seul gros défaut : sa fin abrupte laissant une impression d'inachevé. On se dit "tout ça pour ça ?". Ceci concerne le montage original de 139 minutes sorti en 1989. Car en 1993, Abyss est ressorti dans un nouveau montage de 163 minutes (dont 28 minutes inédites). Ayant profité du développement des effets numériques depuis 4 ans, James Cameron a pu y inclure le final spectaculaire qu'il avait prévu à l'origine mais qui n'avait pas pu être intégré faute de moyens techniques. Cette nouvelle fin, rappelant le classique Le jour où la Terre s'arrêta, rend l'ensemble infiniment plus équilibré et cohérent. Bref, je trouve cette version longue meilleure que le montage original.

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Commentaires
C
Un bel exemple de ce que Cameron savait faire à l'époque avec ce film atypique. Et puis il y a eu "Aliens" aussi, où il a su capté tous les ingrédients du premier volet pour en faire une suite inoubliable à mes yeux.
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