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VHS-1980
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9 juillet 2019

Roar (1981)

On continue dans la thématique du cinéma fou-fou-fou avec une production étonnante dont la vacuité scénaristique n'a d'égale que l'inconscience totale de ses protagonistes : Roar, un film de la famille Marshall !

 

Roar - Affiche

 

Voici le semblant d'histoire : Hank est un scientifique qui a construit dans sa propriété un refuge hébergeant des dizaines de fauves. Son épouse et ses enfants viennent des États-Unis pour lui rendre visite. Pas de bol, il est absent quand la petite famille débarque dans la propriété. Ils vont devoir faire face à l'accueil plutôt impressionnant du bestiaire dentu et velu.

La jaquette de l'édition DVD vend Roar comme un film d'attaque animale mais il s'agit plus d'une film d'aventure teinté de comédie, les animaux étant plus "enthousiastes" que réellement agressifs (ce qui n'élimine pas le danger, voir ci-dessous). Derrière ce projet, il y a deux amoureux des félins : le producteur Noel Marshall (également à la réalisation) et son épouse de l'époque Tippi Hedren (oui, l'héroïne du classique Les oiseaux d'Hitchcock). Les deux tourtereaux sont tellement accrocs aux lions, tigres et autres panthères qu'ils ont créé leur propre réserve en Californie ! C'est cette réserve qui sert de décor à Roar dont le tournage s'est éternisé suite à divers soucis de production. Débutées en 1974, les prises de vue se sont achevées en 1980.

 

Roar - Capture 1

 

L'embryon de scénario n'est juste qu'un prétexte pour mettre les divers protagonistes dans les positions les plus impressionnantes possibles. Car oui, les dizaines de félins sont bien réels, en liberté et souvent au contact direct avec les comédiens (dont la famille Marshall en première ligne). On sent que le message se veut positif vis-à-vis de la faune en voie d'extinction. Les animaux (de toute beauté) sont mis en avant et on veut nous montrer que ce ne sont évidemment pas les monstres que le cinéma d'épouvante pourrait nous décrire. Pourtant, il faut aussi constater que ça reste des animaux sauvages et puissants, et on sent que, plus d'une fois, les situations sont à deux doigts de dégénérer. Ainsi voit-on ébahis Noel Marshall s'interposer entre deux lions en train de se battre (!!!) ou se prendre un coup de patte (le saignement de sa main n'est pas simulé), ou alors ce comédien aux prises avec un tigre assez entreprenant dans un plan d'eau. En bref, ils sont fous dans leurs têtes !

En fait, Roar n'est que ça : des humains et des félins dans un environnement digne d'une attraction (la baraque est pleine de cachette et autres passages). Serait-il encore possible de faire ce genre de film aujourd'hui, pas sûr (ou alors avec des animaux en CGI mais quel serait l'intérêt ?). Le spectacle ne consiste qu'à 90 minutes de séquences sensationnelles dont le tournage a été émaillé d'un nombre records d'accidents (le nombre de 70 est annoncé). Le directeur de la photo Jan de Bont se fait scalper par un fauve, la jeune Melanie Griffith (fille de Tippi Hedren) manque de perdre un œil, Tippi Hedren se casse une jambe en tombant d'éléphant, sans compter les morsure et autres coups de papattes...

 

Roar - Capture 2

 

Au final, Roar s'avère peut-être un peu gavant sur la durée mais son postulat fou est assez marquant. Suffisamment en tous cas pour que le producteur italien Franco Prosperi s'en inspire et signe en 1984 une version urbaine et offensive encore plus folle intitulée Les bêtes féroces attaquent (qui fera l'objet d'un prochain article, c'est pas du teasing ça ?).

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