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21 mars 2019

Propaganda "A Secret Wish" (1985)

Attention, rouleau compresseur musical en approche ! Quand la rigueur électronique allemande rencontre la créativité pop britannique, ça donne A Secret Wish, un classique incontournable de la pop électronique.

 

Propaganda - A Secret Wish

 

A la production, on retrouve Trevor Horn, le producteur number one des 80's flanqué de son fidèle assistant Stephen Lipson. En prenant sous leurs ailes le jeune quatuor allemand Propaganda, dont c'est le premier album, Horn et Lipson vont en profiter pour expérimenter à donf et signer un album monstrueux, aussi puissant que somptueux, sans aucune fausse note, et mélangeant allégrement arrangements pop et rythmiques électroniques mécaniques tutoyant par moments l'industriel. A noter que l'album a continué d'être peaufiné entre la sortie vinyle et le CD, ce qui explique que ces deux supports ont certains titres aux mixages sensiblement différents. Cet article est basé sur la version CD.

L'album s'ouvre sur l'incroyable Dream Within A Dream, le poème d'Edgar Allan Poe déclamé sur une boucle électronique downtempo puissante et carrément hypnotique. Neuf minutes de pur bonheur avec sa mélodie jouée à la trompette et surtout, en plein milieu de morceau, un solo de batterie de ouf inattendu pour ensuite relancer la machine, du grand art. Question surprise, The Murder Of Love en a une belle : un solo de basse de toute beauté. Jewel, le titre le plus dur de l'album, est un véritable hymne dance ultra-puissant qui n'est autre que le poppy Duel arrangé à la sauce industrielle. Plus de six minutes de folie pleines de sonorités métalliques avec un chant rock, des nappes de synthé tranchantes et un break apocalyptique, plus efficace tu meurs et un vrai morceau d'électro, pas cette soupe pop-house qui tourne aujourd'hui sur les radios FM. Et tiens, en parlant de house, Frozen Faces en est un beau prototype, répétitif, dansant, hypnotique et à la beauté glaciale. Plage 6, on retrouve le classique des classiques p.Machinery, peut-être une des chansons pop les plus folles des 80's avec ses arrangements somptueux et son fameux refrain aux cuivres puissants et entêtants. La rythmique martiale de Sorry For Laughing n'est pas en reste, là aussi c'est du costaud, simple mais efficace avec de belles envolées à base de nappes synthétiques. L'aérien The Chase sert de tremplin pour le grand final : Dr Mabuse et ses presque onze minutes de folie furieuse. La ligne de basse est dingue, l'orchestration est dingue, la composition est dingue, le break tout en percussions électroniques est dingue, le final instrumental est dingue, ce titre est carrément dingue. Bon, de toute façon, tout l'album est dingue, d'une créativité folle, rien à jeter.

Reste à savoir quelle part à eu le groupe et quelle part à eu le duo Horn/Lipson sur la réalisation de cet album. Impossible à savoir, Propaganda a implosé peu de temps après. Il est vrai que Trevor Horn avait la fameuse tendance, tel Swan dans Phantom Of The Paradise, à vampiriser les débutants qui passaient sous sa coupe (Frankie Goes To Hollywood en a aussi fait les frais). S'étant rendu compte un peu tard que les termes du contrat qui les liaient au producteur étaient abusifs (en gros, ils étaient devenus des marionnettes), Propaganda a préféré jeter l'éponge. En 1990, Propaganda, dont le line-up n'était plus constitué que d'un seul des membres originaux plus deux ex-Simple Minds, est revenu dans les bacs avec un second album intitulé 1234. Le disque se laisse écouter sans déplaisir, mais il n'arrive pas à la cheville de A Secret Wish. Depuis, plus rien, hormis une tentative de reformation du line-up original sans lendemain qui a accouché d'un single confidentiel. Dômmage.

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