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26 avril 2020

Aliens, le retour (1986)

Aliens, le retour fait partie des films que je visionne au moins une fois par an. La première fois que je l'ai vu lors d'une diffusion télé, ça a été le choc et je ne me lasse pas de ce monument d'action science-fictionnel réalisé par un James Cameron au meilleur de sa forme.

 

Aliens - Affiche

 

Est-il vraiment utile de vous rappeler l'histoire ? Après après avoir échappé au xénomorphe dans le premier opus et avoir dérivé cinquante-sept ans en hyper sommeil dans une navette de secours, le lieutenant Ellen Ripley est retrouvée et rapatriée sur la station spatiale Gateway. Traumatisée, elle ne trouve plus le sommeil et ses nuits sont constamment accompagnées de cauchemars. Carter Burke, l'avocat de la compagnie Weyland-Yutani, l'informe que le contact a été perdu avec une colonie minière installée sur LV-426, la planète où se trouvaient les œufs de xénormorphes selon Ripley. Il lui demande d'accompagner, en tant que conseillère, une escouade de marines afin de vérifier ce qui se passe là-bas. D'abord réticente, elle finit par accepter afin de combattre ses démons...

Sept ans séparent cette suite d'Alien, le 8ème passager qui est un pur chef d’œuvre de science-fiction horrifique (et qui, accessoirement, a été très rentable au box office). Une durée qui s'explique par le décès d'un des frères de Ridley Scott (qui lui fera abandonner l'idée de travailler sur la séquelle) et par des démêlés juridiques quant à la répartition des bénéfices de l'opus original. C'est donc James Cameron qui a hérité du projet et qui signera un second classique du cinéma après son monstrueux Terminator sorti en 1984. Déjà ce que j'adore dans cette suite, c'est que, tout en étant une suite directe, elle parvient à changer de ton avec succès et évite ainsi la redite. Le premier film de 1979 était un thriller horrifique claustrophobique, un huis-clos oppressant. Réalisé avec une classe incroyable, il établissait en plus une mythologie fascinante avec un des monstres les plus beaux, envoûtants, fascinants et effrayants de toute l'histoire du septième art : le xénomorphe. James Cameron fait preuve d'humilité et respecte l'univers établi par Ridley Scott, mais en y apportant un élément clé : celui de l'origine des œufs venant d'une reine, comme dans une colonie d'insectes. Il décide par contre de conter l'histoire sous le prisme du film d'action guerrier. Déjà parce qu'il a un talent fou pour ce genre (le reste de sa filmographie le prouvera) et, de toute façon, il était impossible de passer derrière Ridley Scott en faisant la même chose tant l'épisode originel est parfait.

 

Aliens - Capture 1

 

Aliens, le retour est techniquement impressionnant. Doté d'une photographie bleu métallique superbe, il est un véritable enchantement pour les yeux avec ses maquettes de toute beauté, ses véhicules, ses mate paintings, ses costumes, ses décors et accessoires. Formé à l'école Roger Corman au début des 80's (pour qui il a travaillé en tant que chef décorateur), James Cameron est un vrai technicien débrouillard exploitant avec ingéniosité tous les artifices possibles pour transcender ses limites budgétaires. Car avec ses 18 millions de dollars (dont un million directement dans la poche de Sigourney Weaver), Aliens, le retour n'est pas une grosse machine comparé à Dune et ses 50 millions par exemple. Pourtant, ça ne se voit pas à l'écran ! Le spectacle est visuellement incroyable et enfonce encore aujourd'hui la plupart des productions actuelles infiniment plus friquées. Un truc tout simple : sauf erreur, l'équipe de tournage n'avait que huit costumes d'aliens et pourtant on a l'impression d'en voir des dizaines rien que par la magie de la réalisation et surtout du montage. En 135 minutes, James Cameron signe plan culte sur plan culte. On ne peut pas non plus passer sous silence la reine alien qui est tout bonnement gigantesque, véritable chef d’œuvre de machinerie, une créature incroyablement cinégénique qui rend le spectacle définitivement inoubliable grâce à une mise en scène aux petits oignons.

Ce qui frappe également, c'est l'efficacité indéniable du script qui ne provoque pas la moindre seconde d'ennui. C'est net, précis, carré. Les dialogues sont ciselés, de nombreuses répliques sont devenues cultes et les personnages sont inoubliables. Sigourney Weaver reprend son rôle de femme forte et enfonce le clou ici en véritable action woman. A ses cotés, la troupe des marines offre de bien belles compositions dont celles de Michael Biehn ou Bill Paxton dont le personnage râleur à l'humour lourdingue a marqué les esprits. Le spectacle est d'une générosité jamais vue et d'un rythme parfait. Et puis, franchement, certaines scènes sont carrément iconiques : la débandade des militaires suivie de la fuite en véhicule blindé, les survivants retranchés qui sont pris d'assaut, Ripley se trouvant en plein milieu du nid et évidemment le duel final spectaculaire entre la reine et Ripley aux commandes d'un robot de manutention... Complétement ouf ! Les scènes d'action sont puissantes et rageuses. Seul Paul Verhoeven a réussi à faire aussi bien dans le genre SF guerrier avec son Starship Troopers en 1997.

En 1992, à l'occasion de sa sortie en laserdisc, le film "version longue" a été agrémenté de 17 minutes supplémentaires étoffant le background de Ripley, montrant les circonstances de la découvertes des aliens sur LV-426 et explicitant la progression des créatures vers le lieu de retranchement des marines. Je n'ai pas été convaincu. La version cinéma est parfaite au niveau du rythme et je trouve que ces scènes additionnelles gâchent cette mécanique bien huilée.

 

Aliens - Capture 2

 

Bref, vous l'aurez compris, j'adore ce film. Certains lui reprochent sa débauche d'action qui tranche avec la sobriété "organique" du film original. Pourtant, les deux sont pour moi indispensables en tant que modèles de réalisation et d'écriture. Ce qui ne sera pas le cas du reste de la saga. En 1992, Alien 3 sera le premier long métrage du clipeur David Fincher. Tout comme la musique du début des 90's tentera de couper tous les ponts avec les 80's en les dénigrant au passage, David Fincher cassera tout ce que Cameron aura construit en ne gardant que le personnage de Ripley pour un résultat assez moyen tentant de retrouver la tension créée par Rildey Scott treize ans plus tôt (Fincher mettra ce semi-ratage sur le dos des producteurs). En 1997, c'est le Français Jean-Pierre Jeunet qui réalisera Alien, la résurrection, ultime aventure d'une Ripley ressuscitée pour l'occasion. Dégoûté à vie par sa séquence finale grotesque, je me suis juré de ne jamais plus le visionner et n'en garde qu'un souvenir de n'importe nawak seulement illuminé par le joli minois de Winona Ryder. Par décence, je ne ferai aucun commentaire sur les deux crossover avec la franchise Predator sortis en 2004 et 2008. En 2012, Ridley Scott signera Prometheus, space opera visuellement superbe mais scénaristiquement confus, dont la connexion avec la saga Alien sonne superficielle et commerciale, grosse déception ! Enfin, le réalisateur enquillera en 2017 avec Alien : Covenant que je n'ai pas vu.

Et tiens, pour terminer sur une note d'humour. Si Alien, le 8ème passager a entrainé dans son sillage quelques rip-off plus ou moins fidèles (dont l'Italien Contamination déjà chroniqué sur ce blog, La galaxie de la terreur ou L'invasion des cocons), la suite signée James Cameron a beaucoup moins inspiré. Il faut dire que la formule pétaradante du réalisateur canadien était peut-être moins facile à copier sans trop tomber dans le ridicule si on n'a pas le budget qui va avec. En 1995 pourtant, Carnosaur 2 tentera le coup en photocopiant littéralement le script d'Aliens, le retour. Les xénomorphes sont remplacés par des vélociraptors, la reine par un tyrannosaure, la petite Newt unique survivante par un ado unique survivant, le robot de manutention par un engin de chantier et même Bill Paxton a son ersatz râleur ! Franchement, je vous le conseille pour vous marrer et jouer au jeu des sept erreurs (le plus drôle, c'est que c'est une production... Roger Corman !).

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Commentaires
V
Assez d'accord dans l'ensemble, notamment sur la version longue qui n'ajoute au final pas grand chose au film, je lui préfère donc la version cinéma parfaite pour moi également. Quant à Alien 3, je ne le trouve pas mauvais loin de là et il termine à mon avis la saga d'une excellente manière. Pour revenir sur le 3, le scénario initialement prévu avait l'air fort intéressant, dommage qu'il n'ait pas vu le jour. <br /> <br /> <br /> <br /> Quant au quatrième volet.... Quoi? Il existe celui-là? J'ai horreur de Jeunet, alors le cross over de "La cité des enfants perdus / Amélie Poulain" avec Alien, non merci! Et puis lorsque j'ai vu Dan Hedaya dans le film, une impression d'être dans "La Famille Addams" face à Tully était présente.<br /> <br /> <br /> <br /> J'attendais beaucoup de "Prometheus", trop en réalité et la déception, même si le film n’était pas mauvais, était au rendez-vous. Je n'ai pas vu "Covenant" et j'avoue que je n'ai guère envie non plus....
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