Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VHS-1980
Publicité
VHS-1980
Derniers commentaires
11 août 2019

Les bêtes féroces attaquent (1984)

Le mois dernier, nous avions parlé de Roar, film américain de 1981 rassemblant humains et fauves non dressés dans des scènes à la dangerosité non simulée. Sans limite, le cinéma de genre italien va s'emparer du concept et le pousser dans ses derniers retranchements dans une version horrifique et urbaine : voici Les bêtes féroces attaquent.

 

Bêtes féroces attaquent - Affiche

 

Le postulat est simple : suite à l'empoisonnement du circuit d'eau courante par des seringues abandonnées par des drogués, animaux domestiques, rats et locataires du zoo local deviennent enragés et envahissent la ville. Et c'est parti pour un enchainement de séquences toutes plus folles les unes que les autres qui verront un tigre débarquer dans le métro, un troupeau d'éléphants mettre le souk sur une piste d'aéroport, un ours blanc arpenter les couloirs d'une école de danse ou encore un troupeau de zébus cavaler dans les rues !

 

Bêtes féroces attaquent - Capture 1

 

Les bêtes féroces attaquent est l'unique œuvre de fiction du réalisateur italien Franco Prosperi. Scientifique de formation, Prosperi est entré dans la légende du septième art lorsqu'il coréalise en 1962 le documentaire Mondo Cane qui sera à l'origine d'un des genres les plus douteux et racoleur du cinéma : le mondo. La recette du documentaire mondo est en gros : un maximum de séquences chocs plus ou moins réelles, une voix off qui en rajoute des caisses et un semblant de discours social histoire de justifier le bousin. Le spectateur plus ou moins dupe vient surtout assouvir, soit sa curiosité (certains mondos sont parait-il si outranciers qu'ils en deviennent involontairement comiques), soit son voyeurisme morbide.

On sent cet héritage dans Les bêtes féroces attaquent. Mettons de coté l'aspect vaguement social avec ces monts de seringues abandonnées dans les caniveaux ou dans les couloirs du métro (plus gros tu meurs). L'aspect le plus bluffant, c'est cette impression de réalisme grâce aux interactions entre les animaux sauvages et leur environnement urbain. Ce choc des univers s'avère particulièrement efficace, notamment lors d'une séquence très réussie d'un guépard coursant une voiture dans une rue éclairée par les néons des magasins. L'interaction entre animaux et humains est parfois impressionnant, notamment lors de cette scène mythique où l'acteur principal est à deux doigts de se faire décapiter par un ours ! De ce coté-là, le spectacle aurait pu être totalement jouissif si le cinéma italien n'était pas resté attaché en 1984 à ses vieux démons. Il est regrettable de mettre en pature des animaux pour quelques plans bien dispensables (notamment des rats réellement brûlés vifs).

 

Bêtes féroces attaquent - Capture 2

 

Mais ne nous y trompons pas, Les bêtes féroces attaquent reste une fiction d'épouvante purement italienne des 80's. Nous n'échappons donc pas au plan vaguement érotique de rigueur, au gore crapoteux mis en scène complaisamment et surtout à sa séquences finale où les enfants deviennent eux-mêmes agressifs et font, par la même, plonger le métrage dans le cinéma bis pur et dur. A ce propos, le réalisateur devait avoir une dent contre les enfants à voir comment il les dépeint (la gamine principale est particulièrement insupportable avec ses répliques).

Pour l'anecdote, ce film marque la fin de la carrière cinématographique de Prosperi. Il retournera ensuite à ses premières amours scientifiques en tant qu'ethnologue et naturaliste.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité